Les autobiographies littéraires. Objets et outils de recherche sur les milieux populaires

Politix ◽  
1994 ◽  
Vol 7 (27) ◽  
pp. 32-44 ◽  
Author(s):  
Gérard Mauger
Keyword(s):  
2013 ◽  
Vol 63 (1) ◽  
pp. 23 ◽  
Author(s):  
Blandine Mortain ◽  
Cécile Vignal
Keyword(s):  

2006 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 265-292
Author(s):  
Sylvie Taschereau
Keyword(s):  
De Se ◽  

Résumé À Montréal, dans la première moitié du 20e siècle, les détaillants indépendants de l'alimentation ont l'habitude de faire crédit à leur clientèle des milieux populaires, en leur permettant d'ouvrir un compte courant, réglé en principe à intervalles réguliers. À cette époque, pour une large part de la population, le revenu familial suffit à peine à couvrir les besoins de base et ne permet pas de faire face aux impondérables. Le crédit qu’accordent les détaillants de quartier donne au budget familial un peu de la souplesse qui lui manque et représente en quelque sorte un filet de sécurité à une époque où les revenus des familles ouvrières sont peu élevés et instables. Aussi, en dépit du danger d'endettement qu'il représente, il est activement recherché par les résidents des quartiers populaires. Dans le contexte économique et social des années 1920 à 1940, et à ce moment de l'évolution du commerce de l'alimentation, les détaillants indépendants qui accordent crédit se trouvent placés dans une situation paradoxale. D'abord, le progrès important des chaînes de magasins dans le secteur de l'alimentation les inquiète vivement. Or tandis que les chaînes appliquent en principe la règle du « cash & carry », le crédit qu'accordent les détaillants indépendants leur permet de se distinguer de leurs concurrents et de retenir leur clientèle des quartiers populaires. Dans ce sens, cette pratique devient leur « arme favorite », suivant l'expression d'un contemporain. Il s'agit cependant d'une arme à deux tranchants. Pour la majorité des petits commerçants, dont les entreprises sont fragiles et manquent de capital, le crédit représente une charge considérable. Les détaillants les mieux établis se trouvent eux aussi partagés entre la crainte de perdre leur clientèle au profit des chaînes et le désir d'éliminer cette forme de crédit qu'ils ne gèrent pas nécessairement à profit.


2014 ◽  
pp. 44-63 ◽  
Author(s):  
Laurence Faure-Rouesnel ◽  
Éliane Le Dantec

Dans nos sociétés contemporaines, la mobilité est élevée au rang de qualité cardinale et, à l’inverse, l’ancrage renvoie au lexique négatif du manque de dynamisme. Les parcours des jeunes de milieux populaires que nous avons enquêtés par entretiens laissent distinctement entrevoir que la mobilité n’est pas une posture individuelle et sociale plus positive que l’ancrage. Les jeunes mobiles, à la différence des ancrés, sont plutôt en situation de rupture familiale et ne disposant pas de soutiens rapprochés sur lesquels s’appuyer, leurs pratiques de mobilité procèdent bien plus de contraintes que d’un choix construit et anticipé. Inversement, les jeunes de milieux populaires qui ne sont pas mobiles et prolongent la cohabitation au domicile parental sont en situation de pouvoir bénéficier des solidarités familiales qui leur permettent, faute d’accéder à l’indépendance économique et résidentielle par l’entrée dans l’activité professionnelle stable, d’attendre en étant sécurisés matériellement et affectivement. L’article souligne par ailleurs les ambivalences attachées tant aux pratiques de mobilité qu’à l’ancrage territorial.


Author(s):  
Marion Braizaz

Cadre de la recherche :Au XXesiècle, une inflexion majeure s’est produite quant aux représentations sociales associées à la corporéité. La mise en scène de son corps est aujourd’hui pensée dans notre société comme devant être unique et révélatrice d’une prise en main identitaire. Alors qu’ils furent longtemps tenus à distance du monde du « paraître », les hommes sont désormais – tout comme les femmes – marqués dans leur quotidien par l’impératif esthétique. Au cœur de l’intimité conjugale, cette nouvelle donne trouve d’ailleurs une résonnance particulière.Objectifs :Tel est le sujet de cet article : démontrer combien l’apparence constitue de nos jours un enjeu conjugal décisif, les choix esthétiques de chacun des partenaires étant toujours soumis au regard de l’autre.Méthodologie :Suite à une enquête qualitative menée en France sur l’expérience esthétique des individus (32 femmes, 28 hommes), nous avons, à ce sujet, identifié une asymétrie genrée fondamentale dans la sphère privée.Résultats :Au jeu des apparences, dans l’espace conjugal, l’imaginaire social amoureux valorisant le bien-être de chacun se heurte à une souveraineté féminine. Une dépendance esthétique des hommes aux femmes s’observe. Face à celle-ci, les tactiques masculines sont alors radicalement opposées d’une classe sociale à l’autre. Si les hommes des classes aisées parviennent à rétablir un équilibre en instaurant une réciprocité subtile, les hommes issus de milieux populaires s’avèrent quant à eux totalement démunis, ne pouvant opposer à cette emprise féminine que des tactiques de résistances minimes.Conclusions :Croisant des analyses sur la sociologie du couple à une sociologie des pratiques esthétiques, cet article révèle combien la conjugalité se trouve être le lieu de rapports de pouvoir indéniables, doublement marqués, par le genre mais aussi par le niveau social. Contribution :Cet article permet d’observer à quel point le couple constitue une modalité centrale de l’expérience esthétique des hommes, ce qui est loin d’être autant le cas du côté des femmes.


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