scholarly journals Étude de la productivité d’un aquifère de socle et approche statistique pour la détermination des tranches de profondeurs potentiellement productives : cas de la région de Bongouanou, est de la Côte d’Ivoire

2014 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 81-97
Author(s):  
Emile Assie Assemian ◽  
Fernand Koffi Kouamé ◽  
Mahaman Bachir Saley ◽  
Kouadio Affian ◽  
Marc Youan Ta ◽  
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Résumé Dans le département de Bongouanou, l’essentiel de l’approvisionnement en eau potable de la population est assuré par les eaux souterraines contenues dans les aquifères de socle des granites et des schistes. Malheureusement, plus de 20 % des forages réalisés sont négatifs, en raison de leur trop faible productivité. Ce travail a donc pour objectif d’améliorer la connaissance de ce type d'aquifère et d’évaluer ses potentialités en eau souterraine. Pour ce faire, des analyses statistiques des paramètres hydrogéologiques de 230 forages réalisés dans le département de Bongouanou ont été effectuées. Cet aquifère bénéficie d’une recharge moyenne annuelle de 145 mm. La moyenne du débit des forages est de 4,34 m3•h‑1 et la transmissivité moyenne est de 1,5•10‑4 m2•s‑1. Les aquifères de socle de la région de Bongouanou sont donc modestement productifs, caractéristique typique des milieux de socle altérés. Les résultats statistiques révèlent que les schistes, qui occupent plus de 80 % du territoire, sont plus productifs que les granites. Généralement, les forages implantés sur les pentes et les fonds de vallée, dans cette région, présentent des débits plus importants que ceux des plateaux. L’influence de l’altération sur la productivité des forages est démontrée. Statistiquement, elle se traduit par une relation apparente entre l’épaisseur des altérites meubles (saprolite) et la productivité. Ainsi, pour des épaisseurs de saprolite inférieures à 15 m (interprétées comme dues à l’absence de l’horizon fissuré perméable sous-jacent) et supérieures à 60 m (interprétées comme dues au fait que le forage recoupe une discontinuité subverticale argilisée), les débits sont très faibles. On observe aussi que ce sont seulement les 30 premiers mètres de l’horizon fissuré, situé juste sous la base des altérites meubles, qui sont les plus perméables, et donc les plus productifs; au-delà de cette limite, la perméabilité diminue sensiblement avec la profondeur. Ainsi, dans cette région, à partir de la surface du sol, les profondeurs optimales les plus productives en eau souterraine sont comprises entre 40 et 70 m pour les granites et 40 à 80 m pour les schistes. Enfin, ce travail permet de proposer un modèle conceptuel de la structure et des propriétés hydrodynamiques des aquifères de socle de cette région de la Côte d’Ivoire.

2015 ◽  
Vol 28 (2) ◽  
pp. 105-117
Author(s):  
Théodore Koffi Yao ◽  
Olivier Fouché ◽  
Emmanuel Konan Kouadio ◽  
Marie-Solange Oga ◽  
Théophile Lasm

Les niveaux piézométriques dans les aquifères de socle en Côte d’Ivoire sont mal connus du fait de la complexité du substratum géologique. Ce travail a pour objectif de modéliser l’altitude du niveau piézométrique des aquifères situés en milieu cristallin et cristallophyllien, notamment dans le bassin versant du Sassandra, au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. En exploitant la méthode de la corrélation linéaire entre la dénivellation de la surface du sol et la surface de base des thalwegs d’une part et la dénivellation entre la surface piézométrique et la surface de base des thalwegs d’autre part, nous avons établi des équations qui permettent de déterminer les niveaux piézométriques et de compenser ainsi les lacunes dans leur connaissance. Ces travaux s’appuient sur des données de terrain, des fiches techniques de forage, des cartes (topographique et géologique) et un extrait du Modèle numérique d’Altitude (MNA) du sud-ouest ivoirien. L’interprétation mathématique des résultats a permis, au travers des équations établies, de calculer directement le niveau piézométrique en tout point de la zone d’étude. La carte piézométrique ainsi obtenue montre que le niveau piézométrique est en moyenne 7 m en dessous du sol lorsque l’on prend comme référence la surface de base des thalwegs. La surface piézométrique est corrélée à la surface topographique. La superposition de la carte piézométrique à celle du réseau hydrographique montre qu’à l’échelle de l’analyse réalisée, la circulation de l’eau souterraine est calquée sur celle des eaux de surface ; bassins versants hydrogéologique et topographique se superposent, montrant ainsi le lien entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Ce résultat pourra aider à la gestion intégrée des ressources en eau souterraine et de surface surtout face à la vulnérabilité aux pesticides qui sont fréquemment utilisés dans la zone étudiée.


2015 ◽  
Vol 28 (2) ◽  
pp. 119-137
Author(s):  
Jean Patrice Jourda ◽  
Kan Jean Kouame ◽  
Mahaman Bachir Saley ◽  
Larissa Evrade Eba ◽  
Abenan Tawa Anani ◽  
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Cette étude a été effectuée dans le cadre d’un projet initié par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). En effet, pour faire face aux besoins toujours croissants en ouvrages d’alimentation en eau potable, des solutions adaptées doivent être envisagées. Parmi celles-ci, la réalisation de forages peu profonds (moins de 40 m) s’avère être l’une des solutions pour satisfaire les besoins en eau de certaines localités de la Côte d’Ivoire. Cette étude a donc été entreprise dans le but de localiser des zones où l’implantation de forages manuels est favorable. Elle a été réalisée à partir de la collecte de données géologiques, hydrogéologiques, géomorphologiques et de données relatives aux points d’eau existants. L’intégration de toutes ces données dans un Système d’Information Géographique (SIG) a permis l’élaboration d’une carte de zones favorables à l’exploitation des eaux souterraines à travers des puits peu profonds. Elles correspondent à de larges zones de substrat cristallin couvert d’une zone d’altération argilo-sableuse d’épaisseur significative (20–30 m), facteur particulièrement favorable aux perforations manuelles. On relève aussi un niveau partiellement favorable, qui devient favorable ou très favorable dans les vallées fluviales à faible pente (< 3 °). Les secteurs les moins favorables se situent dans les zones nord-orientales, sud-occidentales et dans la zone montagneuse de Man. Il est aussi important de considérer que les zones de bas-fonds présentent potentiellement des conditions plus favorables, mais nous constatons que la population est plus concentrée dans des zones élevées à cause du risque d’inondation et de conditions défavorables du terrain liées à la présence d’eau stagnante dans les zones les plus basses.


2010 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 1-15 ◽  
Author(s):  
Emmanuel Konan Kouadio ◽  
Soro Nagnin ◽  
Isslaka Savane

Résumé Ce travail a pour objectif de mettre au point une méthodologie permettant d’optimiser la profondeur d’arrêt des forages en milieu de socle cristallin et cristallophyllien lors des campagnes d’hydraulique villageoise. Cette méthodologie permet d’établir des équations d’optimisation de la profondeur des forages. Elle s’appuie sur des données acquises en Côte d’Ivoire. La méthodologie proposée est basée sur des méthodes statistiques, notamment l’Analyse en Composantes Principales (ACP) et la régression linéaire multiple, afin de concevoir ces équations. Le logiciel NCSS6.0 a été l’outil de travail. L’analyse montre que certains paramètres de forage, à savoir la vitesse d’avancement dans le socle (Vas), la profondeur de la première arrivée d’eau significative (Pae) et le nombre d’arrivées d’eau (Nae) sont l’expression de l’existence des nappes de fissures. En conséquence, ils sont déterminants dans la conception des équations d’optimisation de la profondeur des forages. On y ajoute l’épaisseur de socle foré (Soc) qui constitue le paramètre à optimiser. L’équation a été testée sur 171 forages de la région du Denguélé et sur 43 autres forages répartis dans divers faciès géologiques de Côte d’Ivoire. Le résultat est positif à 90 % pour l’ensemble des formations géologiques rencontrées. L’application de l’équation a montré que l’on pourrait éviter un surcreusement inutile de 728 m sur une profondeur cumulée de 9 221 m, soit environ 8 % d’économie. La stratégie permet donc de gérer rationnellement le budget alloué à un projet donné en hydraulique villageoise et, le cas échéant, d’approvisionner en eau potable un plus grand nombre de populations.


2010 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 41-56 ◽  
Author(s):  
Koffi Fernand Kouamé ◽  
Théophile Lasm ◽  
Jean Raynald De Dreuzy ◽  
Armel Ghislain Akaffou ◽  
Olivier Bour ◽  
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Résumé La modélisation des écoulements d’eau souterraine dans les réseaux fracturés est réalisée au moyen d’une approche théorique basée sur les caractéristiques géométriques des fractures du socle archéen de la région de Touba (Côte d’Ivoire). L’étude est basée sur l’exploitation de données structurales (réseau de fractures) déduites d’images satellitaires et validées par des investigations de terrain. La caractérisation des paramètres géométriques (étude des lois d’échelles) et l’étude de la connectivité du réseau sont suivies d’une évaluation du flux et de la perméabilité équivalente du réseau établie au moyen de simulations réalisées avec un modèle hydrogéologique à fractures discrètes, moyennant un certain nombre d’hypothèses (seules les fractures sont perméables, toutes les fractures sont verticales et présentent la même perméabilité, le gradient hydraulique est imposé aux limites d’un domaine carré indépendant de la topographie, etc.). Le réseau de fractures de la région de Touba est un réseau mature (distribution des longueurs de fractures en loi puissance) et fractal (auto-similaire). Les flux ainsi simulés sont fortement chenalisés dans les fractures de taille régionale qui contrôlent largement la connectivité du réseau dans ces conditions (hypothèses en matière de caractéristiques du milieu et de gradient hydraulique imposé). Les axes d’écoulement des eaux souterraines, déterminés à partir du modèle hydrogéologique, semblent concorder avec les zones de forages à débits moyens et forts. Ainsi, dans le centre et à l’ouest de la zone d’étude, le modèle testé donne des résultats satisfaisants (concordance partielle entre les chemins de l’eau simulés et les forages à débits moyens et forts). Ce résultat est prometteur dans l’identification des meilleurs sites d’implantation de forages à gros débits.


2013 ◽  
Vol 26 (3) ◽  
pp. 247-261 ◽  
Author(s):  
Emile Assie Assemian ◽  
Fernand Koffi Kouame ◽  
Éric Valère Djagoua ◽  
Kouadio Affian ◽  
Jean Patrice Roger Jourda ◽  
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Cette étude vise à montrer l’apparition d’un changement climatique dans ces dernières décennies dans le département de Bongouanou, situé à l’est de la Côte d’Ivoire (milieu tropical humide) et à élucider son impact sur l'alimentation des ressources en eau souterraine. Pour ce faire, diverses méthodes statistiques et hydrologiques ont été utilisées. L'application de l’indice de Nicholson et le test de Pettitt à la série pluviométrique (1920-2005) a mis en évidence une variabilité climatique, caractérisée par deux grandes phases différentes. Les résultats montrent une rupture en 1968 qui marque une modification des régimes pluviométriques et hydrologiques. Cette rupture s'accompagne d'une diminution de la pluviométrie d’environ 19 % en moyenne et une augmentation de 0,7 °C de la température du milieu. Il s’agit donc d’un réchauffement climatique dans ce milieu tropical qui se caractérise par deux grandes périodes : une période humide de 1920 à 1968 et une période sèche ou déficitaire de 1968 à 2005. La méthode du bilan hydrique et celle de Maillet ont permis de mettre en évidence les impacts de ce réchauffement climatique sur les ressources en eau de la région. Les résultats montrent qu’avant la rupture de 1968, la recharge moyenne annuelle était estimée à 217 mm; elle est passée à 145 mm en période déficitaire, soit une baisse d'environ 33 %. Le ruissellement moyen annuel qui était de 80 mm, est réduit à 35 mm. Les coefficients de tarissement calculés montrent une vidange rapide des réserves régulatrices en période sèche (21 jours) par rapport à la période humide (27 jours). Les volumes moyens d’eau mobilisés par les aquifères chaque année ont subi une baisse de 30 %. En période humide, ce volume était estimé à environ 1,475 km3 dans la région de Bongouanou. La concordance des résultats d’évaluation des recharges et des volumes d’eau mobilisés par ces deux approches indépendantes (bilan hydrique et analyse d’hydrogrammes) avant et après la rupture, est remarquable. Cela montre aussi l’importance de précipitations importantes et régulières pour la recharge efficace des aquifères de socle.


2021 ◽  
Vol 17 (14) ◽  
Author(s):  
Dadi Reine Prisca

L’objectif du présent article est d’analyser les contraintes socioenvironnementales qui font obstacle à l’accès à l’eau potable au sein des villages Avikam du cordon littoral de Grand-Lahou. Les contraintes ici représentent un ensemble de réalités naturelles, économiques, organisationnelles, matérielles et morales qui entravent le processus d’acquisition en eau potable. Cet article, s’inscrivant dans une approche qualitative, a mobilisé des techniques de recueils de données telles que : l’étude documentaire, l’entretien semi-directif, l’observation et l'échantillonnage. La méthode par choix raisonné a permis de sélectionner les 40 personnes enquêtées. Il ressort de cette étude que les contraintes socioenvironnementales qui entravent l’accès à l’eau potable au sein des villages Avikam du cordon littoral de Grand-Lahou sont : le refus de l’État à investir à perte, l’attachement des populations à leur patrimoine ancestral, l’enclavement de l’espace, l’érosion côtière, l’absence de voie terrestre et la proximité des villages aux sources d’eau naturelles.


2020 ◽  
Vol 16 (6) ◽  
Author(s):  
Gbamélé Kouassi Serge ◽  
Konan Kouakou Séraphin ◽  
Kouassi Kouakou Lazare ◽  
Brou Loukou Alexis ◽  
Konan Koffi Félix ◽  
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2019 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 574
Author(s):  
Germain Kobenan N'guettia ◽  
Jules Mangoua Oi Mangoua ◽  
Narcisse Kouassi Aboua ◽  
Aristide Gountôh Douagui ◽  
Lanciné Droh Gone

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