Nécessité, certitude et illumination selon saint Bonaventure
Résumé Pendant le xiiie siècle, plusieurs auteurs scolastiques ont adopté des théories aristotéliciennes pour expliquer la connaissance humaine. Ces théories supposent que l’homme est capable d’acquérir la science en se servant de ses forces naturelles. Notre âme est capable de saisir l’essence des choses en obtenant une connaissance certaine à leur propos. Pourtant, un bon nombre de ces auteurs estimaient que, même en admettant les théories mentionnées, on ne saurait se passer de l’assistance de Dieu afin d’expliquer l’acquisition des connaissances scientifiques. Cet article s’interroge sur les raisons qui ont conduit lesdits auteurs à adopter une telle position. L’analyse de certains textes de saint Bonaventure permet de comprendre ce que la doctrine de l’illumination divine veut expliquer, à savoir : que nous pouvons obtenir de la certitude malgré le fait que les choses créées ne possèdent qu’une « nécessité conditionnelle ». En effet, même l’essence des choses créées n’aurait pas le degré minimum de nécessité qui est requis pour fonder la certitude absolue présupposée dans le concept médiéval de scientia.