scholarly journals Structuration profonde dans la région de Bir M’Chergua (Nord-Est de la Tunisie). Implications hydrogéologiques

2018 ◽  
Vol 74 (1) ◽  
pp. 075 ◽  
Author(s):  
A. Hamed Ferjani ◽  
R. Guellala ◽  
A. Amiri ◽  
A. Merzougui ◽  
M. H. Inoubli

[fr] La région de Bir M’Chergua sise à cinquante kilomètres de la capitale Tunis constitue un pôle économique important en Tunisie. Cependant la pénurie en eau résultante de la succession de nombreuses périodes de sécheresse a généré une notable dégradation de diverses activités industrielles, touristiques et agricoles dans cette région. L’exploitation des eaux souterraines peut pallier à cette situation mais elle nécessite une meilleure caractérisation des aquifères. Dans ce contexte, est réalisée la présente étude qui vise à apporter des précisions au schéma hydrogéologique de la région de Bir M’Chergua en déterminant la structuration profonde à partir de l’interprétation des données gravimétriques. Des cartes d’anomalie résiduelle, de la dérivée verticale et du gradient horizontal total sont calculées à partir de l’anomalie de Bouguer pour identifier et délimiter les sources perturbatrices. La technique de déconvolution d’Euler est aussi appliquée pour estimer la profondeur de ces sources. La carte structurale issue de l’interprétation gravimétrique permet de mettre en évidence des structures enfouies et des discontinuités de différentes directions et profondeurs qui peuvent influencer énormément la géométrie et le fonctionnement du système aquifère de Bir M’Chergua. En effet, la mise en évidence des accidents tectoniques profonds de plus de 1500 m aux alentours du Dôme du Jebel Oust permet d’expliquer l’origine et la forte salinité des eaux thermales dans ce secteur; les accidents ont favorisé une pénétration profonde des eaux de recharge ainsi que leur contact avec les terrains triasiques.

2005 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 3-22 ◽  
Author(s):  
V. Hallet

La nappe aquifère de Hesbaye, logée dans les craies du Crétacé, est sollicitée à raison de trente millions de mètres cubes par an. Bien que naturellement protégée par une épaisseur de 5 à 20 mètres de limons, de nombreux indices montrent une dégradation de la qualité des eaux souterraines, notamment par les nitrates. Les concentrations en nitrates atteignent 15 à 25 mg.l-1 dans la partie semi-captive de la nappe et sont systématiquement supérieures à 35 mg.l-1 dans la partie libre. Malgré de fortes fluctuations temporelles, les teneurs augmentent en moyenne de 0,35 mg.l-1 à 0,7 mg.l-1 par an selon la situation semi-captive ou libre de la nappe. La détermination des paramètres hydrodynamiques et de transport de la craie par plus de 35 traçages répartis sur 11 sites, a permis de réaliser un modèle local (10 km2) de transport simulant la propagation des nitrates dans la nappe. Le modèle a montré que cette dernière est, malgré une certaine homogénéisation, très sensible aux apports de surface engendrant une très forte variation spatiale des concentrations. La nappe réagit de manière très différente selon que les apports de surface sont d'origine ponctuelle ou diffuse. Pour les pollutions ponctuelles, les concentrations fluctuent rapidement avec des valeurs maximales et minimales observées respectivement en périodes de basses eaux et de hautes eaux. Cette situation est liée à un phénomène de dilution de la pollution par les eaux en provenance de l'amont. En cas de suppression d'une pollution ponctuelle, la qualité de la nappe s'améliore rapidement (délai de 1 à 2 ans). Pour les pollutions diffuses, les concentrations minimales s'observent en période de rabattement de la nappe : le front de nitrates migre plus lentement (environ 1 à 2 m par an) que les vitesses de rabattement de la nappe (jusqu'à 5 m par an) et les intrants restent nuls durant des périodes pouvant aller jusqu'à 3 ans. Différentes simulations mathématiques ont montré que si la quantité d'intrants d'origine diffuse diminue de manière permanente, la nappe mettra une vingtaine d'années pour se rééquilibrer. Ces constatations sont primordiales dans le cadre de la mise en œuvre de mesures de protection puisque, si les résultats de la suppression des pollutions ponctuelles sont rapidement mais localement observés, ceux liés à la diminution des pollutions d'origine diffuse sont observés dans des délais nettement plus longs (une à deux décennies). Ces résultats montrent clairement que toute gestion qualitative des aquifères doit être basée sur des actions à long terme.


2005 ◽  
Vol 16 (3) ◽  
pp. 285-304 ◽  
Author(s):  
A. Boudjadja ◽  
M. Messahel ◽  
H. Pauc

En Algérie, l'eau revêt un caractère stratégique du fait de sa rareté et d'un cycle naturellement perturbé et déséquilibré. Qu'il s'agisse de l'eau souterraine ou de l'eau de surface, les ressources sont limitées et, compte tenu des problèmes démographiques et de l'occupation de l'espace (sachant que près de 60% de la population algérienne sont concentrés dans la frange septentrionale du territoire qui ne représente que le dixième de la surface totale du pays), d'importants efforts sont nécessaires en matière d'urbanisation intégrée et de gestion rigoureuse dans l'exploitation des réserves, si on veut atteindre la satisfaction des besoins à l'horizon 2010. S'y ajoutent des problèmes de faible mobilisation et de mauvais recyclage par manque de maîtrise des stations d'épuration et l'envasement des retenues. Les 11 bassins versants exoréiques de l'Algérie du Nord couvrant une surface de 130 000 km2 présentent des potentialités en eaux de surface de 11.109 m3 dont seulement 2,13.109 sont mobilisés par les 98 barrages en fonctionnement en 1995. Les besoins estimés à l'horizon 2010 évalués à 9,384. 109 m3 se décomposent en 1,524.109 m3 pour l'eau potable (AEP), 0,23.109 m3 pour l'industrie (AEI) et 7,63.109 m3 pour l'agriculture (AEA) (tableau 6). Sachant que les réserves en eaux souterraines sont évaluées à 1,25.109 m3, le renforcement de la mobilisation des eaux de surface par 3,834. 109 m3 et des eaux souterraines par le captage de 0,33.109 m3 supplémentaires constituent la projection faite en 1995 pour l'horizon 2010 par les différentes institutions publiques intervenant dans la mobilisation et la gestion des ressources en eaux. Cet objectif est déjà fortement entamé en 2002 car fixé dans un contexte de cloisonnement des différentes structures (Hydraulique et Agriculture) et de difficile circulation de l'information entre elles. Il surévalue les capacités de réalisations des barrages, les surfaces à mettre en valeur dans le cadre du programme de développement agricole ainsi que les dotation par habitant en matière d'eau potable. Cette situation constitue un facteur aggravant la difficulté d'une appréhension correcte aussi bien des besoins que des différentes projections sur l'avenir. Les données présentées dans cette synthèse montrent qu'il est désormais impératif que l'aménagement du territoire tienne compte des quantités disponibles afin de rationaliser l'utilisation, la protection de la qualité et la récupération par le recyclage. La qualité chimique des eaux de l'Algérie du Nord est appréciée par les teneurs en nitrates et en chlorures des aquifères côtiers. Cependant, le développement économique et social conduit à une dégradation rapide de cette qualité des eaux, ce qui incite lourdement à œuvrer pour un meilleur recyclage et une meilleur protection des ressources. A défaut, la sanction serait la non satisfaction des besoins en eaux potable, d'irrigation et industrielle. Malheureusement, il semble que l'écart entre disponibilité et besoins soit difficile à réduire. Le but de cet article est de tenter une revue des causes du manque d'eau et des facteurs aggravants.


2020 ◽  
Vol 59 (1) ◽  
pp. 18-23
Author(s):  
Danièle Roche-Rabreau

L’auteur décrit la réflexion du groupe pluridisciplinaire sur l’alliance thérapeutique entre équipes soignantes et familles lors d’une première hospitalisation pour un épisode psychotique. Cette alliance thérapeutique émerge et se développe dans le cadre du « système thérapeutique » constitué par la rencontre de deux groupes : le groupe famille et le groupe « équipe thérapeutique » regroupés autour de cette situation singulière et chargée émotionnellement d’une décompensation psychotique et de l’hospitalisation d’un(e) jeune. Dans cette optique, il s’agit donc de passer de la logique individuelle propre à la médecine pour passer à une logique groupale, d’une lecture purement médicale à une lecture plu- riaxiale. Alors, savoir médical et savoir profane de la famille peuvent s’énoncer et s’articuler au lieu de s’opposer. Enfin dans ce processus, la temporalité, les étapes et l’interactivité permet de gérer la part d’incertitude diagnostic et pronostic qui caractérise ces situations. Ce travail d’alliance permet d’éviter les ruptures de soins et optimise les capacités thérapeutiques des équipes et préserve l’avenir.


2019 ◽  
pp. 65-71
Author(s):  
K. Semari ◽  
L. Benayada

Le bassin versant de la Macta est situé au nord-ouest de l’Algérie, il s’étend sur une superficie de 14 389 km2 avec une population de 1 231 824 habitants en 1998 et de 1 724 905 habitants en 2008. Il est caractérisé par un climat semi-aride, les valeurs de pluies moyennes annuelles varient entre 200 et 404 mm durant la période 1980-2011, avec une moyenne de 285 mm. On a déterminé deux périodes distinctes : une période sèche (1981-1995), caractérisée par une tendance à la diminution des précipitations, et une période humide (1996-2011), caractérisée par une tendance à l’augmentation des précipitations. Toutefois, cette augmentation n’a pas un grand effet sur les quantités d’eau écoulées à travers les cours d’eau principaux (oued El Hammam et oued Mekerra), l’écoulement est donc déficitaire. La diminution des potentialités en eaux souterraines et superficielles conduit à une situation hydrique déficitaire pour le bassin versant de la Macta. En effet, les besoins sans cesse croissants en eau, pour tous les secteurs, dépassent les ressources en eau disponibles. Le but de ce travail est d’examiner les causes et les facteurs aggravants du manque d’eau et de proposer des solutions. Afin de réduire les pénuries d’eau, il faut agir sur la demande en eau par la mise en place des programmes de sensibilisation et de tarification des ressources en eau et par la lutte contre les fuites dans les canalisations et le gaspillage de l’eau.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document