En privilégiant la signature des Accords de Partenariat Volontaires (APV) individuels avec la plupart des pays producteurs de bois de l’Afrique centrale, l’Union européenne et les pays signataires affichent leur volonté de lancer une croisade contre l’exploitation illégale du bois et assurent, de manière à peine déguisée, la mainmise de l’Union sur le bois exploité dans ces pays. L’application effective de ces APV est récente, certes. Toutefois, jusqu’ici, leur impact sur la protection des forêts de l’Afrique centrale en général et sur celles du Cameroun en particulier reste mitigé au regard de la quantité de bois illégalement exploité qui continue d’y circuler. Cette persistance de l’exploitation illégale du bois peut se justifier par la présence pernicieuse de la pauvreté dans la plupart des pays producteurs de bois de l’Afrique centrale, laquelle est parfois maladroitement avancée pour justifier la corruption endémique dans ces États. Le bois ainsi illégalement exploité ne profite guère aux couches vulnérables de la population, mais engraisse une poignée de fonctionnaires aigrefins, situés parfois jusqu’au sommet de l’administration civile et policière. Alors, si l’impact des normes de la Forest Law Enforcement, Governance and Trade (FLEGT) sur la protection des forêts de l’Afrique centrale est perceptible du fait de leur application mitigée, cet impact reste perfectible par l’élargissement du champ matériel et territorial d’application de ces normes, la lutte contre la pauvreté et la corruption, etc.