scholarly journals Quand un peuple réputé pour sa culture attaque des œuvres d’art

2020 ◽  
Vol 1 (1) ◽  
pp. 171-183
Author(s):  
Bernard Richard
Keyword(s):  

Les représentations artistiques en France ont traversé jusqu’à présent trois phases principales d’iconoclasme: les destructions d’images saintes par les Huguenots entre 1530 et 1600; les destructions d’œuvres d’art et d’églises réalisées pendant la Révolution française, notamment vers 1793–1795 ; et l’enlèvement d’une partie de la statuaire de bronze mené par la France de Vichy de 1941 à 1944. C’est à cette dernière phase de l’iconoclasme français, moins connue que les deux précédentes, qu’est consacré l’essentiel de cet article. Contrairement à d’autres pays occupés, la France choisit de faire fondre des statues laïques au lieu des cloches d’église pour répondre aux réquisitions de l’industrie de l’armement allemande.  Leur destruction visait surtout les monuments républicains, les plus contraires à l’idéologie installée par le maréchal Pétain. Cet article offre un panorama de l’enlèvement de ces statues en zones libre et occupée, mais analyse surtout le cas particulier de la ville d’Auxerre, où les monuments consacrés à Paul Bert (1833–1886) et à Nicolas Davout (1770–1823) firent l’objet des disputes des autorités locales face à l’iconoclasme des autorités de l’État.

1980 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 334-352 ◽  
Author(s):  
Claude Lefort
Keyword(s):  
De Se ◽  

Tocqueville déclarait dans sa présentation de L'Ancien Régime et la Révolution : « Le livre que je publie en ce moment n'est point une histoire de la Révolution, histoire qui a été faite avec trop d'éclats pour que je songe à la refaire. C'est une étude sur cette révolution. » Et encore ajoutait-il dans un fragment : « Je parle de l'histoire, je ne la raconte pas. » Ce sont des propos que François Furet a su faire siens. Il ne veut pas, dans son dernier ouvrage, apporter une contribution de plus à la connaissance des faits, exhumer des documents encore ignorés, redistribuer les rôles entre les acteurs individuels et collectifs ou en modifier les accents, ni même, et c'est ce qui le distingue de Tocqueville, réapprécier le bilan de la Révolution. Aucun de ces projets ne lui est, certes, indifférent ; il suffit pour s'en persuader de se souvenir du livre qu'il écrivit en collaboration avec Denis Richet, et aussi observer qu'il y touche, chemin faisant. Mais son dessein est d'un autre ordre : « Il parle de l'histoire », ou plus précisément, il cherche à indiquer une nouvelle direction à l'historiographie révolutionnaire en la chargeant d'une exigence le plus souvent délaissée : penser la Révolution française.


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