L'épisode des greenbacks, ouvert en 1862 avec l'émission par le Trésor de New York d'une monnaie de papier inconvertible destinée à financer la guerre de Sécession, marque le début d'une séquence de l'histoire monétaire et de sa théorie dont tous les observateurs s'accordent à reconnaître qu'elle est d'un intérêt majeur.Si l'on va à l'essentiel, l'apport de cet épisode paraît fondé à double titre. A distance, c'est-à-dire aussi à la lumière des institutions et des débats contemporains relatifs à la monnaie, la période apparaît à la fois comme:- un véritable laboratoire d’expérimentation en matière monétaire et financière, marqué dans ce domaine par un ensemble d’innovations institutionnelles majeures, qui vont imprimer au système monétaire et financier américain des traits particuliers et originaux qui pour certains, perdurent aujourd’hui encore.un moment fécond de la théorie économique puisque la période des greenbacks voit naître sinon une « école » au sens strict, du moins une tradition d'études sur la question du cycle et de la théorie quantitative de la monnaie, qui associée aux États-Unis aux noms de Mitchell et Fisher, connaîtra d'importants développements ultérieurs.