scholarly journals Recherche de compromis entre efficience, équité et protection des sols : un cas d’étude tunisien

2014 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 99-114
Author(s):  
Hacib El Amami ◽  
Mohamed Salah Bachta

Dans l’objectif de réduire l’érosion et d’améliorer le revenu de la population locale, un programme d'aménagement intégré comportant des ouvrages anti-érosifs et de collecte des eaux de ruissellement est actuellement mis en oeuvre à l’amont du bassin versant de Merguellil, situé au centre de la Tunisie et fermé par le barrage d’El Houareb. À l’aval du bassin se développe un large périmètre irrigué à partir d’une nappe d’eau souterraine alimentée par les écoulements provenant de l’amont et stockés par le barrage. Ce programme a entraîné une nouvelle distribution spatiale de la ressource en eau à l'échelle du bassin, en augmentant sa disponibilité à l'amont et en la réduisant à l'aval. Il en résulte que le revenu économique tiré de l’agriculture irriguée a été fortement affecté, ce qui conduit à la nécessité de cibler le niveau de réduction de l’érosion des sols. En utilisant le modèle Target MOTAD, ce travail a simulé l’impact de différents scénarios de réduction de l’érosion à l’amont sur l'amélioration du revenu social de la population locale et l’évolution du revenu économique des agriculteurs dans la plaine. Les scénarios simulés consistent à réduire l’érosion de 25 %, 50 % et 75 %.Les résultats obtenus montrent que tous les scénarios entraînent des gains de revenu pour la population de l’amont. Par contre, ils se traduisent par une perte du revenu des agriculteurs à la plaine qui devient particulièrement considérable au-delà du scénario de 50 %. Le revenu global dégagé à l’échelle du bassin (amont et aval) décroît lui aussi avec le niveau de la protection des sols, ce qui signifie que les gains obtenus à l’amont n’ont compensé que partiellement les pertes subies à l’aval.

2020 ◽  
pp. 89-111
Author(s):  
D. TEDOLDI ◽  
G. CHEBBO ◽  
D. PIERLOT ◽  
Y. KOVACS ◽  
M.-C. GROMAIRE

Le développement du contrôle à la source des eaux pluviales urbaines et, notamment, le recours croissant à des dispositifs d’infiltration suscitent des interrogations sur la capacité du sol à jouer le rôle de «filtre» vis-à-vis des polluants présents dans le ruissellement. Cette question a été abordée en couplant campagnes de terrain et approche de modélisation. Sur 11 dispositifs d’infiltration aux caractéristiques contrastées, le sol a été échantillonné en deux phases successives, conduisant à des cartographies de la contamination superficielle en métaux, puis à des profils verticaux de métaux et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), accompagnés de différentes variables explicatives. Les résultats ont démontré une bonne rétention des contaminants sur la plupart des sites d’étude, grâce à la combinaison de processus mécaniques (filtration) et physico-chimiques (adsorption). La distribution spatiale des métaux en surface, qui présente une structure caractéristique par rapport à la zone d’arrivée de l’eau, révèle le caractère non uniforme de l’infiltration lors des événements pluvieux courants. Dans la zone la plus polluée des ouvrages, métaux et HAP présentent un enrichissement significatif sur 10 à 40cm de profondeur. La contrepartie de cette rétention est une contamination qui, sur sept sites, excède localement les teneurs maximales admissibles –telles que définies par différentes normes internationales– dans le sol de zones résidentielles; toutefois, cela représente un volume de terres polluées relativement limité. L’approche de modélisation a permis de montrer que la durée de vie d’un dispositif d’infiltration pouvait être significativement améliorée en apportant un amendement organique à l’horizon superficiel, ce qui accroît la rétention de la pollution dissoute, ou en privilégiant une arrivée d’eau la plus répartie possible à la surface des ouvrages. La réduction des volumes d’eau de ruissellement en entrée d’ouvrage –par exemple, en déraccordant les eaux «propres» générées par le bassin versant– y participe également.


2017 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 279-301
Author(s):  
Sékouba Oularé ◽  
Alexis Kassi Kouamé ◽  
Mahaman Bachir Saley ◽  
Gabriel Etienne Ake ◽  
Michel Amani Kouassi ◽  
...  

L’estimation de la conductivité hydraulique d’un aquifère de socle à l’échelle régionale demeure un défi majeur. À cette échelle, les données sont rares, en quantité et en qualité. Cette étude propose une approche d’estimation de la conductivité hydraulique des aquifères de socle à partir de la calibration d’un modèle d’écoulement au moyen des charges hydrauliques. Elle est appliquée au bassin du N’zo couvrant une superficie de 4 300 km2. La méthodologie adoptée fait l’hypothèse que la perméabilité de l’aquifère est liée à des fractures verticales, perméables sur 100 m à partir de la surface. Elle fait aussi l’hypothèse que ces fractures peuvent être identifiées sous forme de linéaments et que tous les linéaments sont des fractures et sont perméables. La première étape de cette méthodologie est la cartographie des zones discrètes de perméabilité de l’aquifère. Elles sont identifiées à partir de l’analyse de la densité et l’orientation des « fractures » à l’échelle de mailles de travail. Les fractures sont assimilées aux linéaments cartographiés à partir d’une image radar. Six configurations spatiales de zones discrètes de perméabilité sont générées avec des mailles carrées de 2 à 12 km de côté. La deuxième étape porte sur la construction du modèle numérique d’écoulement à partir des limites extérieures du bassin versant, du MNT (Modèle numérique de terrain), du réseau hydrographique et d’une recharge uniforme. Enfin, la troisième étape consiste à transférer chaque configuration de zones discrètes de perméabilité générée au sein du modèle numérique d’écoulement, puis à le calibrer en régime permanent au moyen de charges hydrauliques observées ponctuellement (86 points de mesure). Les résultats indiquent que le modèle optimal de distribution spatiale des zones discrètes de perméabilité est obtenu avec les mailles de 4 km de côté. Les conductivités hydrauliques calculées oscillent entre 1,1 x 10-6 et 2,4 x 10-5 m∙s-1. Cependant, ces valeurs doivent être prises avec précaution, car l’identification des zones homogènes du réseau de fractures est basée sur l’approche très controversée des linéaments et la calibration est effectuée seulement avec des charges hydrauliques et non avec des flux. Le modèle conceptuel ainsi élaboré pourrait être amélioré en caractérisant l’hétérogénéité de l’aquifère de socle à partir d’autres hypothèses telles que la lithologie et par l’introduction d’autres types de données dans la calibration (ex. : débits, carte piézométrique).


2018 ◽  
Vol 24 (1) ◽  
pp. 59-76 ◽  
Author(s):  
Benoît Carlier ◽  
Gabriel Carlier ◽  
Julien Gance ◽  
Floriane Provost ◽  
Candide Lissak ◽  
...  

2017 ◽  
pp. 14-21
Author(s):  
Xenia Stavropulos-Laffaille ◽  
Katia Chancibault ◽  
Hervé Andrieu ◽  
Aude Lemonsu ◽  
Valery Masson
Keyword(s):  

2004 ◽  
pp. 43-48 ◽  
Author(s):  
Emmanuelle Petelet-Giraud ◽  
Philippe Négrel ◽  
Jean-Marc Luck ◽  
Dalila Ben Othman
Keyword(s):  

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