Pour le sens commun, l'architecture moderne est géométrie. Des jeux de parallélipipèdes témoignent abstraitement des derniers progrès de nos villes. Les plus récents gratte-ciel dressent d'inexorables falaises de béton, de verre ou d'acier, quadrillées d'un bord à l'autre, sans une inflexion pittoresque, sans une variation, par les lignes des étages et les montants des fenêtres. La façade de l'O.N.U. est si lisse, si hermétique, si impersonnelle, qu'un malin cinéaste y surprend, comme en un énorme miroir, l'image fidèle des mouvements de la rue. Parfois, luxe suprême, audacieuse concession à l'inutile, quatre ou cinq traits noirs empruntés à Mondrian se coupent à angle droit sur le mur aveugle d'un laboratoire de Chicago…