ObjectifÉvaluer la corrélation entre l’anhédonie et le fonctionnement social. En effet, bien que l’anhédonie soit un symptôme principal de la dépression et un facteur pronostic clé, elle reste peu étudiée.MéthodesMille cinq cents soixante-dix patients ayant un EDM, traités par agomélatine, ont été inclus dans une étude non interventionnelle et suivis 10 à 14 semaines par 501 médecins généralistes. Les patients ont été évalués avec la MADRS, l’échelle de plaisir de Snaith-Hamilton (SHAPS), le Questionnaire de Fonctionnement Social (QFS : un auto-questionnaire qui évalue la fréquence et la satisfaction des comportements sociaux) et une échelle visuelle analogique originale (EVA) cotant le niveau de plaisir ressenti par les patients dans leur activité favorite.RésultatsLe score MADRS a diminué de façon très significative entre le début et la fin de l’étude (–16,6 ± 8,3 ; p < 0,0001), de même que le score SHAPS (–7,2 ± 4,2 ; p < 0,0001), avec une amélioration du fonctionnement social robuste mesurée au QFS (17,2 ± 11,5 ; p < 0,0001). Les facteurs prédictifs de l’amélioration du fonctionnement social étaient : l’anhédonie (RR = 7,3 ; p < 0,0001), la réponse symptomatique (RR = 5,0 ; p < 0,0001) et la récurrence (RR = 1,33 ; p < 0,0001). Un second modèle de régression logistique a montré que la persistance de l’anhédonie était le meilleur facteur prédictif de dissociation de la réponse, c’est-à-dire de la réponse symptomatique à la MADRS sans amélioration cliniquement pertinente du fonctionnement social (QFS) (RR = 7,2 ; IC 3,3–15,8 ; p < 0,0001).ConclusionDans cette population traitée par agomélatine, les résultats montrent que l’anhédonie est un facteur prédictif majeur du rétablissement du fonctionnement social chez les patients déprimés, ce qui concorde avec des études antérieures.