Changements dans la productivité de l'industrie lainière au Moyen âge

1971 ◽  
Vol 26 (6) ◽  
pp. 1291-1299 ◽  
Author(s):  
Walter Endrei

Un historien de l'économie me dit un jour que, tout en admettant l'importance des recherches effectuées dans le domaine de l'histoire de la technique, il ne voyait pas la possibilité de les utiliser si elles n'aboutissaient pas à des conclusions concrètes, exprimées en données numériques : en d'autres termes, si l'indice de la productivité n'était pas connu, chiffre caractéristique des conditions sociales de l'époque. Cet argument était si persuasif que, depuis lors, je m'efforce d'établir ces indices pour chaque thème que j'étudie.Pour l'industrie lainière qui est ici mon propos, la terminologie n'est pas unifiée selon les divers pays; les unités de mesure, les titres des fils, la largeur, la longueur et le poids des pièces varient, eux aussi, selon les époques et selon les régions. Et ce qui aggrave encore la situation c'est que ces données ne sont souvent pas indiquées dans les sources, car elles étaient considérées comme généralement connues.

1949 ◽  
Vol 4 (4) ◽  
pp. 389-405 ◽  
Author(s):  
Robert Sabatino Lopez

Qui songerait aujourd'hui à brosser un tableau du commerce entre la France et l'Union Soviétique ou entre l'Angleterre et les États-Unis sans tenir compte des restrictions que lois et traités imposent à la circulation des hommes, de l'argent et des marchandises ? Si les échanges internationaux ne peuvent être anéantis par ces restrictions, ils en sont néanmoins profondément affectés. Et la conclusion d'un nouveau traité ou l'abrogation d'une clause défavorable pourraient sans aucun doute donner aux échanges un nouvel essor.Voilà qui devrait être présent à notre esprit lorsque nous étudions le commerce international au haut moyen âge. Il ne suffit pas d'analyser les conditions sociales pour voir si elles portaient vers l'économie fermée ou vers l'économie d'échange et si la guerre, la piraterie et le brigandage coupaient les chemins ou les laissaient ouverts ; il faut encore se demander jusqu'à quel point le commerce international était entravé ou favorisé par la politique commerciale des différents États.


1967 ◽  
Vol 22 (4) ◽  
pp. 780-791 ◽  
Author(s):  
Jacques Le Goff

” La pression des représentations populaires sur la religion des doctes est un phénomène bien connu de tous les historiens du christianisme médiéval. Ses premières manifestations remontaient vraisemblablement beaucoup plus haut. Est-il admissible de poser le problème de la « décadence » de la civilisation intellectuelle antique sans se demander si cette « culture », née dans les sociétés très particulières de quelques petites cités hellènes, adoptée ensuite et adaptée par Voligarchie romaine, n'était pas, d'avance, condamnée à de singulières déformations, à partir du moment où, bornée encore, il est vrai, à une élite, mais à une élite désormais répandue à travers un monde immense, elle se trouva, bon gré mal gré, entrer en contact avec des foules imprégnées de tout autres traditions mentales ? » (Marc Bloch, Annales d'Histoire Sociale, 1939, p. 186.)Le désir de mettre en relation les groupes ou les milieux sociaux et les niveaux de culture au moment du passage de l'Antiquité au Moyen Age en Occident n'est pas nouveau. Sans remonter plus haut, il faut rappeler le célèbre article de Ferdinand Lot : « A quelle époque a-t-on cessé de parler latin ? » — auquel vient de faire écho Dag Norberg. Jesuis bien incapable de suivre ces deux savants auteurs sur le terrain philologique où ils se sont placés. Mais, si j'admire beaucoup les remarques pertinentes dont leurs articles foisonnent, si je leur suis reconnaissant d'avoir ancré leur étude linguistique dans l'analyse plus large des conditions sociales, je crois que l'essentiel, pour notre débat, est ailleurs.


Moreana ◽  
2003 ◽  
Vol 40 (Number 153- (1-2) ◽  
pp. 143-158
Author(s):  
Marie-Claire Phélippeau
Keyword(s):  

L’article a pour but de décrire l’œuvre de More : The Last Things, à l’occasion de sa première traduction en français. Il analyse les différentes caractéristiques du traité et en rattache la filiation au Moyen Age, par certains aspects, et à la Renaissance par certains autres. L’originalité de More est mise en évidence : elle réside à la fois dans la forte cohérence du discours, dans son éloquence avérée, ainsi que dans le caractère pastoral de l’œuvre.


Hawliyat ◽  
2018 ◽  
Vol 9 ◽  
pp. 69-79
Author(s):  
François Clément
Keyword(s):  

L'étude des sociétés anciennes n'est pas sans évoquer le travail du paléon- tologue. De même que celui-ci doit se contenter, pour comprendre ce qui fut un être vivant, d'ossernents la plupart du temps en désordre, l'historien ne dispose que de matériaux squelettiques, de la carcasse du passé. La recherche sur l'Islam médiéval n'y échappe pas. Annales et chroniques, géographies, listes bio-biblio- graphiques, aussi riches soient-elles, ne sont, pour l'essentiel, qu'une collection de dates, de toponymes, de distances, de filiations, le tout sous une forme suc- cincte et dans un état de conservation trop souvent fragmentaire. S'il s' agit sim- plement d'établir une chronologie, ou d'ébaucher une histoire des États, cela suffit sans doute. Quant à une histoire des vivants, c'est une autre affaire. Bien sûr, on entrevoit les gens, leurs habitudes, leurs gestes, grâce aux recueils de jurisprudence, aux manuels de bisba, à une notation ici ou là, au détour d'un récit, d'un poème, et l'on éprouve alors une satisfaction comparable à celle du fouilleur découvrant une empreinte de tégument ou la griffure d'une glissade. Ce n'est pas encore la vie, certes, mais on s'en approche. L'archéologie permet de faire quelques pas supplémentaires. Hélas, il faut dans tous les cas se rendre à l'évidence : aussi minutieuse soit l'enquête, on aboutit toujours à une maison vide.


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