scholarly journals Quelles approches pour estimer et certifier la variation du stock de carbone organique du sol ?

2021 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
Author(s):  
Gécica Yogo ◽  
Mathieu Noguès ◽  
Eric Ceschia ◽  
Suzanne Reynders ◽  
Thomas Eglin

L'augmentation des stocks de carbone dans les sols agricoles présente un potentiel important dans les stratégies de lutte contre le changement climatique impliquant le secteur agricole. Il est mis en avant dans les politiques publiques, au niveau national (ex: Stratégie Nationale Bas Carbone) comme européen (ex: Carbon Farming Initiative), et des initiatives visant à valoriser économiquement le stockage de carbone se développent. Deux freins majeurs ont néanmoins été identifiés : la difficulté à évaluer l'impact sur le climat des projets de stockage de carbone et le développement de chaînes de valeur soutenables économiquement, en particulier pour les agriculteurs. A l'issue d’une étude co-financée par l’ADEME[1], des recommandations sont faites pour évaluer la quantité de carbone stocké dans les sols en grandes cultures. Pour évaluer un projet de stockage de carbone dans les sols en grandes cultures, il est recommandé (i) de s’appuyer sur des outils de modélisation validés scientifiquement (ex : AMG, SAFYE-CO2), (ii) de comptabiliser le différentiel de stockage de la dynamique du carbone entre le scénario du projet et un scénario de référence, et non le stockage brut, (iii) d’évaluer l’ensemble des émissions de GES liées à l’évolution des pratiques et (iv) de s’appuyer sur des données satellitaires (ex : Sentinel 2) pour estimer les entrées de carbone par les cultures/couverts végétaux dans le sol. Il est également recommandé de s’assurer (i) que les agriculteurs bénéficient d’une rémunération carbone juste, cohérente avec les risques pris et les coûts matériels (pratiques agricoles, investissements) et immatériels (apprentissage, tâches administratives) relatifs aux changement de pratiques, (ii) que les structures de conseil réalisent un accompagnement soutenu des agriculteurs afin de lever les différents freins pouvant être rencontrés, (iii) que les agriculteurs soient regroupés localement afin de faciliter le partage d’expérience et l’acquisition de nouvelles connaissances, (iv) de permettre un cofinancement privé et publique des projets.

2021 ◽  
Vol 223 ◽  
pp. 59-80
Author(s):  
Gabriel Jaffrain ◽  
Arthur Leroux ◽  
An Vo Quang ◽  
Camille Pinet ◽  
Belvide Dessagboli ◽  
...  

Comment concilier un développement agricole durable avec la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité ? Pour relever un tel défi, les décideurs politiques, techniques et socio-économiques ont désormais accès à des informations environnementales précises et précieuses. Il s’agit notamment des images satellitaires et des données environnementales produites à partir de ces images. En Guinée, pour mener à bien les politiques publiques de gestion durable des territoires et des ressources naturelles, le gouvernement doit être en mesure de disposer d’informations fiables, cohérentes, précises et aussi actualisées que possible sur l’état et la dynamique de son territoire (artificialisation des sols, extension agricole, déforestation, extraction minière…) et sur l’évolution de certains éléments de la biosphère (forêts, savanes, zones humides, mangroves...). A cet effet, le ministère de l’Agriculture guinéen s’est appuyé sur l’expertise technique française pour élaborer un zonage agroécologique à l’échelle du pays, visant à identifier et quantifier les zones agricoles actuelles, à évaluer le potentiel agricole et obtenir une cartographie de l’occupation du sol et de sa dynamique sur une période de 10 ans (2005-2015). Ce projet a été réalisé sur deux ans dans un cadre partenarial entre une équipe d’experts thématiciens français et une équipe de techniciens et experts guinéens., pour assurer un transfert complet de compétences sur l’ensemble des activités du projet. Cette collaboration a permis la réalisation d’une couche d’occupation du sol et la mise en place d’applications pertinentes dans le domaine de l’agriculture et de l’environnement afin de fournir des outils d’aide à la décision aux multiples acteurs guinéens.


2020 ◽  
Vol 344 ◽  
pp. 3-16
Author(s):  
Said Moukrim ◽  
Said Lahssini ◽  
Nabil Rifai ◽  
Kamal Menzou ◽  
Hicham Mharzi-Alaoui ◽  
...  

Le changement climatique constitue un grand défi à relever par les politiques publiques et les gestionnaires des espaces naturels. La compréhension de ses impacts sur les écosystèmes forestiers constitue un préalable nécessaire à toute réflexion visant leur conservation et le maintien des services écosystémiques qu’ils offrent. Cette étude s’est intéressée à la modélisation de la distribution potentielle de Cedrus atlantica Manetti, à l’identification des variables environnementales conditionnant sa distribution, et à la définition de l’étendue géographique des aires qui sont favorables à sa présence sous les conditions climatiques passées, actuelles et futures. Ce travail a été réalisé en se basant sur le principe d’entropie maximale. La cartographie des aires potentielles révèle la sensibilité du cèdre aux changements climatiques passés et suggère une grande étendue (quadruple de la surface d’occurrence actuelle de l’espèce) des zones bioclimatiquement adaptées au développement de cette espèce sous les conditions climatiques actuelles. Cependant, les distributions potentielles futures semblent être dépendantes de certains sites spécifiques et risquent d’être affectées négativement par le climat futur. Ces résultats mettent en évidence l’ampleur des régressions projetées des superficies du cèdre dans le futur, ce qui pourrait impacter considérablement les fonctions et services de cet écosystème et augmenter les risques d’extinction locale. Ils constituent par ailleurs un bon outil de prise de décision pour les gestionnaires du territoire quant à la conservation de ce précieux écosystème forestier, afin d’éviter toute extinction de ce foyer de biodiversité marocaine.


Author(s):  
Léandre Edgard NDJAMBOU ◽  
Aline-Joëlle LEMBE BEKALE ◽  
Léonilde Chancia NYINGUEMA NDONG

L’exploitation du thon au Gabon fait l’objet d’une pêche sous accords privés ou de partenariats depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, avec la prise en compte du domaine maritime dans le Programme Stratégique Gabon Emergent (PSGE), cadre de référence des politiques publiques depuis 2009, la pêche thonière suscite un intérêt soutenu de la part de l’État. Ce dernier ambitionne de renforcer les contrôles en mer, dans la perspective de développer une filière industrielle locale et de trouver un équilibre durable pour les stocks thoniers. Cet article met exergue la problématique de « l’or bleu » dont la maîtrise constitue une source réelle de protéines animales, de dividendes et de diversification économique. De fait, il est particulièrement question de s’appesantir sur les thons tropicaux dont la production est l’apanage des seuls armateurs étrangers. À partir des documents de référence et des données de terrain, la présente contribution se donne l’ambition d’analyser l’organisation de la filière thonière dans son ensemble, d’identifier les dérives qui s’en suivent, mais aussi, de penser les mécanismes favorables à la mise en place d’une industrie du thon au Gabon.


2005 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 297-360 ◽  
Author(s):  
Daniel Mockle

Cette étude est la suite d’un texte publié en 2002 : « Gouverner sans le droit ? Mutation des normes et nouveaux modes de régulation » (43 Cahiers de Droit 143). Il avait pour objet d’analyse la diversité des nouveaux mécanismes de régulation dans le champ des actes non réglementaires. Cette nouvelle étude reprend le thème de l’évincement du droit pour mesurer l’originalité de ces mécanismes par rapport aux lois et règlements. Si la réinsertion de ces mécanismes néo-réglementaires dans la théorie des normes n’apporte guère de réponse concluante, elle montre en revanche une nette différence entre les modèles de référence et les modèles finalisés par objectifs. Cependant, comme la législation et la réglementation offrent également des procédés de ce type, ce mimétisme montre l’importance des enjeux formels liés à l’élimination des contraintes de forme et de procédure dans l’élaboration de ces mécanismes dits « alternatifs ». La primauté accordée aux résultats par le nouveau management public et la gouvernance accentue ainsi la désuétude apparente des critères de forme et de procédure associés à la légalité et à la validité. Il en résulte des dispositifs normatifs inclassables dans les catégories officielles du droit. La prééminence trop exclusive du modèle classique et centralisé de la loi explique également la recherche de solutions mieux adaptées à la transformation des politiques publiques et des modes de gouvernance. Si cette évolution traduit la prépondérance de l’effectivité et de la performance dans le choix de procédés réduits à des « outils de gouvernance », elle n’annonce pas pour autant l’apparition d’une contre-catégorie homogène dans le vaste champ des actes non réglementaires. En dépit de cette diversité, le dédoublement du champ normatif en droit public constitue une hypothèse plausible à laquelle les juristes ne peuvent plus répondre par le mode habituel de l’inclusion/exclusion (droit versus non-droit). Ces mécanismes néo-réglementaires sont largement le produit du droit officiel qui les institue et les exclut du domaine réglementaire en vue de répondre aux objectifs induits par le management et la gouvernance. Le droit produit ainsi un double fonctionnel pour instaurer une gouverne néo-juridique dans la formulation des politiques publiques. Les rapports de l’État avec son propre droit deviennent plus complexes, ce qui oblige à revoir la théorie normative de l’État sur une base évolutive et plus contemporaine.


2017 ◽  
Vol Numéro 22 (1) ◽  
pp. 3
Author(s):  
Nicolas de Menthière ◽  
Emmanuelle Jannès-Ober

Author(s):  
Siham Acharki ◽  
Mina Amharref ◽  
Pierre-Louis Frison ◽  
Abdes Samed Bernoussi

Dans cet article, nous analysons la possibilité d’amélioration de la classification des cultures dans un périmètre irrigué du nord du Maroc en se basant sur la combinaison des données multi-temporelles de deux satellites (Sentinel-1 et Sentinel-2) avec l’inclusion de neuf indices. Le périmètre concerné (Loukkos), en plus de sa position stratégique, se caractérise par un climat méditerranéen avec une forte valeur écologique. Il présente une intense activité agricole avec une grande diversité des cultures dont le fonctionnement pourrait être affecté par le changement climatique. Afin de quantifier les besoins en eau, nous avons utilisé les séries d’images satellitaires acquises pour la période du 09/2017 au 08/2018. Les cartes produites pour trois niveaux de classification illustrent notre approche. L’étude a montré que les 10 canaux optiques, à 10 et 20 m de résolution spatiale, des données acquises par Sentinel-2 permettent d'obtenir de bonnes performances, avec un indice de kappa > 85% pour les sous-classes et une précision globale > 86%. Ces performances sont supérieures à celles obtenues avec des données radar acquises par Sentinel-1, avec des écarts de F-score inférieurs de 9% en moyenne, et pouvant aller jusqu'à 29% (sur le chêne-liège/Niveau SSC). Ni l'ajout d'indices radiométriques optiques, ni la combinaison des données optiques et radar n'apportent d'amélioration significative aux performances obtenues avec les données Sentinel-2. Afin d’exploiter les données obtenues, les travaux à venir se focaliseraient sur l’étude des profils temporels de chaque type de culture.Mots-clés : Sentinel-1, Sentinel-2, Classification supervisée, Forêt aléatoire, Cultures, Loukkos


2020 ◽  
pp. 60-67
Author(s):  
Marie Lefrancq ◽  
Mamadou Diarra ◽  
Ousmane Hane ◽  
Ludovic Lhuissier ◽  
Thierno Ndour ◽  
...  

La vallée du fleuve Sénégal constitue une source de vie et de fertilité régionale où se mêlent agro-pastoralisme traditionnel et cultures irriguées plus intensives. Les enjeux primordiaux de l'utilisation des ressources en eau du fleuve Sénégal représentent un défi d'envergure, et ce surtout dans un contexte de changement climatique. Les images satellitaires sont une source de données pertinente et peu chronophage pour observer et suivre les changements du territoire et ainsi aider à sa gestion. C'est dans ce contexte que le projet MOSIS (Mutualiser les observations satellitaires pour l'innovation de services) a vu le jour, issu d'une collaboration menée selon une démarche Living Lab entre la SOGED (Société de gestion et d'exploitation du barrage de Diama), la CACG (Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne) et E2L (Espace et Living Lab). En seulement un an de travail, un outil opérationnel s'appuyant sur le traitement des images satellitaires Sentinel 2 a été co-conçu avec les utilisateurs finaux afin de localiser et quantifier les surfaces rizicoles mises en eau pour améliorer le taux de recouvrement de la redevance liée aux prélèvements d'eau pour l'irrigation. L'utilisation de l'outil WebGIS a déjà montré beaucoup de valeurs ajoutées sur le terrain : meilleure identification des usagers et du foncier, augmentation des recettes de redevance, amélioration de la communication avec les usagers, certification des données, etc. La qualité de la réflexion collaborative entre les membres du consortium a également permis de faire émerger d'autres idées de services potentiels qui viendraient s'appuyer sur les ressources Geo-WEB et la télédétection spatiale afin d'obtenir des indicateurs de gestion spatialisés, fiables et pérennes sur la vallée du fleuve Sénégal.


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