Crime et Châtiment raconte l’histoire de Raskolnikov à l’été 1865 à Petersbourg, qui assassine une vieille usurière et sa sœur. Dès avant son geste Raskolnikov se met au travail quant aux questions de la culpabilité, du châtiment et de la rédemption. Le texte présente la folie humaine selon deux modalités, la névrose et la psychose, chacune avec ses deux temporalités, c’est-à-dire un premier moment de conscience d’une séparation d’avec la réalité, et un second moment de séparation effective. Raskolnikov se trouve du côté de la psychose, sur un continuel point de basculement entre les deux temps et les folies de Catherina Ivanovna et, peut-être, d’Arcady Svidrigaïlov, se trouvent du côté de la névrose, avec seul Arcady qui ne bascule pas. La seconde idée est celle de l’enjeu du crime : peut-on se trouver parmi ses frères humains de cet amour inconditionnel qui serait capable d’aimer le criminel le plus abject ? Le paradoxe est que Raskolnikov, qui ne peut supporter la transgression au point de délirer une race pure, met au défi ce monde à aimer le coupable du crime le plus vil. Nous terminerons en proposant que l’amour ne puisse être qu’inconditionnel, même s’il ne peut être illimité.