L’Annuaire théâtral Revue québécoise d’études théâtrales
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Published By Consortium Erudit

1923-0893, 0827-0198

Author(s):  
Anne-Marie Ouellet

Cet article propose d’observer comment certains créateurs de la scène contemporaine travaillent à maintenir leur oeuvre dans un informe, un « à venir » (Blanchot, 1959), qui ouvre un champ illimité de constructions fictionnelles. Selon l’hypothèse défendue, par le recours au procédé de minoration (Deleuze, 1979), qui consiste à affaiblir ou à retirer volontairement un ou des éléments constituants de l’oeuvre, les trois oeuvres étudiées appelleraient une participation plus active du spectateur dans sa réception. Blind Cinema (2015), de Britt Hatzius, s’appuie sur un principe de masquage. The Pyre (2013), de Gisèle Vienne, retire le texte de la représentation pour enfouir la fiction dans les corps des interprètes. La chambre sonore de la maladie de la mort (2018), de L’eau du bain, parie sur une écriture scénique au conditionnel qui s’interdit d’affirmer un récit.


Author(s):  
Émilie Coulombe
Keyword(s):  

Consacré à l’énonciation actoriale dans le théâtre québécois contemporain, cet article vise à mettre en question la tendance actuelle à encourager un rapport flexible, ouvert et variable du comédien à sa partition. Selon les auteurs-metteurs en scène Daniel Danis et Christian Lapointe, l’acteur doit se prémunir contre une mémoire fixant tous les mots du texte. Nous chercherons ainsi à cerner comment les théories et pratiques de l’énonciation de ces créateurs appellent une relation informe – au sens d’indéterminée – du comédien au texte à apprendre et interrogerons, en ce sens, les moyens qu’ils proposent pour l’amener à conserver une mobilité énonciative une fois sur scène. À terme, nous espérons éclairer ce que cette valorisation de l’informe vient transformer dans la conception du travail énonciatif des acteurs.


Author(s):  
Johanna Bienaise ◽  
Anne Sophie Rouleau
Keyword(s):  

En 2015, Johanna Bienaise, danseuse contemporaine, et Anne-Sophie Rouleau, metteure en scène de théâtre, entreprenaient un processus d’exploration en studio qui appellerait au métissage de leur champ de pratique. Dans cet article, elles reviennent sur leur expérience en analysant comment leur dynamique de travail s’est inscrite dans ce qu’elles nomment une « poïétique du pli ». Invoquant tour à tour les écrits de Gilles Deleuze, Michel Bernard, Aurore Després ou encore Henri Meschonnic, elles examinent comment, en pliant, dépliant et repliant de façon quasi obsessive une même matière, elles ont pu apprivoiser une forme toujours inachevée et en devenir, venant brouiller les frontières de leurs disciplines respectives. Des plis de la matière au déplié du sens, jusqu’à la fluence du pli, la fluidité propre à une poïétique du pli invite ici à entrer dans un labyrinthe du continu dansethéâtre.


Author(s):  
Jean-Marc Larrue
Keyword(s):  

L’idée d’informe que développe Georges Bataille dans les années 1920, en marge du mouvement surréaliste et en lien avec lui, relève de ce qu’on pourrait assimiler à une poétique de l’inexprimé. Il n’existe pas d’illustrations satisfaisantes ni de définition claire de l’informe chez Bataille, mais les questions qu’il soulève sont fondamentales et touchent au coeur même des processus de création. L’une des hypothèses que défend « De l’informe de Bataille à l’excommunication de Galloway : perspectives intermédiales sur le théâtre du Long XXe siècle » est que cette quête de l’informe pourrait être un des facteurs qui provoquent les dynamiques de remédiation décrites par Bolter et Grusin (1999). Toutefois, les ultimes avancées en intermédialité et, plus largement, dans le champ de la pensée de la médiation, ouvrent d’autres perspectives, qui transcendent la logique communicationnelle traditionnelle. L’informe relèverait donc plutôt de ce que Galloway (2013) appelle l’excommunication.


Author(s):  
Filip Dukanic

Le présent texte interroge les nouvelles technologies sur la scène en regard du paradigme posthumain. Dans un premier temps, en nous référant au concept du postmodernisme d’après Lyotard, nous démontrons que le posthumanisme est une extrême-variante du postmodernisme. Au regard de cet examen, la continuité technologique de ces deux paradigmes induit leur mise en rapport avec notre corpus d’étude. Dans un deuxième temps, nous analysons plusieurs spectacles montréalais et européens, tels qu’Inferno et Versus, où les dispositifs occupent une place fondamentale. L’hypothèse qui sous-entend cette étude est que l’utilisation des dispositifs scéniques complexes conduit à une autre forme de coprésence, laquelle s’inscrit dans la fusion des technologies et de l’humain. En dernier lieu, nous développons un cadre conceptuel qui aspire à la légitimité théorique des tendances théâtrales analysées dans l’article.


Author(s):  
Jean-Paul Quéinnec

C’est à travers les nouvelles capacités d’expérimentation de la scène actuelle que nous voudrions aborder la question de l’informe au théâtre, et montrer qu’au-delà d’un temps d’exploration, le concept de l’informe pourrait représenter une possibilité dramaturgique pour concevoir une forme théâtrale qui assume sa faillibilité et sa valeur critique. Nous nous appuierons sur la réflexion de Georges Didi-Huberman, qui rattache à l’informe la notion d’esthétique symptomale et la dynamique du montage exposant les apories comme les désordres entre des formes antithétiques. Enfin, nous révèlerons la voie sonore de cette dramaturgie de l’informe à travers la pièce Les oiseaux mécaniques du Bureau de l’APA et une recherche-création de la Chaire de recherche du Canada pour une dramaturgie sonore au théâtre, Liaisons sonores.


Author(s):  
Marie-Hélène Constant
Keyword(s):  

Le présent article se penche sur la violence dans le langage comme modalité de négociation avec le réel dans la pièce Rouge gueule d’Étienne Lepage (2009). Inscrivant notre démarche à la croisée des études littéraires et théâtrales, à la suite des travaux de Marion Chénetier-Alev sur l’oralité au théâtre (2010), nous exposons à la fois la violence faite au dispositif théâtral et aux lecteurs-spectateurs dans l’espace du théâtre rendu possible par la cruauté du langage. Notre réflexion se pose également dans une visée plus large, interrogeant l’inscription du théâtre in-yer-face britannique (dont Sarah Kane est emblématique) et de ses répercussions dans le théâtre québécois contemporain, en soulignant la connaissance de la dramaturgie québécoise dont fait preuve la pièce. En ce sens, le langage inventé par Lepage offre le contrepoint à un certain cynisme contemporain et impose un langage riche et conscient de son histoire.


Author(s):  
Cyrielle Dodet
Keyword(s):  

Daniel Danis et Dany Boudreault placent une singulière activité poétique au coeur de leurs recherches théâtrales. Elle se déploie tant dans leurs écritures que sur les scènes qu’ils investissent dans La trilogie des flous, spectacle écrit, mis en scène et interprété par Danis en 2008, et dans (e), écrit, mis en scène et interprété par Boudreault en 2013. Cette activité poétique valorise les processus de création, tout en les partageant de façon accrue avec lecteurs et spectateurs. Ces expériences théâtrales sont étudiées selon une approche intermédiale pour être saisies dans le mouvement qui les caractérise et qui rend leur dimension informe si fertile.


Author(s):  
Alexandre Cadieux

Lorsque Brigitte Haentjens fonde Sibyllines en 1997, elle inaugure un nouvel espace de liberté artistique dont elle entend définir elle-même les règles et les orientations. L’étude de divers discours médiatiques – entrevues et critiques de spectacles parues dans la presse écrite francophone – consacrés aux spectacles Je ne sais plus qui je suis (1998) et Hamlet-machine (2001) permet de dégager les principales composantes esthétiques et philosophiques de cette entreprise dans les premières années de son existence, et ce, en comparant les points de vue de l’artiste, de ses collaboratrices et collaborateurs ainsi que des journalistes couvrant ces événements.


Author(s):  
Esther Laforce
Keyword(s):  

Structurée autour de la figure de trois chambres – chambre à coucher, chambre du monstrueux et « chambre à soi » –, cette analyse de l’adaptation du roman Malina d’Ingeborg Bachmann réalisée par Brigitte Haentjens se déploie autour de deux enjeux importants : d’une part, celui du traumatisme lié aux horreurs perpétrées durant la Deuxième Guerre mondiale et, d’autre part, l’enjeu féministe, qui découle chez Bachmann du premier. Convoquant les écrits de Virginia Woolf et d’Elfriede Jelinek, l’étude propose différentes significations du lieu fermé rendu à la scène par Haentjens, dans lequel étouffe le personnage féminin central.


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