Sur l’épuisement subjectif comme problème féministe

Symposium ◽  
2021 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 110-134
Author(s):  
Marie-Anne Casselot ◽  

Dans cet article, je soutiens que l’épuisement subjectif fragilise l’individualité dans l’exécution des actes intentionnels de douter, se soucier, planifier et finalement se protéger. Ces quatre actes intentionnels sont intersubjectifs puisqu’ils sont orientés vers autrui et illustrent une relationnalité imposée (un « exister-pour-autrui » se déclinant au détriment d’un « exister-pour-soi »). L’épuisement subjectif est relatif aux individus et il affecte la subjectivité parce qu’il empêche l’individu d’entreprendre des projets existentiels individuels. Cette relationnalité imposée et toujours orientée vers autrui affaiblit l’intentionnalité d’une personne et fragilise son individualité. Une description phénoménologique révèle ces actes invisibles et non quantifiables, et comment ils influencent les intentions et les actions d’un sujet. Finalement, je soutiens que l’épuisement subjectif est un phénomène négatif impliquant des risques éthiques, épistémiques, existentiels et émotionnels pour les sujets subalternes. Ainsi, ces quatre actes intentionnels, vécus dans un contexte social inégalitaire, renforcent l'épuisement subjectif et l’imposent aux sujets subalternes.

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