Résumé
L’ essor des acteurs non étatiques est à l’origine de l’irruption de la notion de société civile en relations internationales. Les avis sont cependant partagés sur l’interprétation de ce phénomène, les uns le voyant comme une réponse fonctionnelle au déclin des capacités régulatrices des États, les autres comme un mouvement contre-hégémonique à la mondialisation néo-libérale, tandis que certains y perçoivent aussi une opportunité de construire une démocratie cosmopolite. Cette note propose d’abord de distinguer ces discours en fonction de leur affiliation à trois traditions théoriques (libérale, marxiste et kantienne) comportant des représentations différentes de la société civile et de son rôle. Elle examine ensuite les défis que ces discours posent à la régulation démocratique de la mondialisation, notamment en termes de légitimité, de représentativité, et de responsabilité des acteurs associés à la régulation sociale internationale. Elle permet de conclure que l’amélioration de la qualité démocratique de la régulation de la mondialisation dépend d’abord de réformes politiques, en particulier des institutions internationales existantes comme celles de Bretton Woods et de l’omc.