Revue française d'histoire du livre
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Published By Librairie Droz S.A.

2673-7337, 0037-9212

2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 17-48
Author(s):  
Jean Balsamo

L’historiographie intellectuelle des villes dites « de province » s’est profondément renouvelée dans ses enjeux et par ses méthodes. Bénéficiant de l’apport de l’histoire du livre et d’un répertoire exhaustif de la production imprimée aux XVIe et XVIIe siècles, elle décrit le cadre institutionnel dans lequel s’est déployée l’activité lettrée et savante, établit la prosopographie de ses acteurs, écrivains, professeurs, érudits, mécènes et protecteurs, analyse les œuvres produites pour estimer leur importance et leur singularité, en relation aux modèles communs et aux savoirs généraux. Pour caractériser un moment de l’histoire intellectuelle de Bordeaux, le choix du « temps de Montaigne » définit, plus qu’un simple cadre chronologique, une difficile problématique : donner à comprendre les conditions qui ont permis le chef-d’œuvre bordelais que constituent les Essais, tout en se libérant de la centralité de Montaigne, pour mettre en lumière les différentes cultures à l’œuvre à Bordeaux, entre 1530 et 1620.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 67-77
Author(s):  
Evelien Chayes

Cette contribution met en question quelques présupposés de l’historiographie moderne à propos de la vie du livre et notamment du livre protestant à Bordeaux au XVIe siècle. Elle confronte différentes sources archivistiques et leur réception avec une étude sommaire du contenu d’une des boutiques de libraires bordelais des années 1550-1571.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 151-175
Author(s):  
Jean-Pierre Méric
Keyword(s):  

À peine connue de quelques Bordelais férus d’histoire régionale, la très éphémère existence du petit monastère cistercien de Saint-Aubin-de-Médoc (1821-1830), près de Bordeaux, convoque néanmoins les noms de deux grands écrivains français. En 1803, l’inspiration de Chateaubriand dans le Génie du Christianisme, croise l’obscure destinée de son premier et unique père-abbé, dom Jean-Baptiste de Martres. Ce prêtre français émigré, devenu trappiste en Espagne en 1798, rencontre à Paris Alfred de Vigny presque vingt ans plus tard, en 1822. Le religieux y quête pour assurer l’avenir de sa fondation bordelaise ; le poète le fait parler d’un frère convers espagnol qu’il a connu quinze ans plus tôt : Antonio Marañón, dit Le Trappiste. Ainsi, grâce à Chateaubriand avec la sainteté cachée du frère Jean Climaque, grâce à Vigny avec l’extravagante personnalité du frère Antonio, l’humble moine errant, bordelais de hasard, apporte à son abbaye aux portes du Médoc une forme de notoriété qui ne la sauvera pas de l’oubli… mais qui méritait néanmoins qu’on l’en fît sortir.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 49-65
Author(s):  
Delphine Trébosc

Le présent article entend faire le point sur la dimension publique des collections d’antiques présentes dans les villes méridionales du royaume de France, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Il s’agit de repérer les manifestations de leur caractère public, entendu dans les deux acceptions du terme : au sens strict – qui dépend de l’État – et au sens large – qui concerne la communauté. L’étude des collections municipales insistera sur la volonté du corps de ville de les rendre accessibles au plus grand nombre. Nous examinerons également le rapport des collections privées à la sphère publique, aussi bien en termes d’accès, de diffusion que de marché.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 79-104
Author(s):  
Alicia C. Montoya

Quelle fut la diffusion du livre français régional et du livre aquitain dans les bibliothèques européennes ? Quels titres y trouve-t-on, et d’où proviennent-ils ? Nous répondons à ces questions en nous servant d’une base de données hébergeant 600 catalogues de bibliothèques privées vendues entre 1665 et 1830, MEDIATE (Measuring Enlightenment: Disseminating Ideas, Authors, and Texts in Europe). À partir d’une comparaison de la place du livre régional dans les bibliothèques françaises, aquitaines et européennes, nous montrons que le livre régional français est quasiment absent des petites bibliothèques européennes de notre corpus. Néanmoins, un certain nombre de tendances se laisse entrevoir : une teinte d’exotisme liée aux éditions aquitaines, voire bordelaises, le succès à l’étranger des commentaires de Robert Balfour et Foix-Candale, enfin le rôle clé joué par l’« internationale protestante » dans la diffusion européenne des livres issus des presses régionales françaises.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 177-192
Author(s):  
Émile Van Balberghe

Dix ans après sa parution en 1898, le bouillon du premier volume du journal de Léon Bloy, Le Mendiant ingrat, édité par le célèbre libraire belge Edmond Deman, s’élève à 1100 exemplaires. À peine 400 exemplaires sont vendus. Craignant que le livre soit soldé, Bloy tente de récupérer quelques exemplaires. Finalement le bouillon est racheté par Alfred Vallette qui fait recouvrir les exemplaires de la couverture jaune du Mercure de France avec le millésime 1908 et remplacer le troisième feuillet du premier cahier qui comprend le titre, en gardant ainsi la justification au bas de laquelle par contrat tous les exemplaires sont signés par Bloy en 1898.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 107-122
Author(s):  
Marco Conti

Pour pouvoir administrer une ville, un royaume ou un quelconque patrimoine privé, on devait recourir à une grande quantité de données et les enregistrer. La régularité et l’identification des données dans un écrit comptable sont des caractéristiques fondamentales de ce type d’écritures. Le propos de cet article est d’analyser les formulaires utilisés dans des registres comptables de la ville de Bologne de la fin du XIIIe siècle à la fin du XIVe siècle. L’Archivio di Stato di Bologna conserve aujourd’hui encore une quantité considérable, à l’aune de cette période, de sources de nature fiscale. Leur étude pourra nous permettre de comprendre leur utilisation à des fins comptables, comment ces formulaires ont évolué et pourquoi le notariat bolonais les a pérennisés, jusqu’à être lui-même copié par d’autres pays d’Europe.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 193-237
Author(s):  
Olivier Bessard-Banquy

POL est connu pour avoir été autant un éditeur réputé, en soutien de la poésie et d’auteurs comme Charles Juliet ou Édouard Levé, qu’un éditeur à succès, couronné par des prix ou porté par des réussites avec des œuvres quelque peu grand public comme celles d’Emmanuel Carrère ou de Martin Winckler. Mais ses débuts dans les années 1980 en tant qu’éditeur indépendant ont été bien difficiles, et sur ces années d’apprentissage, entre Georges Perec et Marguerite Duras, des archives versées à l’IMEC ont permis d’avoir un regard neuf. Que nous disent ces documents ? Quels ont été les chances, les déveines, les risques, les soucis de la maison POL dans les années 1980 ? Comment l’éditeur d’Emmanuel Hocquard ou de Bernard Noël a-t-il gagné en solidité après avoir frisé le dépôt de bilan ? C’est à ces quelques questions que ce texte propose de modestes éléments de réponses.


2021 ◽  
Vol 142 ◽  
pp. 123-149
Author(s):  
Catherine Volpilhac-Auger

La nouvelle édition de la correspondance de Montesquieu, désormais en libre accès en ligne pour la période 1700-1728 (Montesquieu. Bibliothèque & éditions, http://montesquieu.huma-num.fr), apporte son lot de révélations. Elle jette notamment un jour nouveau sur la publication en 1726 d’un ouvrage de Mme de Lambert, Avis d’une mère à son fils (ou Lettre sur la vraie gloire) : le processus de publication auquel Montesquieu a été associé implique deux de ses amis proches, Jean-Jacques Bel à Bordeaux et l’oratorien Desmolets à Paris ; ces relations éclairent en retour son activité en une année décisive où, renonçant à sa charge de président à mortier au parlement de Bordeaux, il devient une personnalité majeure du monde littéraire parisien.


2020 ◽  
Vol 141 ◽  
pp. 113-136
Author(s):  
Claire Madl
Keyword(s):  

Le goût pour les jardins anglais, qui se répand en Europe à partir de la Grande-Bretagne dès les années 1760, atteint aussi l’Europe centrale et les pays de la monarchie des Habsbourg. Par l’analyse des ouvrages dont disposaient ceux qui ont fait construire des jardins paysagers en Europe centrale et dont nous possédons la bibliothèque, nous observons les modalités des transmissions des modèles de jardins propres à l’imprimé. Les livres nous permettent de saisir les divers contextes de réception de la littérature sur les jardins et la façon dont le jardin s’est défini comme un champ du savoir. Si peu de livres anglais se trouvent dans les bibliothèques, celles-ci révèlent en revanche le rôle de la France comme intermédiaire et la force commerciale des éditeurs de Saxe. Le livre, enfin, permet de saisir la plasticité des usages sociaux qui pouvaient être faits des jardins et des livres qui les concernaient : instruments de renommée, ils sont aussi les outils de la construction d’un milieu professionnel, puis un instrument efficace de diffusion d’une pratique culturelle hors d’une élite restreinte.


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