scholarly journals Soutenir sa famille en contexte de migration forcée en tant que femme syrienne établie au Québec et au Liban

Refuge ◽  
2021 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 93-105
Author(s):  
Myriam Richard
Keyword(s):  

Même si la vulnérabilité constitue une des pierres angulaires de l’accès à la protection et aux services d’aide humanitaire pour les personnes réfugiées, elle fait rarement l’objet d’une définition en dehors du sens commun - le risque de subir un préjudice - et de son usage comme outil de mesure de la précarité socioéconomique. Cet article propose d’élargir les contours de cette notion en s’appuyant sur une recherche empirique ancrée dans l’approche théorique féministe transnationale (Mohanty, 2003; McLaren, 2017; Zeweri, 2017) qui visait à documenter les expériences d’un groupe de femmes réfugiées considérées comme particulièrement vulnérables puisque détenant la responsabilité du soutien financier et des soins du quotidien de leur famille (HCR, 2014).  Des entrevues de type récits de vie ont ainsi été effectuées avec 12 femmes réfugiées en provenance de Syrie détenant la responsabilité principale du soutien leur famille au Liban (7 femmes) et au Québec (5 femmes). Le cadre conceptuel de la vulnérabilité ambivalente (Oliviero, 2016) est mobilisé afin de faire ressortir la complexité des sources de difficultés, d’opportunités, de continuités qui caractérisent les expériences des femmes en contexte de migration forcée. L’article conclut avec la nécessité d’ancrer les pratiques de recherche et d’intervention auprès des personnes réfugiées dans des cadres conceptuels et méthodologiques dynamiques, inclusifs et solidaires qui permettent de placer au centre la voix des premières concernées et une prise en compte élargie de leurs expériences en contexte de migration forcée.

Dialogue ◽  
1993 ◽  
Vol 32 (4) ◽  
pp. 659-680
Author(s):  
Suzanne Foisy

Peut-on s'entendre en matière d'esthétique? Y a-t-il une objectivité possible des jugements dans ce domaine marginal de la philosophie? La question du sens commun dans la Critique de la faculté de juger, semble, aux dires de certains, mener directement à cette problématique contemporaine. Nous ne reprendrons pas ici les multiples articles et ouvrages sur le sensus communis parus dans la dernière décennie à la suite de l'impact conceptuel du thème de la rationalité communicationnelle. Notre intention est plutôt, au-delà de la “dérive” du célèbre paragraphe 40 vers une idée plus actuelle (et aussi plus banale) de “consensus”, de repérer les tensions entre le versant transcendantal et le versant empirique du sens commun qui surgissent significativement à l'occasion de cette dérive. Avant d'aborder le sens esthétique défini dans la troisième Critique et de le confronter aux interprétations qui nous semblent plus déterminantes comme celles de L. Ferry de J.-F. Lyotard ou de J. Habermas nous voudrions d'abord examiner l'usage général de cette notion dans l'histoire de la philosophie précritique pour vérifier ensuite la spécificitÉ qu'elle acquiert chez Kant.


1961 ◽  
Vol 16 (3) ◽  
pp. 457-468
Author(s):  
Pierre Charpentrat
Keyword(s):  

Pour le sens commun, l'architecture moderne est géométrie. Des jeux de parallélipipèdes témoignent abstraitement des derniers progrès de nos villes. Les plus récents gratte-ciel dressent d'inexorables falaises de béton, de verre ou d'acier, quadrillées d'un bord à l'autre, sans une inflexion pittoresque, sans une variation, par les lignes des étages et les montants des fenêtres. La façade de l'O.N.U. est si lisse, si hermétique, si impersonnelle, qu'un malin cinéaste y surprend, comme en un énorme miroir, l'image fidèle des mouvements de la rue. Parfois, luxe suprême, audacieuse concession à l'inutile, quatre ou cinq traits noirs empruntés à Mondrian se coupent à angle droit sur le mur aveugle d'un laboratoire de Chicago…


Espaces Temps ◽  
2001 ◽  
Vol 76 (1) ◽  
pp. 82-94 ◽  
Author(s):  
Daniel Gaxie
Keyword(s):  

Pratiques ◽  
2003 ◽  
Vol 117 (1) ◽  
pp. 29-49
Author(s):  
Marie-Anne Paveau
Keyword(s):  

2005 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 133-155
Author(s):  
Sylvette Guillemard
Keyword(s):  

À l’occasion de la réforme du Code de procédure civile, le juge en chef du Québec annonçait le regain de vitalité du « contrat judiciaire », qualification attribuée autrefois, en particulier pendant la période classique à Rome, au lien d’instance. L’auteure s’est penchée sur cette notion, son fondement et son origine, ainsi que sur les critiques auxquelles elle a pu donner lieu, afin de vérifier si la nouvelle culture judiciaire québécoise autorisait à qualifier de contractuelles les obligations que les parties ont maintenant de participer au bon fonctionnement de l’instance. Elle conclut qu’il faut rendre à César ce qui est à César, autrement dit laisser la qualification contractuelle du lien d’instance dans la sphère du droit romain, tout en constatant que, dorénavant, les litigants ont des obligations légales qui reflètent les grands principes adoptés par le codificateur, notamment celui de la maîtrise de leur dossier par les parties.


2002 ◽  
pp. 87-93 ◽  
Author(s):  
Denis Saint-Martin
Keyword(s):  

RÉSUMÉ Cet article montre comment des conceptions, des notions, des vocabulaires nouveaux ou renouvelés, forts de la légitimité qu'ils acquièrent en circulant dans les milieux dirigeants des organisations transnationales ou internationales, se heurtent aux réalités nationales dans lesquelles ils sont transposés. L'étude du cas de l'importation par le gouvernement fédéral canadien de l'idée de cohésion sociale met en évidence la façon dont cette notion a dû être domestiquée et dont sa signification a dû être ajustée à la situation spécifique du Canada et à sa pluralité culturelle pour que son usage produise des effets.


2021 ◽  
Vol 46 (181) ◽  
pp. 19-29
Author(s):  
Wolfgang Asholt

Selon le Trésor de la langue française, le substantif ‚libertaire‘ apparaît pour la première fois dans l’essai philosophique de Pierre-Joseph Proudhon De la justice dans la Révolution et dans l’Eglise paru en 1858, dans lequel il revendique une société juste où les individus seraient des sujets libres. Mais l’œuvre de référence aurait pu aussi renvoyer à une revue qu’un „précurseur de l’anarchisme“ (Maricourt), Joseph Déjacque, édite à New York et qui s’appelle Le Libertaire (1858-1861), même si cette revue était certainement peu connue et lue dans la France du Second Empire (Asholt 1998: 351-363). Déjacque avait dû s’exiler en 1851 et l’étude citée a fait condamner Proudhon et l’a obligé à s’exiler. Vallès, grand lecteur de Proudhon, avait publié un an plus tôt une première œuvre avec laquelle il se fait remarquer: L’Argent (1857) qui est un hypertexte du Manuel du spéculateur de Bourse de Proudhon paru en 1856, où celui-ci revendique de remplacer „l’anarchie industrielle“ du capitalisme par la „République industrielle“, c’est-à-dire le fédéralisme et le mutuellisme (Asholt 1984: 5-15). Si deux représentants du début de l’anarchisme en France se servent de cette notion de ‚libertaire‘, elle doit faire partie de leur vocabulaire philosophique et idéologique. Mais, malgré ce contexte, cette notion ne devient véritablement une référence pour l’anarchisme que vers la fin du XIXe siècle où des auteurs comme Zola ou Anatole France s’en servent.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document