Les butoirs de la pensée

Cet ouvrage collectif en hommage à Françoise Héritier rassemble des textes d’anthropologues qui ont en commun d’avoir suivi le séminaire « Corps et affects » qu’elle avait dirigé avec Margarita Xanthakou au Laboratoire d’Anthropologie Sociale et d’avoir commencé leurs recherches en Afrique. Tous les auteurs développent leurs réflexions sur des éléments d’anthropologie du corps et de la parenté chers à Françoise Héritier. Les contributions reviennent entre autres sur l’inceste du second type, l’inceste dans la procréation médicalement assistée, les relations de genre, les représentations de l’hérédité, de la parenté et de la mécanique des humeurs corporelles. La notion de mithridatisation est analysée dans le cadre de l’alliance ainsi que les représentations de la transmission d’une maladie génétique. Tous ces textes discutent et prennent parfois de la distance par rapport à ses théories, mais reconnaissent toujours ce que nous lui devons toutes et tous. Cet ouvrage présente également une biographie de Françoise Héritier et propose à nouveau l’un de ses textes sur l’anthropologie symbolique du corps.

Regards croisés de mères, de donneurs et d’enfants de familles lesboparentales en France

En France, la plupart des mères lesbiennes se tournent vers la procréation médicalement assistée (PMA) pour fonder une famille. Un certain nombre d’entre elles ont cependant recours à un « donneur connu », c’est-à-dire un homme de leur entourage qui accepte de faire un don pour les aider à devenir mères sans pour autant revendiquer une paternité légale. Cet article explore cette configuration familiale en documentant les relations entretenues entre les mères lesbiennes, leur donneur, mais également les enfants issus de ses dons. Quatre rôles endossés par le donneur se dégagent en fonction de la proximité établie avec les mères et de la relation entretenue ou non avec l’enfant au fil du temps : 1) une « quasi » coparentalité planifiée ; 2) un donneur considéré comme un père par une partie de la famille ; 3) un donneur « proche » ou 4) un donneur « distant », voire inconnu.

Les laboratoires ouverts Tous Chercheurs

L’enjeu d’une culture scientifique pour tous est d’importance face à la difficulté des citoyens à critiquer les données de la science avec des arguments rationnels, notamment en ce qui concerne la biologie et la santé (vaccination, procréation médicalement assistée, etc.), car le grand public ne veut plus croire sur parole ce que disent les experts. Dans ce contexte, rapprocher les citoyens de la recherche scientifique représente un réel défi pour l’avenir, que les laboratoires ouverts Tous Chercheurs ont voulu relever.