Beckett et Berio à l’ écoute de voix innommables
Résumé Cet article propose un dialogue intermédial entre L’ innommable de Beckett et la Sinfonia de Luciano Berio, où l’ on entend des fragments de The Unnamable, afin d’ entreprendre une analyse des questions de la voix, de la subjectivité, et de leur irréductible expérience hétérogène face à la parole et au langage. Sinfonia incite à une entente non-narrative du texte beckettien en français, là où la folle multiplication de sens nous heurte, à travers les énoncés musicaux beckettiens, au non-dit et à l’ indicible. Le Purgatoire de Dante fournit la “scène primitive” qui suscite telle disruption essentielle du sens et d’ une lecture linéaire chez Beckett. L’ article conclut par une réflexion autour de la fonction résonnante de l’ eau dans Sinfonia et dans L’ Innommable.