Les comorbidités psychiatriques peuvent freiner l’accès à la chirurgie bariatrique, voire constituer une contre-indication. Leur fréquence et leur impact sur l’évolution du poids demandent à être mieux connus. Nous avons analysé dans cette étude les caractéristiques anthropométriques, psychiatriques et diététiques pré- et à 1 an postopératoire de 68 patients obèses opérés de chirurgie bariatrique à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Centre spécialisé obésité francilien centre) évalués de façon multidisciplinaire lors d’un hôpital de jour dès le début de leur parcours bariatrique entre février 2017 et mars 2019. Au début du parcours bariatrique, la prévalence des troubles psychiatriques (TP) passés ou actuels est de 37 %, essentiellement à type de troubles de l’humeur. La prévalence des troubles des conduites alimentaires (TCA) est de 13 %, à type de binge eating disorder ; elle est significativement plus élevée chez les patients avec TP que chez ceux sans TP (12 vs 2 % ; p = 0,02). La perte de poids à 1 an post-opératoire est de 29 % dans les 2 groupes de patients (p = 0,96). Elle est plus importante après by-pass gastrique en Yqu’après sleeve (respectivement 33 et 26 % ; p = 0,001). À 1 an post-opératoire, aucun patient ne présente de TCA. Nos résultats soulignent la nécessité d’identifier, d’évaluer et de prendre en charge les comorbidités psychiatriques dès le début du parcours de soins bariatriques afin de guider au mieux la préparation pré-opératoire. Les patients avec TP passés ou actuels ont une perte de poids après sleeve ou by-pass gastrique satisfaisante.