scholarly journals Un cas unique d’épure d’architecture en Occident islamique. La représentation de l’arc et du décor de la grande porte mérinide de Šālla (Rabat)

2021 ◽  
pp. e116
Author(s):  
Patrice Cressier ◽  
Pedro Gurriarán Daza ◽  
Samuel Márquez Bueno ◽  
María Antonia Martínez Núñez ◽  
Abdelaziz Touri

La muralla meriní de Šālla conserva en su cara interior los vestigios de un boceto inciso y pintado en el tapial todavía fresco. Contemporáneo de la construcción de la puerta de aparato que da acceso al recinto, representa una versión preliminar, y ligeramente distinta, de su fachada actual principal. Se trata de un documento único en la arquitectura islámica occidental. El estudio de este boceto pasa por la comprensión y la puesta en evidencia de la importancia y de la naturaleza del papel dado a la puerta misma, siendo también ella un monumento excepcional tanto por sus cualidades estéticas como por el mensaje que tenía que trasmitir. Por ello, era imprescindible establecer un estado pormenorizado de los aparejos constructivos y de la ornamentación de las dos fachadas monumentales de la puerta y analizar escrupulosamente el contenido de las inscripciones que se desarrollan en ellas. A este respecto, los documentos elaborados a partir de los levantamientos fotogramétricos y presentados en este artículo no tienen equivalente, por su grado de precisión, en el campo de los estudios de la arquitectura meriní. El estudio epigráfico muestra, además, cómo –en una dinámica de expansión del šarīfismo– el sultán meriní, Amīr al-muslimīn, sacraliza su persona y su poder adoptando el título de Mawlà y diversos laqab-s en “Allāh”. El hecho de que esta puerta dé acceso a un ribāṭ adquiere así pleno sentido, mientras que se confirma que el boceto estaba destinado al propio sultán, constructor por excelencia. [fr] La muraille mérinide de Šālla conserve sur sa paroi intérieure les restes d’une épure, peinte et incisée dans le matériau (ṭābiya) encore frais. Contemporaine de la construction de la grande porte d’apparat, elle représente une version initiale, quoique légèrement différente, de la façade principale de celle-ci. Il s’agit là d’un document jusqu’ici pratiquement unique dans l’architecture islamique d’Occident. L’étude de cette épure passe par la compréhension et la mise en évidence de l’importance et de la nature du rôle tenu par la porte elle-même, monument exceptionnel lui aussi, tant par ses qualités esthétiques que par le message qu’il était censé transmettre. Pour cela, il était nécessaire de dresser un état le plus détaillé possible des appareils et des décors des deux façades monumentales de la porte et d’analyser de façon scrupuleuse le contenu des inscriptions qui s’y déploient. À ce titre, les documents élaborés à partir des relevés photogrammétriques présentés dans cet article constituent, par leur précision, une première pour l’architecture mérinide. L’étude épigraphique montre par ailleurs comment, dans une dynamique d’expansion du šarīfisme, le sultan mérinide, Amīr al-muslimīn, sacralise sa personne et son pouvoir, en adoptant le titre de Mawlà et divers laqab-s en « Allāh ». Que cette porte monumentale donne accès à un ribāṭ prend alors tout son sens tandis que se confirme que l’épure était bien destinée au propre sultan, bâtisseur par excellence.

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