Une éducation thérapeutique de 3e génération

Author(s):  
Alain Golay ◽  
Stefan Vanistendael

L’éducation thérapeutique (ETP) s’est développée pour les maladies chroniques. Les modèles pédagogiques centrés notamment sur la personne ont permis aux patients de mieux connaître et comprendre leur maladie et comment la traiter. Cependant, les connaissances sont nécessaires mais pas suffisantes. Dans un deuxième temps, des modèles psychologiques ont soutenu le patient à mieux vivre, à mieux accepter l’inacceptable maladie. L’ETP nous aide, à susciter de la motivation chez nos patients. Ces derniers vont rechercher une meilleure qualité de vie, une autonomie retrouvée. Ce texte propose une 3e génération d’ETP qui nous incite à réfléchir sur la grande question : mais qu’est-ce qui motive nos patients à se soigner ? Quel est le sens de notre vie ? Quelles sont nos valeurs ? Une ETP de 3e génération pourrait-elle nous faire grandir ? À l’aide d’un modèle, la « casita des ressources », nous recherchons avec les patients leurs ressources pour améliorer leur estime de soi, pour les accompagner à consolider leurs valeurs, donner du sens à leur vie et à leur démarche. Pour se soigner, il est nécessaire d’avoir une bienveillance envers soi-même pour garder une identité malgré la maladie, « autrement, on risque d’être à côté de soi-même ».

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 5-6
Author(s):  
D. Levoyer ◽  
X. Guillery ◽  
H. Lassignardie ◽  
C. Rivoallan ◽  
I. Toulleaux

Des études (De Leon et al., 2005) ont montré une forte consommation de tabac chez les patients souffrant de schizophrénie, entraînant une morbidité et une mortalité plus élevées. Les particularités psychologiques et cognitives de cette population rendent difficile l’arrêt du tabac. Une équipe du CHGR, composée de médecins psychiatre et addictologue, d’infirmiers tabacologues et de psychologues, a mis en place un projet de soins psychoéducatif, spécifique aux personnes souffrant de schizophrénie. À l’aide d’outils et de supports variés, ludiques et adaptés (images, vidéos, jeux de rôle, gestion du temps, des émotions, entraînement aux habilités sociales), les objectifs principaux de ce module sont l’arrêt du tabac ou la diminution de la consommation, une information claire et non culpabilisante, un accès facilité à des substituts nicotiniques, l’amélioration de l’estime de soi, de la qualité de vie et du bien-être. Ce module accueille 8 patients par session, se déroule en 10 séances avec par la suite 4 séances de rappel à 1, 3, 6, et 12 mois. La méthodologie d’évaluation scientifique est basée sur une approche différentielle intra et inter individuelle. Des évaluations en pré- et post-module sont effectuées ainsi que des mesures répétées à chaque séance. Un ensemble d’indicateurs tente d’évaluer la portée des soins : échelle de Fagerström, mesure du taux de monoxyde de carbone, l’humeur, l’estime de soi (Rosenberg), la qualité de vie (C. Lançon) et les habiletés sociales (D. Leguay, A. Cochet). Notre objectif, dans le cadre de cette étude financée par l’Institut National du Cancer, est d’accueillir environ 30 patients sur 2 années. Nos attentes concernent entre autres, l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de la personne, l’acquisition et le maintien de ses compétences en termes de résolutions de problèmes, de gestion des émotions et du temps.


Author(s):  
Y.E. Konan ◽  
J. Kivits ◽  
M. Tanguy ◽  
J. Benie

En Côte d’Ivoire, l’émergence des maladies chroniques ne suscite pas la mobilisation des principaux acteurs autour de l’éducation thérapeutique du patient (ETP). Pourtant, les enjeux d’équité, politiques, médico-économiques et d’amélioration de la qualité de vie des patients montrent qu’il est nécessaire que l’ETP devienne une priorité nationale. Par conséquent, face à ces enjeux, la Côte d’Ivoire se doit de relever un certain nombre de défis. Il s’agit des défis de la formation, de la recherche, du financement, de la démarche qualité, de la multidisciplinarité et du changement de posture éducative.


Author(s):  
Xavier de la Tribonnière ◽  
Brigitte Ait El Mahjoub ◽  
Isabelle Puech Samson ◽  
Fadoua Benslimane ◽  
Rahmouna Petit

Introduction :  Les activités éducatives ciblées ou hors programme (AEHP) ont été définies par la Haute Autorité de santé (HAS) pour la certification V2014 des établissements de santé. Méthode : Une enquête de terrain visant à recenser des AEHP a été réalisée au CHU de Montpellier. Nous avons d’abord identifié les AEHP de 2014 à 2017. Puis nous avons exploré leur structuration en demandant à des professionnels de santé (PS) de renseigner un questionnaire. Enfin, un travail collectif a été réalisé sur des critères de qualité pour une structuration des AEHP. Résultats : En janvier 2015, 84 AEHP ont été recensées, réévaluées à 92 en 2016. Sur 92 PS sollicités, 42 ont accepté l’entretien (46 %) en 2016–2017. On retrouvait : 67 % d’AEHP pour des maladies chroniques et 33 % pour des maladies aiguës, file active globale de 20 348 patients (5–50 000, médiane = 80), en augmentation (71 %), contenu éducatif plurithématique, pluriprofessionnalité (> 1 PS : 74 %), formation ETP 40 h (67 %), évaluation initiale des besoins du patient (90 % mini-diagnostic éducatif (DE)), supports éducatifs fréquents (83 %), rendu écrit de l’AEHP (76 %), autoévaluation annuelle (71 %). En 2017, on comptait dans le pôle de psychiatrie 23 offres de psychoéducation, hors ETP. Une liste de 10 critères de qualité pour structurer les AEHP est proposée : développer les compétences en ETP, > 1 PS portant l’AEHP, mini-DE, ≥ 1 outil pédagogique, traçabilité, écrit pour médecin traitant et patient, rendre visible les AEHP dans l’équipe, impliquer l’encadrement médical et paramédical, autoévaluer une fois par an l’AEHP, valoriser les AEHP dans l’institution. Conclusion : Il existe un continuum entre AEHP et programme d’ETP, ainsi qu’une complémentarité. La mise en visibilité et l’augmentation de la qualité des AEHP seraient profitables au patient et au développement de la culture éducative.


2018 ◽  
Vol 67 (243) ◽  
pp. 23-24
Author(s):  
Clémence Ducourtil ◽  
Marielle Prevos-Morgant ◽  
Sonia Guillouët

2010 ◽  
Vol 81 (4) ◽  
pp. 315-321 ◽  
Author(s):  
Marie-Charlotte Mano ◽  
Anne-Marie Begué-Simon ◽  
Olivier Hamel ◽  
Olivier Sorel ◽  
Christian Hervé

Les variations de l’observance, et plus encore, les situations d’abandon de traitement interpellent. D’un point de vue médical et économique, elles affectent l’efficience même des thérapeutiques. Ces situations d’échecs, thérapeutiques et relationnels, nous invitent à une réflexion sur la place et la mission des acteurs du soin, son sens et sa finalité. L’adhésion des patients est la clé de voûte du succès de nos thérapeutiques. Comment alors modifier les comportements de santé, en particulier chez l’adolescent ? Comment s’approprier et faire sienne la stratégie thérapeutique ? L’éducation thérapeutique du patient, récemment reconnue par le législateur et désormais inscrite au sein du code de la santé publique dans le champ des maladies chroniques, apporte de nouveaux éléments de réponse. L’objectif de ce travail est de questionner le concept d’éducation thérapeutique au regard de l’éthique médicale. En quoi ce concept interroge nos pratiques face aux défis de l’adhésion aux soins ? Quels sont les changements de perspectives et de postures soignantes induites par l’éducation thérapeutique ?


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