scholarly journals Jules Michelet, Histoire de la Révolution française

2021 ◽  
pp. 382-383
Author(s):  
Lise Sabourin
2017 ◽  
Vol 14 (2) ◽  
pp. 116-135 ◽  
Author(s):  
Mathilde Savard-Corbeil

Cet article mettra en question la possibilité d’une relation entre engagement éthique et esthétique dans la littérature contemporaine. Pour ce faire, nous proposons d’étudier la présence de l’œuvre d’art fictive dans Les Onze de Pierre Michon. L’œuvre qui est créée au sein du récit, et qui n’a aucun référent réel, s’avère être un outil politique puissant : on décidera après-coup la signification accordée au portrait des onze représentants du Comité du Salut Public. C’est une œuvre créée dans l’attente, qui servira un discours politique précis dépendamment des évènements : soit on célèbrera les pères de la Révolution française, soit on se souviendra d’eux comme des tyrans de la terreur. L’ambiguïté herméneutique est au cœur même du travail du peintre fictif François-Elie Correntin et du récit de médiation qu’en fera Jules Michelet. Tout l’enjeu du tableau consiste à représenter deux sens possibles, et d’ainsi aider l’Histoire officielle en lui donnant une imagerie commune qui puisse renforcer son discours institutionnel.


2002 ◽  
Vol 57 (4) ◽  
pp. 851-865 ◽  
Author(s):  
Antoine de Baecque

La Terreur semble ce moment de l’histoire révolutionnaire, de l’histoire de France, qui échappe à l’entendement. L’historiographie l’a longtemps considérée ainsi: un mystère monstrueux, une parenthèse inexplicable, ou même un sursaut d’orgueil inconcevable. Lors d’une journée d’études, « Repenser la Terreur », organisée en mars 1999 à l’EHESS, Patrice Higonnet avança qu’« aucun document d’archive ne permettra jamais de comprendre la Terreur ». Cette intervention pointe une vérité irréfutable, l’évidence des vies bouleversées du passé où s’arrêtent les compétences de l’historien: la Terreur figure toujours, dans ses tressaillements, ce « moment où l’histoire sort de ses gonds » (Jules Michelet). Mais, dans le même temps, cette affirmation juste ne peut être absolument vraie, disons plutôt: ne doit pas être vraie. Car il est possible de faire l’histoire d’un moment qui reste une exception dans l’histoire, de faire œuvre de raison à propos d’un temps où la raison est poussée à bout. L’exceptionnel mérite son histoire et possède ses archives, nombreuses, si elles sont parfois divergentes, contradictoires, tangentes. La réflexion de P. Higonnet dit une autre vérité: les questions posées à la Terreur, jusqu’à une date récente, ont toujours été à peu près les mêmes. Comment la Terreur a-t-elle été possible? Comment expliquer son surgissement? Il convient de rappeler que, si la Terreur en tant que telle ne trouva une identification comme moment historique nommé et borné qu’au cours de la première moitié du XIXe siècle, au fil des premières grandes histoires de la Révolution française alors écrites par Mignet, Thiers, Lamartine, Michelet, Dulaure, Laponneraye ou Blanc, la question obsessionnelle: « d’où vient la Terreur?», formulée autour du portrait tyrannique de Robespierre ou à partir de l’« inquiétante dictature » (Benjamin Constant), fut posée dès la clôture de celle-ci et la disparition de l’Incorruptible, en thermidor an II. Contrairement à une idée reçue (l’oubli volontaire et rapide de ce traumatisme), la Terreur s’est largement expliquée elle-même, et par référence à elle-même, donnant lieu à une intense réflexivité historique.


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