Le Penant et le Dareste face au statut juridique des métis nés de parents inconnus. Une étude comparative (1891-1946)

Author(s):  
Silvia Falconieri

Fondés à la fin du xixe siècle, le Recueil Dareste et le Recueil Penant font partie des principaux périodiques français spécialisés en droit colonial. À travers un dépouillement complet de ces deux revues, cette contribution vise à réaliser une étude thématique à caractère comparatif, en s’arrêtant sur les problèmes soulevés par la définition du statut juridique des personnes nées dans l’espace ultramarin de parents légalement inconnus. Il s’agit de l’une des questions les plus brûlantes qui occupent les spécialistes de droit colonial à partir de la fin du xixe siècle. Ces personnes doivent être considérées comme citoyens français ou plutôt comme des sujets ? Comment le Penant et le Dareste ont approché cette question ? Quelles sont les divergences et les convergences interprétatives entre ces deux revues ? Est-il possible de détecter deux différents approches au droit colonial ?

2019 ◽  
Vol 140 (1-2) ◽  
pp. 43-84
Author(s):  
Manuela Martini

Résumé L’association entre industrie de la construction et sous-traitance est une évidence à la fin du XIXe siècle, tout comme aujourd’hui. Pourtant l’histoire des mutations du statut du sous-traitant et des formes du travail au forfait dans le bâtiment au début du XXe siècle est encore peu étudiée. Pour aborder cette question, cet article prend pour objet un virement institutionnel majeur dans la définition du « tâcheron » en France : la réforme sur les abus du marchandage dans la seconde moitié des années 1930. Ce dispositif classifie et ordonne les relations entre les acteurs économiques aux intérêts divergents impliqués dans la chaîne de la sous-traitance : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, sous-traitant, ouvriers travaillant pour le sous-traitant. Formalisant l’état des lieux de la jurisprudence et détaillant les modalités de la mise en œuvre du marchandage, il permet ainsi de s’interroger sur les caractères marquants d’une forme clé d’organisation du travail de la deuxième industrialisation.


Author(s):  
Alain Bouvier

On ne peut prétendre évoquer le futur sans d'abord plonger dans les racines du sujet abordé. Or l'histoire de l'école est longue, fort longue même. Je laisse aux spécialistes le soin de dire s'il y eut des civilisations sans école et comment se firent les évolutions au cours des siêcles, voire des millénaires. Ce propos serait d'ampleur, sans commune mesure avec les éléments de prospective que nous avons en vue dans ce texte. Nous nous en tiendrons donc à  un passé récent, postérieur au siêcle des Lumiêres et plus particuliêrement relatif à  ces derniêres décennies. En un peu plus de deux siêcles, dans les pays développés, l'école est devenue un bien public, une Institution, protégée, construite autour de valeurs (en France, l'école laïque, gratuite et obligatoire), porteuse d'une certaine idée de la démocratie (on parle, dans l'Hexagone, « d'école républicaine ») et chargée de la transmettre à  la jeunesse (par exemple en termes « d'éducation à  la citoyenneté »). La transmission de valeurs, humanistes notamment, est l'une des missions importantes de l'école, ou tout au moins l'était encore il y a peu, même si, nous le verrons, les évolutions actuelles soulêvent cruellement cette question. Si l'école n'existait pas et que l'on envisageait de la créer, nul ne peut imaginer que le choix s'arrêterait sur le modêle en place aujourd'hui. Selon l'expression employée par les sociologues, elle est prisonniêre de la « forme scolaire » inspirée d'institutions religieuses, certes quelque peu différentes suivant les époques, les pays et les cultures. Elle est figée depuis le XIXe siêcle. L'école s'exerce dans une unité de lieu, la classe. Elle combine un groupe d'élêves, un programme et l'action d'un enseignant qui doit enseigner ce programme à  ces élêves (on dit même à  « ses » élêves). Les variations que l'on peut noter, ici o๠là , sont toujours à  la marge et préservent, jusqu'à  présent et sauf cas exceptionnel, ces trois piliers. Or Antoine Prost (1997) fait remarquer : « on ne voit pas s'annoncer avec précision un nouveau type d'école : celle du XIXe siêcle est morte, mais celle du XXIe siêcle se cherche encore ». Alors o๠en est l'école en ce début de XXIe siêcle ? Peut-on discerner les changements auxquels elle doit se préparer ? Sous la pression de quelles forces ? Dans quelle perspective ? Pour fixer les idées, quelles sont les principales hypothêses d'évolution dans un avenir à  la fois proche et un peu éloigné, 2030 ?


2006 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 95-113
Author(s):  
Pierre Rajotte

Résumé L'engouement sans précédent que connaît la pratique québécoise du récit de voyage à la fin du XIXe siècle témoigne d'une certaine ouverture au monde. Mais selon quelles modalités cette ouverture se réalise-t-elle? La présente étude tente de répondre à cette question en s'intéressant à la représentation de l'Autre dans les récits de voyage en Terre sainte. Représentatifs d'une pratique littéraire qui a marqué le Québec d'une autre fin de siècle, ces récits attestent d'une ouverture à l'Autre par littérature interposée. Mais l'Ailleurs est sans cesse décrit indirectement, à travers une vision préexistante, un modèle culturel préétabli. Que cette médiation soit réitérée, revue ou corrigée, c'est toujours l'Autre des autres qui est donné à voir.


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