La division autarchique du travail à l'échelle d'un État : L'organisation « ministérialle » en Pologne médiévale

1964 ◽  
Vol 19 (6) ◽  
pp. 1125-1138 ◽  
Author(s):  
Karol Modzelewski

L’ « industrie domaniale » ou, plus exactement, la division autarchique du travail dans les grandes propriétés foncières — phénomène économique bien connu de toute l'Europe médiévale — se présente dans les sources polonaises des XIIe-XIIIe siècles presque exclusivement sous la forme de ce qu'on a appelé 1’ « organisation ministériale », les ministérielles étant des paysans astreints à des services ou à des redevances spécialisés. Ces « ministériaux » tiraient leur subsistance de la culture de fermes héréditaires. Ils étaient libres de prestations agricoles, jouissaient d'un statut juridique plus élevé que les autres catégories de la population rurale et, chose significative, ils étaient des serfs ducaux : si on les rencontre parfois dans les domaines ecclésiastiques, c'est toujours à la suite d'une donation du souverain. On peut donc considérer la ministérialité en Pologne comme une organisation étatique, du moins dans la période initiale de son existence.

1993 ◽  
Vol 48 (01) ◽  
pp. 85-107 ◽  
Author(s):  
Georges B. Dertilis
Keyword(s):  

Trois grandes réformes économiques ont lieu en Grèce, entre 1870 et 1940, toutes liées, exclusivement ou en grande partie, à la question paysanne : bien qu'elles se réalisent graduellement et sans aucune planification à long terme, elles ont des répercussions sur la condition de la population rurale. Après avoir cédé aux agriculteurs les terres nationales en 1871, la réforme agraire leur attribue les grandes propriétés privées en 1924. La réforme du système de crédit accroît le flux de capitaux bancaires vers les campagnes dès les années 1870 et remplace, en 1929, les prêteurs d'argent traditionnels par une banque agricole publique. La réforme du régime fiscal débute peu avant 1870, avec la réduction de plusieurs impôts grevant les produits et les revenus paysans, et s'achève entre 1935 et 1955, quand tous ces impôts sont éliminés.


1992 ◽  
Vol 47 (6) ◽  
pp. 1127-1147 ◽  
Author(s):  
Robert Descimon

« Épouse et n'épouse pas ta maison »René CharParmi les métaphores qui aident les juristes à penser les rapports entre le roi et le royaume, celle du mariage politique occupe une place privilégiée.L'analogie est le pont aux ânes des scolastiques, ancienne ou nouvelle, et la fiction un procédé familier à la pensée normative. Au sens précis, la fiction consiste à accorder à une personne le statut juridique d'une autre. Mais prêter au roi le statut d'un époux mystique est une opération mentale qui dépasse une simple manipulation à l'intérieur du droit fondateur des statuts. Il s'agit bien plutôt de la création mythique du droit royal lui-même, d'une cosmogonie de la monarchie légitime, en somme.


Norois ◽  
1972 ◽  
Vol 74 (1) ◽  
pp. 335-358
Author(s):  
R. Maury
Keyword(s):  

1996 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 91-113 ◽  
Author(s):  
Beatrice Moring

Cet article traite du mariage, du ménage, de la mobilité sociale et des modèles migratoires sur la côte et dans les îles du sud-ouest de la Finlande. Au XVIIe siècle, la famille souche était prédominante dans la population rurale: c'était la conséquence du système d'héritage et des nécessités de l'economie paysanne. Mais, avec le XVIIIe siècle, les unions neo-locales (autrement dit la résidence indépendante du jeune couple) se multiplièrent, l'âge moyen au mariage des cultivateurs augmenta alors que celui des non-cultivateurs diminuait. Ces changements résultent à la fois de l'affaiblissement du système de transmission intégrale des exploitations, de l'introduction de la pomme de terre et de nouvelles techniques de pèche. A la fin du XVIIIe siècle, pour cette région, le modèle de nuptialité se rapproche de celui qu'Hajnal a défini pour l'Europe du Nord-Ouest.La génération née au milieu du XVIIIe siècle descendait pour moitié de paysans et appartenait encore à ce groupe au moment de la mort. La génération suivante n'en était issue que pour un peu plus du tiers, par suite de l'augmentation du nombre des paysans sans terre. Cependant la proportion de la population paysanne touchée par une descente sociale ne changea pas substantiellement avant 1820, alors que 80% des descendants de non-paysans ne connurent aucune mobilité sociale. On remarque en outre, trait important du modèle de mobilité en cause, que les femmes furent socialement plus mobiles que les hommes. On suggère que c'est la crainte d'une mobilité sociale descendante qui doit avoir encouragé les enfants de paysans à émigrer.


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