Fait divers et histoire au XIXe siècle

1983 ◽  
Vol 38 (4) ◽  
pp. 911-919 ◽  
Author(s):  
Michelle Perrot

Deux expositions sont venues, cet hiver, consacrer le fait divers comme catégorie d'existence et d'histoire. L'une, organisée à la SEITA, par Jean-Pierre Seguin, inventeur du genre, était circonscrite aux Canards illustrés du XIXe siècle, dont elle développait la thématique par de très nombreux exemples. L'autre, plus ambitieuse, celle du musée des Arts et Traditions populaires, dont le catalogue a été rédigé notamment par Alain Monestier, entendait dégager les caractères structuraux de ce que Roland Barthes appelait les « inclassables de l'information »”, en mettant l'accent moins sur leur contenu que sur leurs invariants narratifs.Cette présentation a l'avantage de faire apparaître, d'un matériau à première vue hétéroclite, des lignes dé force qui suggèrent la permanence d'un imaginaire collectif. Elle a l'inconvénient d'amalgamer les détails signifiants dans le magma d'une immobilité présupposée au départ. Or ce qui intéresse l'historien, c'est moins le constat de l'évidence des peurs sociales, que leurs modulations dans le temps et les changements de leurs modes d'expressiorj.

2020 ◽  
pp. 145-158
Author(s):  
Cécile Guinand

Cet article considère la caricature en tant que dispositif icono-verbal qui mobilise des codes culturels partagés. Il montre qu’au XIXe siècle, la caricature visuelle (ici Daumier et Gavarni) comme la caricature textuelle (ici Balzac, Baudelaire, Stendhal, Musset, Flaubert, Huysmans) sont pensées sur le modèle de la scène théâtrale qui joue des riches possibilités offertes par la combinatoire du texte et de l ’imageau cœur des mécanismes comiques. En effet, invalidant le constat d ’un primat de l’image sur le texte (position de Charles Baudelaire) ou inversement du texte sur l’image (position de Roland Barthes), cet article rappelle que le visuel et le textuel assument des rôles fluides et qu’ils se complètent. À ce titre, la consonance ou dissonance entre l ’image et son titre/sa légende sont deux types de rapports qui concourent à la naissance du rire comme à la richessesémantique de la caricature. Cette vision d’un rire procédant avant tout de mécanismes formels pourrait tendre à faire croire que l'évaluation des systèmes de valeur mobilisés est superflue. L ’important serait de comprendre et d'analyser, pas de juger. Contre une telle prétention, cet article soutient la nécessité d’ajouter à l ’analyse formelle d'une œuvre dans son contexte historique un positionnement éthique face à ses implications idéologiques explicites et implicites.


1982 ◽  
Vol 3 (2) ◽  
pp. 199-201
Author(s):  
Elaine F. Nardocchio
Keyword(s):  

1963 ◽  
Vol 70 (3) ◽  
pp. 339-351
Author(s):  
H. Corbes
Keyword(s):  

1906 ◽  
Vol 22 (2) ◽  
pp. 264-270 ◽  
Author(s):  
F. Bourdais
Keyword(s):  

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