IntroductionLa dépression du post-partum (DPP) est une pathologie multifactorielle survenant chez 13 à 15 % des femmes dans l’année suivant l’accouchement . Les évènements de vie stressants ont été identifiés comme facteur de risque. Parallèlement, le recours aux traitements pour infertilité ne cesse de croître . Actuellement en France, 1 naissance sur 40 est issue de la procréation médicalement assistée (PMA). Lors de la procédure, le parcours peut être une source de stress chez la femme . Nous avons émis l’hypothèse que le risque de symptômes dépressifs et/ou DPP après aide médicale à la conception pourrait être majoré.MéthodesNous avons réalisé une revue de la littérature des études comparant la survenue de symptômes dépressifs dans le post-partum et/ou DPP entre traitement pour infertilité et grossesse spontanée à partir des bases de données Pubmed, ISI Web of Knowledge et PsycINFO jusqu’en décembre 2014. Nous avons ensuite effectué une méta-analyse des données disponibles sur DPP et aide à la conception, et une méta-analyse secondaire se focalisant sur la PMA (logiciel RevMan5).RésultatsNotre revue de la littérature, prenant en compte 18 études, ne met pas en évidence de risque majoré de symptômes dépressifs et/ou de DPP après traitement pour infertilité. Notre méta-analyse sur la DPP, prenant en compte 8 études (n = 2451), ne montre pas de différence significative entre aide médicale à la conception et grossesse spontanée (OR = 0,93 [0,67–1,31], z = 0,40, p = 0,69), sans hétérogénéité entre les études. La méta-analyse secondaire concernant les PMA, sur 6 études (n = 1773), ne retrouve également pas d’association (OR = 1,04 [0,71–1,52], z = 0,18, p = 0,86).DiscussionNotre étude ne montre pas de risque majoré de DPP après aide médicale à la conception. D’autres études sont nécessaires afin de mieux connaître les spécificités des DPP après traitement pour infertilité (selon la technique utilisée, l’origine ou la nature de l’infertilité).