Le dysfonctionnement émotionnel chez les adolescents, un possible dénominateur commun aux troubles de la conduite alimentaire et au spectre bipolaire

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S135-S135
Author(s):  
J.A. Vargas Castro

AntécédentsLe dysfonctionnement émotionnel est présent dans de nombreuses pathologies mentales des enfants et des adolescents. On observe ce dérèglement aussi bien dans des troubles de type anorexie nerveuse (AN), mérycisme, évitement-restriction, que dans des troubles, tels que la boulimie nerveuse (BN), le syndrome d’hyperphagie incontrôlée (binge-eating), et les troubles du comportement alimentaire (TCA), que ceux-ci soient spécifiés ou pas. Le dysfonctionnement émotionnel peut également être observé dans le spectre bipolaire. Ainsi, il est démontré qu’il existe des ressemblances entre un spectre bipolaire mineur (sous des formes au-dessous du seuil) et des syndromes ou « sous-syndromes » de troubles de la conduite alimentaire chez les adolescents. C’est de ces prémisses que naît la recherche qu’on présente [aujourd’hui] et qui a pour but d’évaluer le dysfonctionnement émotionnel (mesuré à travers le CLH-32) et les habitudes alimentaires (mesurées à travers la BEDS) dans une population touchée par les TCA.MéthodesIl s’agit d’une étude transversale basée sur l’observation d’un corpus de patients âgés de 12 à 19 ans et ayant été touchés de TCA avant l’âge de 18 ans et suivant un traitement intrahospitalier (n = 40). L’échantillon a été divisé en deux sous-ensembles : I-AN (n = 17) et II-BN (n = 23) et on a procédé à établir des corrélations et des régressions linéaires afin de pouvoir déterminer quelles variables étaient associées au dysfonctionnement émotionnel dans chacun des deux groupes.RésultatsLe groupe I-AN a présenté des scores élevés sur la CLH-32, qui ne gardaient pas de corrélation positive avec les trouvailles sur l’échelle BEDS. Le groupe II-BN a présenté des scores élevés sur la CLH-32, qui montrent une corrélation positive avec les trouvailles sur l’échelle BEDS, notamment dans la sous-échelle Symptômes de l’Hypomanie associés à la désinhibition, le contrôle de soi et la capacité d’attention (CLH-32-Facteur 2).ConclusionsLe dysfonctionnement émotionnel est un facteur à prendre en considération dans le dépistage et l’abord clinique des patients souffrant de TCA, que ce soit en anorexie nerveuse, en boulimie nerveuse ou autres TCA, puisqu’ils peuvent présenter d’autres pathologies comorbides. Par ailleurs, la boulimie nerveuse, notamment celle qui se développe avec dysfonctionnement émotionnel, peut être mise en rapport avec l’hypomanie ou un spectre bipolaire.

Praxis ◽  
2003 ◽  
Vol 92 (41) ◽  
pp. 1744-1747 ◽  
Author(s):  
Monti ◽  
Lamy

Nous présentons une patiente de 68 ans hospitalisée pour une baisse de l'état général et un état confusionnel liés à une hyponatrémie sévère, probablement sur des troubles du comportement alimentaire avec dénutrition. Pendant les premiers jours de l'hospitalisation, la patiente s'alimente étonnamment bien. L'aggravation d'un état confusionnel après correction de l'hyponatrémie et l'apparition d'une anémie et d'une thrombocytopénie amènent à la découverte d'une hypophosphatémie très sévère, absente à l'entrée. La diminution rapide des taux plasmatiques de phosphate mais aussi de magnésium et de potassium sont les principaux effets du syndrome de renutrition (refeeding syndrome). Il se manifeste cliniquement par des troubles neurologiques, musculaires, hématologiques et rénaux; il est associé à une mortalité élevée. Le syndrome de renutrition se manifeste lorsqu'un régime riche en hydrates de carbone est débuté après une période de dénutrition. L'identification des patients à risque (anorexie mentale, alcoolisme chronique, dénutrition chronique, patients âgés, patients oncologiques), l'introduction d'une nutrition prudente et progressive avec un suivi des paramètres vitaux, des électrolytes et des bilans hydriques permettent de réduire la morbidité et la mortalité de ce syndrome.


2019 ◽  
Vol 13 (4) ◽  
pp. 188-194
Author(s):  
C. Pourtal ◽  
L. Volondat ◽  
S. Lambert ◽  
J. Robert ◽  
M. Rousselet ◽  
...  

Contexte : Les troubles périnéosphinctériens (TPS) survenant chez les patients souffrant de trouble du comportement alimentaire (TCA) sont des complications sous-abord ées dans la littérature. Le but de cette revue de la littérature était de faire le point sur l’état des connaissances actuelles pour aider le clinicien prenant en charge les TPS à les mettre en lien avec les TCA, et le clinicien prenant en charge les TCA à les prévenir et à les repérer le plus précocement possible, dans une perspective de réduction des risques et des dommages. Méthode : Deux revues de littérature ont été conduites, l’une portant sur les TPS d’origine digestive, l’autre sur les TPS d’origine urinaire. La sélection des articles s’est faite en nous référant aux recommandations PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta-Analyses) et à partir des bases de données PubMed et ScienceDirect. Résultats : Douze articles ont été retenus. Les TPS identifies sont la constipation, l’incontinence fécale, l’incontinence urinaire et le prolapsus rectal. Ils sont secondaires aux effets de la malnutrition sur la composante musculaire ainsi qu’à la pression abdominale exercée par des comportements visant à réguler la prise de poids, tels que les exercices physiques réalisés en hyperpression, les efforts de poussée lors de l’émission des selles et les vomissements provoqués. Conclusion : Une anamnèse précise et méticuleuse chez les personnes présentant un indice de masse corporel bas semble primordiale. L’usage de laxatifs est à proscrire avant un programme de renutrition d’au moins trois semaines.


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