Évaluation des impacts d’une « gestion de crise » : une étude de cas
Résumé Le présent article propose une analyse des fluctuations quotidiennes de la criminalité lors de la perturbation majeure provoquée par une panne d’électricité, à l’occasion de la tempête du verglas survenue en janvier 1998 au Québec. Nous nous intéressons plus particulièrement aux principales causes pouvant exercer un impact sur les variations quotidiennes de la criminalité. La dissuasion engendrée par une mobilisation massive des forces de l’ordre et l’altruisme institutionnel attribuable à l’intervention des pouvoirs publics dans le soutien des sinistrés impliquent un impact à la baisse sur les taux de la criminalité (Marvell et Moody, 1996 ; Levitt, 1997 ; Messner et Rosenfeld, 1997 ; Savolainen, 2000). Les analyses indiquent la présence d’un effet direct de l’augmentation des contrôles publics sur le nombre d’infractions signalées dans les zones sinistrées. D’autre part, les interventions publiques en Montérégie 1 (dissuasion et altruisme institutionnel) génèrent des effets significatifs à la baisse sur : 1) les crimes contre la propriété lorsque les effectifs policiers augmentent ; 2) les crimes contre la propriété lorsqu’il y a distribution de chèques d’aide financière aux sinistrés ; 3) les autres crimes lorsque le nombre de personnes hébergées dans les centres publics augmente. Pour la région de Montréal, nous observons que le déploiement des effectifs policiers a provoqué une baisse significative des crimes contre les biens et des crimes contre la personne. De plus, le déploiement des militaires a également provoqué une baisse des crimes contre les biens.