scholarly journals Travail, rapports sociaux, éducation en Europe

2002 ◽  
Vol 12 (1) ◽  
pp. 9-22
Author(s):  
Viviane ISAMBERT-JAMATI

Résumé Selon l'auteur, les transformations passées du système scolaire sont trop souvent ignorées des sociologues. Se basant sur des recherches récentes d'histoire de l'éducation, l'auteur nous présente d'abord la situation de l'éducation au début du xixe siècle (surtout en France). Par la suite, elle analyse les changements dans l'éducation, jusqu'à l'entre deux guerres, en tenant compte des transformations des divers pôles de l'activité économique, activité qui, avec l'industrialisation, requiert un personnel de plus en plus instruit, cependant pas "trop", sinon il pourrait mettre en question le système. Bien que l'auteur constate une amélioration du niveau d'instruction, elle remarque que chaque classe sociale a son propre réseau et qu'il y a peu de communication de l'un à l'autre. Enfin l'auteur analyse la situation de l'éducation dans les colonies où se révèle tout particulièrement le rapport étroit entre le fait éducatif, l'économie et la politique. Très diversifiées les politiques scolaires coloniales n'ont peut-être eu en commun que de dénier toute valeur aux coutumes et croyances locales.

2003 ◽  
Vol 19 (1-2) ◽  
pp. 95-117 ◽  
Author(s):  
Pierre Beaucage

Résumé Donner et prendre Garifunas et Yanomamis Tandis que l'anthropologie du XIXe siècle faisait du «primitif» un troqueur matérialiste mais maladroit (pâle ébauche de Vhomo economicus à venir), plus tard Mauss en fit plutôt le dépositaire d'une autre logique, celle du don. En comparant son expérience chez les Garifiinas du Honduras avec la production ethnographique récente sur les Yanomamis d'Amérique du Sud, l'auteur constate d'abord qu'aucun des deux modèles ne peut rendre compte des faits observés, de façon satisfaisante. Il propose de distinguer trois niveaux. Le donné ethnographique nous livre d'abord un ensemble d'action? orientées qui s'intègrent dans des stratégies. Mais l'analyse de ces dernières s'avère impossible sans référence aux normes qui assignent aux acteurs des fins culturellement souhaitables, des moyens pour les atteindre et des contraintes qui pèsent sur leurs choix. Ces normes elles-mêmes reproduisent les contradictions qui caractérisent l'ensemble des rapports sociaux : la réciprocité dans tel contexte peut fort bien coexister avec la prédation dans tel autre. Enfin, les rapports que le groupe entretient avec son environnement, à travers une technologie donnée, font eux-mêmes peser des contraintes de système qui orientent les modes de production et de circulation. Et, comme la démographie, la technologie, l'environnement ne sont pas stables à long terme, seule l'approche historique permet de réconcilier l'effet cumulé des décisions individuelles, le sens imprimé par les tensions au sein des normes culturelles et la dynamique de l'économie et de l'environnement.


2005 ◽  
Vol 22 (56) ◽  
pp. 217-263 ◽  
Author(s):  
Michel Bruneau

Le Nord de la Thaïlande, isolé et très mal contrôlé jusqu'à la fin du XIXe siècle, a été peu à peu intégré dans l'espace national Thaï à la suite des réformes de Chulalongkorn et de la création d'un réseau de transports modernes. L'abolition de l'esclavage, le remplacement de la rente travail par la rente argent, ont marqué l'évolution de la formation sociale siamoise et permis la pénétration du capitalisme marchand dans les campagnes du Nord. Cette pénétration n'a pris de l'importance qu'après 1950 avec le développement de cultures commerciales et la différenciation ville-campagne. La petite production marchande qui est le fait d'une paysannerie parcellaire caractérise la plus grande partie du Nord. Mais le capital financier transnational s'investit dans des agro-industries qui essaient de contrôler de plus en plus les petites exploitations. Ces transformations dans les rapports de production et les forces productives d'une formation sociale dont le mode de production dominant d'« asiatique » devient capitaliste, ont eu des conséquences sur l'organisation de l'espace. Au système spatial en auréoles, hérité des formations sociales à mode de production « asiatique » dominant, se substitue de plus en plus une différenciation de l'espace en fonction de la plus ou moins grande pénétration du mode de production capitaliste. Une analyse concrète des rapports sociaux en relation avec les structures spatiales héritées ou actuelles à une échelle régionale est un préalable à toute critique de l'aménagement du territoire.


1990 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 37-53 ◽  
Author(s):  
Petros Pizanias

Dans une économie marchande de type capitaliste, le prix de la force de travail est déterminé à son niveau inférieur par le pouvoir d'achat du travailleur. Ce prix est bien entendu différent de la valeur produite par celui-ci. La différence entre le prix de la force de travail et la valeur produite détermine la base économique des rapports d'exploitation. Le pouvoir d'achat des travailleurs n'est pas fonction d'un type abstrait de régime combinant calories et vitamines, mais des habitudes locales ou nationales historiquement déterminées. La reproduction naturelle du travailleur, quel que soit le niveau de vie considéré, dépend exclusivement ou en grande partie du pouvoir d'achat que lui confère son salaire journalier. Cela suppose sa dépendance par rapport au marché du travail où il vend sa force de travail et où se fixe le prix de celle-ci.


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