scholarly journals Aspects de l’histoire environnementale comparée: la gestion intégrée de l’eau (GIRE) dans la perspective de bassin versant

RIPARIA ◽  
2021 ◽  
Vol 7 ◽  
pp. 1-22
Author(s):  
Philippe Cecchi

Les appellations de 152 pièces d’eau d’un bassin-versant du centre du Burkina Faso ont été répertoriées par l’autorité en charge de la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, dans l’objectif d’établir les bases d’une nomenclature du réseau hydrographique. 125 de ces pièces d’eau portent un nom en langue vernaculaire (en mòoré), dont le sens est indiqué en français dans le rapport technique qui synthétise les résultats de l’enquête. L’échantillon offre la possibilité de comparer le sens des noms attribués aux éléments naturels (les « cours d’eau ») et aux éléments artificiels (les « étendues d’eau » ou « petits barrages » comme on les dénomme localement). Les deux catégories ne partagent pas totalement les mêmes dénominations : les noms de l’eau varient, comme varient les perceptions et représentations qu’en ont leurs riverains. Des intuitions en lien avec l’appropriation plus ou moins revendiquée des réservoirs artificiels et les modalités de leurs mises en valeur peuvent être avancées.


2018 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 201-215
Author(s):  
Hong Trang Nguyen ◽  
Sophie Duchesne ◽  
Jean-Pierre Villeneuve ◽  
Babacar Toumbou ◽  
Nomessi Kokutse

Les aménagements opérés sur le territoire d’un bassin versant, notamment les processus rapides d’urbanisation et d’industrialisation, ont souvent un impact important sur les ressources en eau, tant en quantité qu’en qualité. La gestion intégrée des ressources en eau par bassin versant (GIEBV) est une méthode reconnue pour évaluer et contrôler l’impact de ces aménagements sur le régime hydrologique. Cette approche de GIEBV est d’autant plus bénéfique dans un contexte de données restreintes et/ou de mauvaise qualité. Dans un tel contexte, un modèle hydrologique peut permettre d’estimer les débits en rivière en tout point du bassin versant. Cet article étudie la capacité du modèle hydrologique distribué Hydrotel à reconstruire le régime hydrologique dans un contexte de données restreintes. Une application sur le bassin versant de la rivière Cau, au Vietnam, est présentée. Une méthodologie originale est également proposée pour identifier la discrétisation spatiale la plus appropriée pour la simulation hydrologique à l’échelle d’un bassin versant en fonction de l’objectif recherché. Les résultats obtenus démontrent que, même sur un bassin versant où les données disponibles sont limitées en quantité et en qualité, Hydrotel peut apporter des informations utiles pour la mise en place de la GIEBV. Cette application réussie d’Hydrotel dans une région tropicale soumise à la mousson et où les données hydrologiques sont restreintes permettra de promouvoir la démarche de GIEBV basée sur la modélisation des processus en Asie du Sud-Est, en général, et au Vietnam, plus particulièrement.


2011 ◽  
Vol 29 (2) ◽  
pp. 83-104 ◽  
Author(s):  
Nicolas Milot ◽  
Laurent Lepage

En décrétant que la « gestion intégrée de l’eau » serait l’un des piliers de la Politique nationale de l’eau, le gouvernement du Québec (2002) formalisait du même coup le recours à la participation de la société civile dans un nouveau mode de gouvernance de cette ressource vitale. Or, l’apparition de nouveaux espaces délibératifs obligeait les acteurs concernés par cette ressource à revoir leur implication et même à ajuster leurs interactions. En utilisant les concepts généraux de l’analyse des organisations pour l’étude de trois organismes de bassin versant, nous décrivons les ajustements et les tensions observés à l’intérieur même des nouveaux organismes de bassin versant, et plus largement à l’échelle des régions. Nous verrons qu’au cours des premières années d’existence de ces organismes, les enjeux procéduraux dominent la dynamique interne alors que, sur la scène régionale, le comportement stratégique des acteurs découle d’une tension entre deux visions du modèle : 1) des organismes qui soutiennent la règle publique ou 2) la prise en charge du bassin versant par la communauté.


2018 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 235-248
Author(s):  
Xuan Tuan Nguyen ◽  
Jean-Pierre Villeneuve ◽  
Nomessi Kokutse ◽  
Sophie Duchesne

Depuis plusieurs années, le Vietnam est reconnu en Asie comme un des plus gros exportateurs de riz au monde. Ce résultat a été rendu possible grâce à différents programmes du gouvernement vietnamien. Un de ces programmes a permis d’investir dans des ouvrages hydrauliques d’irrigation pour développer la production du riz. Aujourd’hui, plusieurs ouvrages hydrauliques sont construits sur le bassin versant de la rivière Cau et sont exploités à plusieurs fins. Ils servent, entre autres, les besoins en eau industrielle et domestique, à la production hydroélectrique, à l’irrigation des rizières et à la protection contre les crues. Il est donc nécessaire de définir des règles de gestion et d’opération de ces ouvrages pour satisfaire à tous les besoins en eau, et ce, particulièrement dans le cadre d’une gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle du bassin versant. L’objectif du travail présenté dans cet article est de modéliser l’évolution des volumes d’eau d’un réservoir et de proposer une méthode pour gérer un réservoir utilisé à plusieurs fins, dont l’irrigation des rizières. Un cas particulier est présenté pour le lac-réservoir Nui Coc, au Vietnam. Dans le cadre d’un projet de gestion intégrée des ressources en eau du bassin versant de la rivière Cau, sur lequel le lac-réservoir Nui Coc est situé, le modèle Hydrotel a été utilisé pour les simulations hydrologiques. Or ce modèle ne possédait pas de sous-modèle de gestion de réservoir adapté à l’irrigation des rizières ni à la prise en compte de divers types de besoins en eau. Il a donc fallu développer un sous-modèle comprenant deux modules et l’adapter à la problématique d’irrigation des rizières à partir du lac Nui Coc. Ce sous-modèle ainsi développé a permis de reproduire, avec le modèle Hydrotel ainsi modifié, la variation historique du volume d’eau dans le lac Nui Coc puis d’évaluer les possibilités d’expansion des rizières.


2018 ◽  
Vol 61 (174) ◽  
pp. 469-488
Author(s):  
Geneviève CLOUTIER ◽  
Marc-André DEMERS

Le Comité Rivière a été mis en place à Saint-Raymond, Portneuf (Canada) à la suite d’une inondation par embâcle survenu en 2014. Composé de résidents et de représentants municipaux, ce comité se présente comme un espace de concertation en phase avec les principes de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. La mise en place du comité, son animation par l’organisme de bassin versant (OBV) et sa mise en relation avec des experts en hydrologie sont des facteurs favorables à une transformation de la manière de problématiser le risque, d’organiser les ressources pour y faire face et d’élaborer des solutions qui se distinguent des solutions traditionnelles, réactives et à court terme. Ce processus correspond à une expérimentation de gouvernance en émergence. Reprenant les moments-clés de cette émergence, l’article éclaire à la fois le potentiel des expérimentations de gouvernance locale et les obstacles à la mise en oeuvre d’une gestion intégrée du risque d’inondation.


2014 ◽  
Vol 4 (2) ◽  
pp. 130-143
Author(s):  
Claude Miqueu

En France, une nouvelle gouvernance, annoncée dans le Schéma Directeur d'Aménagement et de gestion des Eaux (SDAGE) 2010-2015, reste à construire, pour l'atteinte du bon état dans le calendrier prévu par la Directive Cadre Européenne (DCE). Les démarches de gestion intégrée ont fait leurs preuves pour mobiliser les acteurs d'un territoire autour d'un objet socio-politique : le bassin versant notamment dans sa dimension transfrontalière. Cette gestion de nos fleuves et rivières place d'un côté, un État en co urs de repositionnement vers un rôle d'accompagnateur des démarches locales, de l'autre côté, des collectivités qui assument de plus en plus un rôle moteur dans cette coopération transfrontalière.


2005 ◽  
Vol 15 ◽  
pp. 149-172 ◽  
Author(s):  
A. Mailhot ◽  
A. N. Rousseau ◽  
E. Salvano ◽  
R. Turcotte ◽  
J. P. Villeneuve

Le programme d'assainissement des eaux de Québec (PAEQ), mis en place à la fin des années 1970, s'est d'abord attaqué au problème de la pollution ponctuelle d'origine urbaine. Plusieurs stations de traitement des eaux usées municipales ont été construites dans le cadre de ce programme réduisant de façon importante les charges de polluants d'origine urbaine. La question demeure toutefois de savoir dans quelle mesure les charges urbaines rejetées avant et l'après l'instauration de ce programme peuvent entraîner des dépassements de différents critères de l'eau. La présente étude a pour objectif d'examiner cette problématique pour le bassin versant de la rivière Chaudière en utilisant le système de modélisation intégrée GIBSI (Gestion Intégrée par Bassin versant à l'aide d'un Système Informatisé). Deux scénarios d'assainissement urbain ont été examinés, l'un représentatif de la période avant la mise en place du programme, le début des années 1980, et un autre représentatif de la période plus récente. Deux chroniques météorologiques ont été utilisées (années 1983 et 1994). L'estimation des probabilités de dépassement de différents critères de l'eau montre une nette réduction de ces probabilités après mise en place du programme. Pour la DBO5 et l'azote total, les charges urbaines rejetées actuellement n'entraînent pas de dépassement des critères de qualité de l'eau pour les deux années retenues. Toutefois, les résultats montrent que les charges en phosphore total d'origine urbaine peuvent à elles seules entraîner des probabilités de dépassement importantes lors d'étiage.


2004 ◽  
Vol 47 (132) ◽  
pp. 389-411 ◽  
Author(s):  
Jean-François Bibeault

Résumé La gestion intégrée de l’eau au Québec, qui a récemment fait l’objet d’une consultation publique, a soulevé une diversité d’enjeux qui met en question la capacité des institutions d’y faire face de manière optimale. Les préoccupations notées lors de cette consultation ont abouti à un certain nombre de constats qui avaient déjà été émis lors d’un autre exercice de consultation réalisé il y a plus de trente ans (commission Legendre en 1970, voir CEPJE, 1971) et, surtout, à une première expérimentation de gestion par bassin versant au Québec : le plan d’aménagement du bassin de la rivière Yamaska, un projet qui, pour une bonne part, a été oublié dans la foulée des multiples projets et innovations institutionnels des années 1960 et 1970. Le présent texte constitue une analyse rétrospective visant à rappeler le contexte d’émergence de la gestion intégrée de l’eau au Québec et les difficultés de mise en oeuvre d’une telle politique. On pourra dès lors établir certains parallèles avec les enjeux actuels sur le plan de la capacité d’action des acteurs institutionnels.


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