marina tsvetaeva
Recently Published Documents


TOTAL DOCUMENTS

164
(FIVE YEARS 65)

H-INDEX

2
(FIVE YEARS 0)

2021 ◽  
pp. 97-108
Author(s):  
Caroline Bérenger
Keyword(s):  

Quels sont les contours de l’Europe de Marina Tsvetaeva ? Quelle est la part européenne d’une poétesse russe dont la parole a des accents universels ? L’Europe de son enfance remonte aux sources de la vocation poétique, baignée de romantisme allemand, dans l’ancien monde de la Russie prérévolutionnaire. C’est le lieu de naissance de la poésie, de la Tauride à la Crimée de Koktebel, des mythes antiques aux avant-gardes de l’âge d’argent, dans le sillage de la figure tutélaire d’Alexandre Pouchkine. L’Europe de la maturité est aussi celle de l’exil en 1922, puis de l’émigration en France. Marina Tsvetaeva devenue apatride est une étrangère. Tandis qu’elle traverse les frontières, elle célèbre dans son œuvre l’esprit tsigane et la vie nomade. Elle va vivre dans sa chair l’irruption de la barbarie et l’effondrement du continent. C’est alors qu’une troisième Europe se profile sur les ruines de l’ancienne, celle de la renaissance posthume qui prépare sa réception future. La réparation se fait par la filiation avec Maria Rainer Rilke, dans la communauté des poètes, un « monde toute-langue » animé par une « nostalgie de la culture universelle ». Ainsi se dessine la carte évolutive d’un continent intérieur, « Mon Europe » aurait dit Tsvetaeva, une patrie spirituelle, un topos poétique, une « topographie de l’âme ». Au-delà des ruptures géographiques et historiques, au centre et dans les marges, une trinité continentale émerge, l’« Eurussie » de Marina Tsvetaeva, le destin européen d’une œuvre poétique dont la russité non négociable est une percée dans l’universel.


2021 ◽  
pp. 109-120
Author(s):  
Hélène Henry
Keyword(s):  

On étudie la présence et les avatars du « Juif errant » dans l’imaginaire créatif de Marina Tsvetaeva. Après un bref rappel de l’histoire du mythe dans la littérature européenne et russe, on le rattache aux motifs « romantiques » qui informent dès 1916 la poésie de Marina Tsvetaeva (errance, nuit, tempêtes, solitude, révolte, malédiction, etc.) En 1919, le « Juif errant » apparaît, dans les pièces Une aventure et Le Phénix, sous les traits de Casanova, « Agasfer de l’amour », paladin de l’Arioste, voyageur qui se guide aux étoiles, vieux magicien infiniment réincarné, désigné comme le « poète » par excellence. Plus tard, en 1924, au dénouement du Poème de la fin, on retrouve le motif de la judéité comme consubstantiel de l’ « élection » du poète, de sa grandeur et malédiction. Le Juif errant est l’emblème de la conception tsvetaevienne de la poésie comme anonymat éternel, archaïque et naturel, comme langage unique qui transcende l’espace et le temps. Rien d’étonnant Le Juif errant habite l’un des travaux ultimes de Tsvetaeva, à la veille de sa mort – la traduction du « Voyage » de Baudelaire, où l’on retrouve le « Juif errant [...] À qui rien ne suffit ».


2021 ◽  
pp. 59-78
Author(s):  
Brigitte Hermann
Keyword(s):  

Marina Tsvetaeva séjourna au moins à deux reprises en Savoie, où son mari Serge Efron se reposait. En 1930, elle passe l’été avec ses enfants et deux amies dans une maison campagnarde à Saint-Laurent, village situé au-dessus du château d’Arcine, puis durant l’été 1936 avec son fils Gueorgui au château même, à Saint-Pierre de Rumilly, au-dessus des gorges du Borne. Le château abrite une pension tenue par la famille Strangué. La pension accueille des émigrés russes, à demeure ou pour des séjours. Marina écrit, lit, traduit, fait des excursions. Ce texte prend en compte les témoignages directs de ceux qui connurent la poétesse à la pension.


2021 ◽  
pp. 133-152
Author(s):  
Elena Sebejko
Keyword(s):  


2021 ◽  
pp. 19-30
Author(s):  
Anna Kuznetsova ◽  
Dmitrii Krestov
Keyword(s):  

Le thème « Dans la Grotte de la Panthère » servant de fil conducteur aussi bien à l’exposition au format digital appartient au thème plus général du « Siècle-Bête ». S’adressant à l’animal comme à la source de l’énergie existentielle, la poétesse prononce ce nom en signe de la vie elle-même, comme se rappelait Marina Tsvetaeva dans sa correspondance avec Rilke. L’Altérité du Poète, même marqué par son surnom zoomorphe, son étrange existence se lient à la vie animalière. Le contact avec l’animal libère l’homme de sa solitude ; d’une part, le Poète évite la solitude mais en même temps, il ne supporte pas le contact trop rapproché avec un autre être humain. Tsvetaeva et Rilke — en tant que deux néoromantiques — sont parmi les premiers successeurs de l’empathie nietzschéenne envers l’animal.


2021 ◽  
pp. 121-132
Author(s):  
Tatiana Victoroff
Keyword(s):  

Le mythe de Phèdre est au cœur de l’œuvre de Marina Tsvetaeva. Cette œuvre est l’exemple même d’œuvre-vie à laquelle aspirent les poètes russes de l’Âge d’argent, affirmant œuvre et vie dans leur interdépendance et leur complémentarité. Le message à Hippolyte de la part de Phèdre est aussi celui de la poétesse à sa Muse. Cet attachement à Phèdre invite à s’interroger sur la place de ce personnage dans l’œuvre-vie tsvetaevienne.


2021 ◽  
pp. 79-94
Author(s):  
Florent Delporte
Keyword(s):  

Depuis son départ de Russie, le parcours et la vie de Marina Tsvetaeva sont liés aux banlieues où elle séjourne durant quinze ans de 1923 à 1938, qu’il s’agisse des banlieues pragoises ou parisiennes (Meudon, Clamart, Vanves). Le choix d’y trouver refuge est souvent dicté par des contraintes matérielles et économiques. Mais « s’exiler » hors des centres-villes est aussi une attitude poétique qui n’est pas innocente pour un poète aussi sensible aux lieux que Tsvetaeva. Notre travail a donc pour but de différencier les banlieues où elle vécut, de briser certains préjugés sur ces endroits vus comme lointains et austères et de réfléchir à ce que la banlieue peut représenter dans son imaginaire poétique.


2021 ◽  
pp. 215-246
Author(s):  
Anna Lushenkova Foscolo
Keyword(s):  

Sont publiés ici, les lettres et messages autographes de Marina Tsvetaeva, pour la plupart inédits, datant des dernières années de son exil en France (1938-1939). La correspondance est divisée en quatre groupes en fonction de la nature des documents : 1) une note manuscrite de Tsvetaeva à destination de son fils Gueorgui (« Mour ») ; 2) ses lettres et messages pour Nadejda Toukalevskaïa ; 3) ses lettres pour Tamara Toukalevskaïa épouse Marinova, fille de Nadejda Toukalevskaïa ; 4) les notes rédigées « à quatre mains » et qui constituent une forme de dialogues écrits entre Marina Tsvetaeva et Nadejda Toukalevskaïa évoquant des œuvres de la poète et ses problèmes du quotidien. La version originale de chaque lettre est accompagnée d’une traduction en français. Présentation, traduction et commentaires d’Anna Lushenkova Foscolo.


2021 ◽  
pp. 249-254
Author(s):  
Elena Korkina

Le présent article reprend les traductions que Marina Tsvetaeva a effectuée pour les festivités organisées en l’honneur d’Alexandre Pouchkine à l’occasion du centième anniversaire de sa mort. Sa « pouchkiniana » personnelle, qui comportait à l’époque le poème intitulé « Rencontre avec Pouchkine » (1913) et le cycle « Poèmes dédiés à Pouchkine » (1931), a été complétée par les traductions des poèmes de Pouchkine vers le français créées en 1936-1937, par un essai autobiographique Mon Pouchkine, ainsi que par une recherche lyrique intitulée Pouchkine et Pougatchiov. L’histoire des traductions est intimement liée avec le parcours poétique et Marina Tsvetaeva.


2021 ◽  
pp. 31-44
Author(s):  
Alexandre Taganov

La correspondance de Marina Tsvetaeva évoque, quoique rarement, le nom de Proust. En outre, les biographes de Tsvetaeva témoignent qu’elle connaissait l’œuvre de l’écrivain français et s’y intéressait vraiment. Enfin, il existe aussi des tentatives d’analyse comparative et typologique des œuvres de Tsvetaeva et de Proust. L’impression d’apparition inattendue du nom de Proust dans la prose et la critique de Tsvetaeva se renforce encore par le fait qu’elle avait, surtout dans les années 1930, une attitude fort complexe à l’égard de la littérature française. L’image tsvetaevienne, comme l’image proustienne, est une grandeur qui dure, dont l’origine est dans l’enfance et qui ensuite de façon fantasque se projette dans le futur à travers le présent, porte en soi « le temps perdu » et lui donne une vie nouvelle.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document