L’objectif principal de cet article est de montrer, à partir d’illustrations tirées des romans African Psycho, Verre Cassé, Mémoires de porc-épicet Black Bazard’Alain Mabanckou, que l’oralité influe profondément sur l’orthographe. Cet auteur transcrit les sons dans le tissu textuel de ses romans. À l’ère de nouvelles technologies de l’information et de la communication, mieux de l’internet, rendu performant par la structuration de la fibre optique, l’envoi des messages (sms) téléphoniques consacre un culte à la perversion orthographique dans les structures phrastiques. Cette tendance à travestir l’orthographe, de plus en plus répandue chez les auteurs francophones, présage une variété de langue française affranchie des normes rigoureuses qui, jusqu’ici, l’ont régie, comme le signale Charles Bally (1932; p. 25 ) : « Il y a une pathologie linguistique qui est une exagération du fonctionnement normal » du français. Le français moderne est-il vu comme une langue peu rigoureuse, moins surveillée donc licencieuse?