De l’intertexte au paratexte

2021 ◽  
pp. 45-56
Author(s):  
Cyril Aslanov
Keyword(s):  

L’avant-dernier poème du cycle Niemandsrose de Paul Celan porte dans son titre « Und mit dem Buch aus Tarussa » l’annonce de son intertexte tsvetaevien à travers la mention de Taroussa où se trouvait la résidence secondaire de la famille Tsvetaev. Plus précisément, la mention du « livre de Taroussa » est un clin d’œil intertextuel aux Pages de Taroussa [Тарусские страницы], florilège de textes inédits publiés par Constantin Paoustovski en 1961 à l’insu de la censure étatique et vite retiré de la circulation. Les allusions à la poétesse russe sont confirmées par un autre élément du paratexte consistant en une citation imprécise du « Poème de la fin » de Tsvetaeva. Je voudrais tout d’abord mesurer les enjeux de l’écart entre la citation déformée et sa source en partant du présupposé que cette imprécision dans la façon de recycler l’intertexte tsvetaevien dans le paratexte de « Und mit dem Buch aus Tarussa » représente une négligence délibérée de la part du poète. Quant au texte de « Und mit dem Buch aus Tarussa », il contient des allusions transparentes à Tsvetaeva désignée métonymiquement à travers la mention du cours de l’Oka où se jette la rivière Taroussa, éponyme de la ville située au confluent de la Taroussa et de l’Oka. Un autre poète russe est du reste implicitement mentionné dans ce poème : Alexandre Blok, l’auteur du poème Скифы « Les Scythes » auquel semble faire allusion la formule skythisch/ zusammengereimt « à la scythe / rimés ensemble ». Cet intertexte intense avec deux représentants majeurs de la poésie russe de la première moitié du XXe siècle est encore renforcé par le fait que l’ensemble du recueil Die Niemandsrose est dédicacé « à la mémoire d’Ossip Mandelstam » (dem Andenken Ossip Mandelstams). L’étude de l’intertexte russe de Die Niemandsrose en général et de « Und mit dem Buch aus Tarussa » en particulier, soulève la question des enjeux de la citation dans l’économie du poème. La citation est-elle plus suggestive quand elle est isolée du texte sous la forme d’une épigraphe sous l’invocation de laquelle se déroule le nouveau poème ? Ou bien au contraire, son enchâssement, souvent sur le mode de l’implicite, participe-t-il d’une stratégie visant à rendre le texte hermétique tout en proposant une clé herméneutique à travers le recours à un intertexte susceptible de révéler le sens caché dans l’immanence de l’œuvre ?

2020 ◽  
Vol 30 (3) ◽  
pp. 662-664
Author(s):  
Wolfgang Hottner
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Im Juni 1948 schickt Paul Celan Ingeborg Bachmann zu deren 22. Geburtstag sein Gedicht In Ägypten mitsamt einer Widmung. In Wien hatten die beiden einen Frühling zusammen erlebt und wissen nun nicht, was diese schicksalhafte und intensive Begegnung bedeutet. Celans Gedicht ist der Anfang einer Liebe, einer Freundschaft sowie einer Vielzahl von Verfehlungen und Versäumnissen. Noch mehr als zehn Jahre später kommt Celan in einem Brief an Bachmann auf In Ägypten und seine zentrale Bedeutung für die Beziehung der beiden zurück:


1996 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 388
Author(s):  
Felix W. Tweraser ◽  
John Felstiner
Keyword(s):  

1990 ◽  
Vol 64 (3) ◽  
pp. 461
Author(s):  
Theodore Ziolkowski ◽  
Jerry Glenn
Keyword(s):  

Gragoatá ◽  
2004 ◽  
Vol 9 (16) ◽  
Author(s):  
Arthur Nestrovski
Keyword(s):  

A partir de uma análise do filme Shoah, de Claude Lanzmann, em contraponto com alguns exemplos da poesia de Paul Celan, o ensaio reflete sobre modos problemáticos da representação na cultura contemporânea. Para muitos artistas contemporâneos, a negação da representação será a única forma de não trair uma experiência que demanda e ao mesmo tempo resiste à interpretação. O estudo dessas vertentes nos leva a um território conflituoso, situado entre a arte e a história.


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