Pour un portrait triste de l'Amérique coloniale
Une école d'historiens hispano-américains s'est efforcée, ces années dernières, de rendre justice à un passé colonial, sommairement condamné, bien souvent par une historiographie éloignée des sources. Elle s'est appliquée, non sans courage, à lutter contre une attitude dictée par un sentiment profond : l'hostilité à l'égard des anciennes métropoles. Cette hostilité, il est vrai, issue des longues guerres de l'Indépendance, plus encore que de trois siècles de domination coloniale, va, aujourd'hui, en s'estompant.L'oeuvre de Sergio Bagú n'appartient pas à ce courant, qui n'a pas encore réussi à déborder beaucoup le cadre du Mexique. On devine l'auteur, bien qu'il évite de le trop laisser paraître, avant tout soucieux d'expliquer le retard du développement économique de l'Amérique latine, par rapport à l'Amérique anglo-saxonne, obsédant terme de référence.