scholarly journals Étudier l’État à partir de l’informalité. Répression et résistances autour du commerce informel de carburant1

2016 ◽  
pp. 77-95 ◽  
Author(s):  
Elieth Eyebiyi

Le commerce informel et transfrontalier des produits pétroliers provenant du Nigéria s’est enraciné, au début des années 1990, dans un contexte de crise économique et politique marquant le passage d’un État-providence à un État libéral et de marché. La porosité de la longue bande frontalière et les accointances entre douaniers et contrebandiers ont depuis favorisé l’institutionnalisation sociale et économique d’une activité informelle pourvoyeuse d’emplois et intégratrice de milliers d’exclus, de sans-emplois et de chômeurs au Bénin. Au fil des ans, le commerce informel du carburant de contrebande (le « kpayo ») s’est socialement légitimé, s’est intégré au quotidien des populations béninoises et s’est substitué aux stations-service pratiquant des prix prohibitifs. Les multiples tentatives de l’État central pour l’éradiquer se soldent par des échecs, y compris la dernière campagne démarrée le 17 novembre 2012. Arrestations, saisies, morts et autres drames n’empêchent pas le liquide controversé de couler à flots dans les réservoirs des citoyens et de rester concurrentiel. À rebours des théories en vogue sur l’informel, ce papier adopte une posture socioanthropologique multicentrée et critique. Il associe l’économique au social et au politique pour interroger à partir de données recueillies au Bénin entre 2012 et 2014, l’action publique contre le « kpayo ». J’examine les représentations, les pratiques (non) officielles et les négociations entre un État régalien désireux de contrôler ses frontières pour augmenter les recettes douanières et un État d’usagers et de contrebandiers déterminés à maintenir coûte que coûte une activité informelle, structurant de manière décisive toute une économie formelle.

1988 ◽  
Vol 3 (1) ◽  
pp. 97-102 ◽  
Author(s):  
Yannick Marec

2005 ◽  
Vol 39 (2-3) ◽  
pp. 317-340 ◽  
Author(s):  
Leslie S. Laczko

Les inégalités sociales sont-elles perçues de la même façon au Québec et dans le Reste du Canada ? Au Canada et dans d'autres pays ? Ces questions sont examinées au moyen d'une analyse secondaire de données issues d'une vaste enquête par sondage menée simultanément dans 18 pays. Les données sont évaluées à la lumière de la typologie de régimes d'État-providence proposée par Esping-Andersen. Les Québécois sont plus conscients des inégalités et manifestent un appui plus clair à l'interventionnisme étatique que les autres Canadiens, mais ces différences sont modestes si on les aborde dans une perspective internationale plus large.


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