scholarly journals Ressources alternatives et structures intermédiaires dans le contexte québécois

2006 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 69-80 ◽  
Author(s):  
Deena White ◽  
Céline Mercier

Résumé Au Québec, un consensus semble se dégager ces dernières années sur le besoin de développer des ressources communautaires en santé mentale. Cependant, le concept de ressources communautaires est fragmenté : il y a une distinction à établir, sur le plan conceptuel, entre ressources alternatives et structures intermédiaires. Les deux types de ressources agissent hors les murs des institutions, mais leurs objectifs sont différents de même que les moyens qu'elles proposent pour le soutien dans la communauté des personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Les tentatives pour rendre ces concepts opérationnels tendent à avoir pour effet de masquer leurs différences conceptuelles. La nouvelle politique de santé mentale du Québec, adoptée en janvier 1989, parle de "ressources communautaires" seulement et leur donne un mandat qui ne reflète pas la divergence conceptuelle entre les organisations patronnées par le réseau, et celles qui contestent la domination du réseau. Cela peut entraîner une limitation des types de services qui seront offerte au sein de la communauté, dans le contexte de la nouvelle politique.

2008 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 79-83 ◽  
Author(s):  
Jean Panet-Raymond

Résumé Ce texte fait l'analyse des rapports entre l'Etat québécois et, plus particulièrement, le MSSS et les organismes communautaires, dans le contexte de la politique de santé mentale et la politique de maintien à domicile. L'analyse des rapports entre ces organismes, d'une part, et le Ministère et les établissements, d'autre part, révèle des collaborations difficiles et un partenariat qui soulève de sérieuses limites. Il y a néanmoins certains acquis. Si le partenariat est inévitable, il exige du mouvement communautaire beaucoup de souplesse et une stratégie assez pragmatique axée sur la « coopération conflictuelle ».


Frontières ◽  
2018 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
Author(s):  
Jean-François Cauchie ◽  
Patrice Corriveau ◽  
Bryan Hamel
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

Selon l’OMS, 90 % des suicides sont liés à des problèmes de santé mentale. Or associer le suicide à une altération de l’esprit ne va pas de soi. Au Québec, il est par exemple historiquement aisé de montrer qu’un tel couplage dépasse largement des considérations d’ordre psychiatrique. Sans prendre position davantage dans ce débat, notre analyse de lettres d’adieu part néanmoins du principe que dès lors qu’il y a mise en mots du geste suicidaire, il y a, à travers ce récit, interpellation d’un futur dans lequel l’auteur entend rester acteur de sa vie comme de ce qui la suit. La majorité des lettres de notre corpus rend d’ailleurs explicitement compte des raisons de la mort à venir. Pourtant, dans 91 % des dossiers, le coroner conclut au geste d’un fou. Y compris quand le suicidé précise ne pas l’être.


2017 ◽  
pp. 234-253 ◽  
Author(s):  
Paula Brum Schaeppi

Sur la base d’une recherche cartographique effectuée auprès de l’antenne de Rio de Janeiro du mouvement antimanicomial brésilien, l’article analyse la mobilisation contre une politique municipale « néo-hygiéniste » : l’internement forcé de masse de personnes en situation d’itinérance sous prétexte de l’usage de substances psychoactives illicites, notamment du crack. Tout en situant le contexte récent de la politique de santé mentale dans son interface avec la « question des drogues » au Brésil, l’article cartographie les débats et perspectives militantes ainsi que de multiples affirmations présentes dans la contestation d’un dispositif étatique d’invisibilisation des marges sociales de l’espace urbain contemporain.


2015 ◽  
Vol 40 (1) ◽  
pp. 19-33 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Larry Davidson

Le partenariat patient en santé mentale et psychiatrie est considéré de nos jours comme une innovation et comme une composante essentielle à des soins de santé mentale personnalisés. Un retour sur le paradigme humaniste inscrit au coeur des travaux précurseurs de Philippe Pinel et Jean-Baptiste Pussin permet cependant de constater que le « traitement moral » qu’ils préconisaient, il y a déjà 200 ans, reposait en bonne partie sur cette mise à profit de l’expérience vécue, particulièrement en contexte de soutien entre pairs. Le mouvement contemporain centré sur le plein exercice de la citoyenneté pour tous et celui plus ancien du traitement moral ont en commun qu’ils insistent tous les deux pour que les personnes atteintes de maladies mentales soient traitées avec dignité et respect. Toutefois, alors que le traitement moral se prodiguait à l’intérieur de l’enceinte asilaire, l’objectif des soins axés sur le plein exercice de la citoyenneté est pour sa part celui d’une vie et d’un soutien dans la communauté et pour tout le monde. Nous suggérons tout de même que Pussin et Pinel ont formulé des idées probablement si avant-gardistes que nous commençons tout juste à les comprendre et à vouloir les appliquer à nos pratiques postasilaires.


2004 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 105-127 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Jean-Louis Denis ◽  
Claude Sicotte ◽  
Céline Mercier

Résumé Le système québécois de santé mentale est actuellement confronté à une réorganisation importante de sa gestion et de l’offre de ses services. Cette restructuration peut être interprétée comme la deuxième phase d’une réforme, amorcée avec la Politique de santé mentale (1989) qui s’est traduite dans les régions sociosanitaires par les plans régionaux d’organisation de services (PROS) (1989-1997). À partir d’une étude de cas, cet article vise à décrire le processus de mise en oeuvre et les effets de cette première restructuration du système. Les conditions favorisant ou entravant l’implantation des PROS, les outils de gestion ainsi que différents facteurs contextuels, structurels et temporels sont étudiés. Enfin, les leçons à tirer de cette expérience pour la poursuite de la réforme des services de santé mentale sont discutées.


2006 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 19-41 ◽  
Author(s):  
Gilles Bibeau

Résumé L'auteur démontre les différentes étapes du processus de construction des politiques gouvernementales en se centrant spécifiquement sur la façon dont la politique de santé mentale est en train d'être élaborée au Québec. Il analyse dans une première partie les pièges des consultations populaires, qu'elles se fassent dans le cadre des commissions ou autrement; il discute plus précisément des problèmes que pose aux commissaires, comme dans le cas de la Commission Rochon, le départage entre les intérêts conflictuels qui s'expriment dans les différents mémoires. Il discute dans une seconde partie des rapports qui se développent entre des comités consultatifs comme le Comité de la santé mentale du Québec et les services intraministériels, rapports de coopération ou de concertation qui dépendent à la fois d'éléments structurels et conjoncturels; les relations entre l'intraministériel et les organismes externes sond analysées du point de vue de leur implication dans les étapes préliminaires qui devraient conduire à la politique québécoise en santé mentale. La dernière partie est consacrée à une rapide discussion de deux idées qui semblent présentement dominer le discours des technocrates; celle de la désinstitutionnalisation et de la multidisciplinarité des équipes d'intervention, des idées qui sont revues en se basant principalement sur le contenu des derniers Avis du Comité de la santé mentale du Québec.


2006 ◽  
Vol 1 (1) ◽  
pp. 67-74
Author(s):  
Dominique Bédard

Pionnier de la première politique de santé mentale au Québec, demeurée non officielle, l'auteur en trace les suites depuis son adoption en 1962.


Author(s):  
Alexander Wray ◽  
Gina Martin ◽  
Emma Ostermeier ◽  
Alina Medeiros ◽  
Malcolm Little ◽  
...  

Introduction La conjugaison d’une augmentation du comportement sédentaire et d’une baisse de la santé mentale globale chez les enfants et les jeunes canadiens dans les dernières décennies est le signe évident que l’on a besoin de recherche appliquée axée sur l’élaboration et l’évaluation d’interventions interdisciplinaires. Les espaces extérieurs offrent des possibilités d’activité physique et d’interactions sociales, ce qui en fait un cadre idéal pour répondre à ces préoccupations essentielles en matière de santé chez les enfants et les jeunes. Méthodologie Nous avons procédé à une revue rapide de la littérature évaluée par les pairs (n = 3 096) et de la littérature grise (n = 7) afin de sélectionner les interventions en faveur de l’activité physique et de l’appartenance sociale portant sur les espaces extérieurs et visant les enfants et les jeunes (19 ans ou moins) en Australie et en Nouvelle­Zélande, au Canada, en Europe et aux États­Unis. Nous avons déterminé si les interventions étaient efficaces en analysant la conception de l’étude, les intervalles de confiance et les limites signalées, puis en réalisant une synthèse narrative des interventions efficaces. Résultats Nous avons relevé 104 études, dont 70 (67 %) ont été jugées efficaces. Sur l’ensemble, 55 interventions visaient l’activité physique, 10 visaient l’appartenance sociale et 5 visaient les deux. Le jeu (n = 47) et le contact avec la nature (n = 25) étaient les thèmes dominants dans toutes les interventions, la plupart ayant lieu dans une école ou un parc. Nous rendons compte des caractéristiques, des limites et des conséquences de ces interventions. Conclusion L’intégration d’éléments naturels et ludiques dans les espaces extérieurs peut être un moyen efficace d’améliorer l’activité physique et l’appartenance sociale. Il y a un besoin considérable de recherches plus spécifiques au Canada. De nouvelles stratégies, comme l’intégration de la technologie des téléphones intelligents dans la conception et l’évaluation de ces interventions, méritent d’être envisagées.


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