Résumé
Cet article pose la question suivante : est-ce que le sujet peut être réduit à une série de déterminations externes, qu'elles soient d'ordre discursif ou d'ordre socio-économique ? L'auteure répond à cette question en proposant une phénoménologie de l'horreur qui établit d'une part la primauté de l'affect dans l'expérience humaine et, d'autre part, un intérêt humain fondamental dans l'intégration psychosomatique du sujet. Sur ces bases, elle soutient que le sujet se déploie dans une sphère ontologique de l'intériorité. Cette sphère n'existe pas a priori mais se développe, comme l'école psychanalytique des relations d'objets le soutient (Klein, Winnicott), à partir d'une expérience du rapport entre le moi et le non-moi, le sujet et l'objet, l'image du corps et le schéma corporel, qui favorise l'intégration psychosomatique plutôt que le morcellement du sujet.