scholarly journals Bianciotti : une vie au fil des langues

Mnemosyne ◽  
2018 ◽  
pp. 12
Author(s):  
Delphine Gachet

1992 : l’académicien français d’origine argentine, Hector Bianciotti publie le premier volume d’une trilogie de textes qu’il qualifie d’ « autofictions », soulignant qu’ils marquent à la fois une continuité et une rupture. Continuité car l’Argentine a toujours alimenté son imaginaire. Rupture car il choisit l’autobiographie. Bianciotti, alors, découvre les caprices du souvenir : certains moments importants se sont effacés de sa mémoire quand certains détails anodins s’y sont imprimés. À partir de ce matériau fragmentaire, Bianciotti va (re)construire l’histoire de sa vie, de celui qu’il fut et qu’il n’est plus. Le sentiment de dédoublement alors n’est pas seulement l’œuvre du temps mais aussi celle de la langue. L’écrivain se sent appelé à relever un difficile pari : dire celui qu’il a été dans la langue de celui qu’il est, confier au français la tache de redécouvrir l’Argentin qu’il fut, qu’il a voulu renier, que pourtant il n’a jamais cessé d’être.

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