scholarly journals Solidarités environnementales, contestation transnationale et renouvellement de la politique mondiale

2008 ◽  
pp. 133-144
Author(s):  
Carlos R. S. Milani ◽  
Ruthy Nadia Laniado

Résumé L’ordre politique de la mondialisation est un champ conflictuel de relations économiques, culturelles et sociales au sein duquel les mouvements sociaux transnationaux construisent une nouvelle politique située au-delà des institutions traditionnelles. Cet article vise à proposer un cadre d´analyse théorique illustré à partir de la contribution d´un mouvement reconnu sur la scène internationale qui a réussi à mener une action politique transnationale dans le champ de l´environnementalisme. Dans ce cadre, les auteurs soulignent la convergence de six catégories d’analyse de l´action collective mise en oeuvre par les mouvements de protection de l´environnement. Les six catégories suggérées (statut de compétence, articulation des échelles, temporalité, multiplicité des identités et des représentations, structure organisationnelle, visibilité) mettent en relief le besoin de reconsidérer le sens hégémonique de la politique mondiale fondée exclusivement sur le marché et les négociations interétatiques.

2009 ◽  
Vol 28 (1) ◽  
pp. 63-89
Author(s):  
François Buton

Résumé Dans le domaine de la lutte contre le VIH-sida en France, les associations de défense des personnes séropositives font souvent office d’acteurs protestataires, critiques à l’égard des pouvoirs publics et de coproducteurs des politiques publiques, partenaires dans leur élaboration et leur mise en oeuvre. Mais ils savent aussi parfois s’imposer politiquement aux décideurs et aux experts. L’examen des interactions, à distance et en face-à-face, entre représentants associatifs, décideurs et experts à l’occasion de la préparation d’un nouveau système de surveillance de l’épidémie, montre ainsi comment les premiers cités s’appuient sur les rapports de force politiquement constitués et sur les émotions ordinaires de leurs interlocuteurs pour parvenir à leurs fins.


Author(s):  
Pierre Hamel ◽  
Marc Lesage ◽  
Louis Maheu ◽  
Céline Saint-Pierre

Sur la base de l’article d’A. Melucci, « Mouvements sociaux, mouvements postpolitiques », trois sociologues et un urbaniste entrent en débat. Les thèmes abordés concernent la notion d’« espaces de rassemblement » comme expression des nouveaux mouvements sociaux qui caractériseraient les sociétés capitalistes avancées, la question même de savoir si ces mouvements sont vraiment « nouveaux », la symbolique culturelle que véhiculent ces mouvements, le renversement de l’analyse que met de l’avant Melucci en insistant sur la nécessité de partir de l’action collective, des conflits et de leurs enjeux plutôt que des acteurs et de leurs caractéristiques structurelles.


2005 ◽  
Vol 41 (114) ◽  
pp. 367-377 ◽  
Author(s):  
Juan-Luis Klein

Nous nous interrogeons sur les difficultés qu'ont les collectivités locales à structurer un niveau local de gestion du développement et de régulation sociale efficace face à la globalisation économique. La crise de l'État-nation a fait croire à l'émergence presque instantanée de ce niveau local. Les innovations technologiques et les renversements sociospatiaux induits par la crise du fordisme ont aussi fait croire à des nouvelles opportunités de développement pour les petites régions. Mais le niveau local tarde à se constituer. Nous posons l'hypothèse que cette constitution n'est pas une conséquence directe de la globalisation. Sa mise en oeuvre apparaît plutôt comme une réponse collective à la globalisation. En fait, le local émerge à travers un processus complexe, médiatisé, où les intérêts collectifs portés par les mouvements sociaux se confrontent aux intérêts individuels issus des acteurs économiques et défendus par les acteurs politiques.


2006 ◽  
Vol 18 (1) ◽  
pp. 104-116 ◽  
Author(s):  
Priscilla Gareau ◽  
Laurent Lepage

Alternatives aux politiques publiques sectorielles et réglementaires de la protection de l’environnement, les expériences de gestion intégrée se sont rapidement multipliées depuis les années 1990. Ces lieux de concertation regroupent des acteurs diversifiés à qui l’on prête la capacité de définir un intérêt général. Cet article analyse les facteurs qui influencent la mise en oeuvre de la gestion intégrée et le fonctionnement des lieux de concertation sur le Saint-Laurent, soit les comités ZIP. À travers deux études de cas, menées à l’enseigne de la sociologie des organisations, nous examinons plus particulièrement les obstacles à une action collective pour protéger l’environnement.


2002 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 189-198 ◽  
Author(s):  
Alberto MELUCCI

Résumé Au départ, l'auteur examine les mouvements sociaux en tant que réseaux de groupes, de points de rencontres et de solidarité, réseaux dont les liens sont plus étroits lors d'une action collective et plus lâches en situation normale. Mais l'action collective, étant inséparable des démarches et des besoins des individus, est toujours menacée d'éclatement et, pour vraiment atteindre sa pleine expression, ne peut se passer de la politique. C'est pourquoi le quotidien est le terrain privilégié où prennent naissance les mouvements sociaux et c'est dans l'action volontaire que les individus se groupent pour résoudre ce qui les préoccupe. L'action volontaire fournit un objectif commun ; elle est une réponse aux dichotomies qui séparent la réalité sociale. Elle est aussi une réaction aux actions de l'État, elle défie le pouvoir en place, propose des alternatives de sens et offre une forme de contrôle social. L'auteur croit enfin que l'action volontaire élargit les espaces politiques.


2013 ◽  
Vol 31 (2) ◽  
pp. 93-112 ◽  
Author(s):  
David Paternotte

Les rapports entre action collective des minorités et droit ont souvent été décrits à partir de la notion de judiciarisation. Cet article propose un autre regard, mettant en lumière le phénomène de juridification. Celui-ci insiste sur le caractère matriciel acquis par le droit dans l’action collective. À partir de l’exemple de la revendication de l’ouverture du mariage par les couples de même sexe en Belgique, en France et en Espagne, il montre que le droit peut occuper une place centrale sans que les mouvements sociaux étudiés n’aient intensivement recours à l’action judiciaire. Le droit apparaît en amont, comme une matrice à partir de laquelle les revendications sont formulées. Dans le cadre de la revendication du mariage, ce phénomène est étroitement lié à l’adoption d’une définition de l’égalité en tant qu’inverse de la discrimination. Ce rapport spécifique au droit ne se limite pas à la question du mariage et traduit des mutations plus profondes des mouvements gais et lesbiens. Quatre changements sont examinés : l’engagement militant de professionnels du droit, un changement de génération militante, l’institutionnalisation et la professionnalisation du mouvement, sa transnationalisation et la transformation de la notion de droits humains.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document