scholarly journals Les enseignants en formation face aux approches pédagogiques : une analyse en classes latentes

2015 ◽  
Vol 41 (2) ◽  
pp. 251-276 ◽  
Author(s):  
Philippe Wanlin ◽  
Marcel Crahay

Le discours pédagogique oppose socioconstructivisme et transmission. Nous examinons l’adhésion des enseignants en formation à cette opposition. Constatant l’absence d’un instrument approprié en français, nous avons trouvé dans les écrits de recherche anglophones et germanophones des outils sommairement validés. Nous en avons extrait 30 items que nous avons traduits et soumis à 228 enseignants en formation. Les analyses factorielles aboutissent à un outil qui obtient de bonnes qualités psychométriques. Nous montrons, d’une part, que les conceptions des enseignants en formation sont moins clivées que le discours pédagogique et, d’autre part, que l’adhésion au socioconstructivisme dépend de la formation suivie. Des implications pour la recherche et la formation sont discutées.

2018 ◽  
Vol 46 ◽  
pp. 01014
Author(s):  
Patrick Dendale ◽  
Anne Vanderheyden

À vue d’oeil est une locution adverbiale qui a échappé à l’attention des linguistes, malgré une polysémie riche et variée et des problèmes intéressants qu’elle pose. Si nous avons choisi de l’étudier ici, c’est en premier lieu parce qu’elle a des acceptions qui nous paraissent relever de l’évidentialité lexicale – dont l’étude est très populaire parmi les linguistes depuis une bonne décennie – plus précisément de l’évidentialité inférentielle. Nous présentons ici les deux grands types d’opérations inférentielles auxquelles la locution, selon le type de contenu propositionnel qu’elle qualifie, peut renvoyer comme marqueur évidentiel, et que nous appelons : l’« analyse » et l’« estimation », qui s’articulent elles-mêmes chacune en trois ou quatre opérations inférentielles plus spécifiques. Nous montrons comment ces opérations inférentielles se retrouvent, mutatis mutandis, dans l’une des trois acceptions de l’emploi « endophrastique » de la locution, où celle-ci est syntaxiquement incidente à des verbes qui décrivent explicitement ces opérations d’« acquisition d’information » (compter, mesurer, calculer ou identifier). Nous situons cette acception dans la polysémie de la locution. Dans la dernière partie, nous examinons et comparons la valeur et le statut évidentiel des deux acceptions exophrastiques de la locution.


2014 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 229-246 ◽  
Author(s):  
Montserrat Ventura i Oller ◽  
Alexandre Surrallés ◽  
Maite Ojeda Mata ◽  
Josep Lluis Mateo Dieste ◽  
Mònica Martínez Mauri ◽  
...  

Dans cet article, nous montrons que si les populations humaines se sont toujours déplacées et mélangées, les transgressions des frontières socioculturelles n’ont pas nécessairement engendré de nouvelles catégories relevant du mélange. Nous expliquons comment l’apparition (ou non) de ces dernières est liée aux structures sociopolitiques, aux ontologies, aux conceptions de la parenté et de la procréation propres aux différents groupes humains, en partant du processus historico-politique qui a donné origine à la catégorie hispano-américaine du mestizo. Outre l’étude de la société hispano-américaine coloniale, nous examinons les cas de la République d’Argentine, de trois sociétés indiennes d’Amérique latine (Kuna, Tsachila et Candoshi), du nationalisme catalan vis-à-vis des migrants internes espagnols, de la société Chamorra des Îles Mariannes, des habitants des oasis du sud du Maroc et de la société de castes du Nord de l’Inde. Notre objectif est d’identifier dans quelles circonstances les catégories « mixtes » sont politiquement inacceptables ou logiquement inconcevables. Ce faisant, le texte révèle aussi que, si la catégorie de métis n’est pas naturelle, sa naturalisation n’est pas non plus universelle.


Author(s):  
Agnès d’Arripe ◽  
Alexandre Oboeuf ◽  
Cédric Routier

Cet article montre pourquoi nous avons fait le choix d’une approche inductive dans une recherche interdisciplinaire effectuée au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Nous indiquons les conditions qui ont impliqué le recours à cette approche et son intérêt. Cinq facteurs sont discutés : l’interdisciplinarité, la flexibilité du travail collaboratif, la dimension « action » de la recherche, notre proximité avec l’interactionnisme symbolique et notre ancrage communicationnel. Nous montrons enfin comment les résultats de ce travail reflètent notre démarche inductive.


Author(s):  
Ahmed Marchane ◽  
Lionel Jarlan ◽  
Lahoucine Hanich ◽  
Abdelghani Boudhar
Keyword(s):  

Dans le Sud de la Méditerranée, de nombreux bassins versants sont caractérisés par un fonctionnement pluvio-nival où une partie des ressources en eau est stockée en hiver sous forme de neige en montagne alors que la zone de consommation se situe en plaine souvent dominée par l'agriculture irriguée. L'objectif de ce travail est double : (1) évaluer les capacités de la télédétection visible/proche infrarouge pour caractériser la variabilité interannuelle de l'enneigement sur l'Atlas marocain comme alternative aux données in situ éparses sur ces zones difficiles d'accès ; (2) identifier les déterminants climatiques qui gouvernent cette variabilité. Dans cet objectif, nous avons analysé plus de 10 ans d'acquisitions journalières issues du capteur MODIS (produits MOD10A1). Dans un premier temps, nous nous sommes attachés à corriger les produits bruts contaminés par la couverture nuageuse à l'aide de méthodes de filtrage basées sur le voisinage spatial et temporel et nous les avons confrontées à des mesures d'équivalent en eau de la neige mesurée à la station nivale de l'Oukamaïden, près de Marrakech, entre 2009 et 2011. Dans un deuxième temps, nous avons caractérisé la variabilité interannuelle à l'aide d'indicateurs saisonniers: enneigement maximum et moyen, et date des premières neiges. Enfin, nous avons mis en évidence une relation significative entre la valeur de l'oscillation Nord Atlantique (ONA) moyenne sur le mois de mars et l'enneigement maximum. Nous montrons également qu'il existe une relation significative entre les anomalies de températures de surface de l'Atlantique équatorial et tropical à la fin de l'été et l'enneigement maximum rencontré sur l'Atlas marocain l'hiver suivant. Ces résultats ouvrent des perspectives pour la prévision saisonnière de l'enneigement sur la région.


1989 ◽  
Vol 16 (3) ◽  
pp. 257-310 ◽  
Author(s):  
Brigitte Lépinette
Keyword(s):  

Résumé Après avoir envisagé rapidement la postérité lexicographique du Tesoro (1611) de Sebastián de Covarrubias en Espagne, nous étudions la réception de cet ouvrage surtout en France. Nous examinons d’abord en tenant compte d’un ensemble d’études antérieures, quels aspects du Tesoro ont été mis à profit par les lexicographes bilingues: C. Oudin (1616) et L. Franciosini (1620). Nous montrons que Richelet et Furetière ont parfois utilisé le Tesoro pour élaborer leur dictionnaires respectifs, ensuite que les étymologies trouvées par Ménage (1650) dans le Tesoro n’ont pas souvent paru à cet étymologiste dignes de crédit. Dans la seconde partie de cet article, nous énumérons les sources linguistiques de Covarrubias. Nous montrons d’abord quels ont été les ouvrages modernes sur lesquels il s’est appuyé pour les renseignements concernant l’hébreu, le grec, le français, l’italien, l’allemand et le flamand, qu’il fait figurer dans son Tesoro. Nous énumé-rons d’autre part les sources modernes proprement éymologiques aussi bien françaises qu’espagnoles qui figurent dans les articles du dictionnaire de Covarrubias. La considération du choix de ces sources et de leur mode d’utilisation permet d’effectuer une évaluation de la culture de Covarrubias que nous jugeons sinonencyclopédique du moins étendue et des méthodes de travail qui apparaissent comme peu systématisées.


Author(s):  
Michel De Vroey ◽  
Luca Pensieroso

Depuis quelques années, un vent de contestation souffle dans les facultés d’économie de nombreuses universités européennes. On y voit des étudiants et des étudiantes se plaindre de ce qu’ils considèrent être une absence de pluralisme dans la discipline économique. La plainte peut se résumer en deux propositions. La production théorique à l’intérieur de la discipline manque de pluralisme car elle est dominée par ce qu’on appelle un "mainstream" identifié à l’approche néoclassique. Cette critique porte sur un manque de pluralisme méthodologique. Cette prépondérance n’est pas neutre dans la mesure où il s’avère que la théorie néoclassique est largement au service de la cause dite néolibérale. Ici la critique porte sur un manque de pluralisme idéologique. Cette démarche des étudiants nous interpelle en tant qu’économistes et intellectuels. Elle doit être prise au sérieux, et tel est l’esprit dans lequel nous avons entrepris d’écrire ce numéro de Regards économiques. Son objectif est de passer ces deux propositions au crible de la critique. Notre analyse nous amène à objecter aux deux propositions. La première de celle-ci affirme la domination de l’approche néoclassique dans la profession. Notre étude montre le caractère pluriel et les frontières mouvantes de l’approche néoclassique, depuis son essor jusqu’à aujourd’hui. Nous mettons aussi en avant que la composition du mainstream a évolué au cours du temps et que, parmi les courants non-mainstream, plusieurs sont néoclassiques. De plus, les années récentes ont mis en avant la présence dans le mainstream d’une composante non-néoclassique. La seconde proposition affirme que l’approche néoclassique est au service du néolibéralisme, entendu comme plein libéralisme ou laissez-faire. De notre analyse, il apparaît clairement qu’aucun lien univoque entre les divers courants néoclassiques et le néolibéralisme ne peut être établi. Nous montrons aussi, à l’aide d’exemples, que l’appareillage conceptuel de l’approche néoclassique, ainsi d’ailleurs que celui de l’approche classique qui l’a précédée, a été mis au service de causes idéologiques différentes. Notre étude n’a pas abordé les aspects plus proprement sociologiques motivant le mouvement des étudiants et des chercheurs dit-hétérodoxes, les questions d’organisation de l’enseignement et de la recherche. On songe à la question de savoir s’il faut enseigner les courants minoritaires dans le curriculum d’étude et, si oui, en quelle mesure et à quel niveau. On songe aussi à la question des règles de gouvernance institutionnelles permettant d’éviter les entraves d’ordre non-scientifique à l’éventuelle montée en puissance des courants minoritaires. Ces questions renvoient à un autre clivage, qui concerne la définition des standards de scientificité en science économique. Dans ce dernier débat, la dimension sociologique, les rapports de force dans la profession et la dimension méthodologique s’interpénètrent. Les démêler implique une recherche plus ambitieuse et complexe que celle que nous avons entreprise. Nous sommes toutefois convaincus que les questions méthodologiques que nous avons abordées dans cet article constituent un préalable nécessaire pour les débats ultérieurs.


2018 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 52-66 ◽  
Author(s):  
Virginie Maris ◽  
Jean-Pierre Revéret
Keyword(s):  

Devant le constat du déclin toujours plus rapide de la diversité biologique et les limites des ressources disponibles pour l’enrayer, il est nécessaire de déterminer quels moyens devraient être engagés dans sa protection. Pour ce faire, une méthode efficace serait d’évaluer les bénéfices tirés de la biodiversité afin d’estimer rationnellement les coûts légitimes de sa protection. L’évaluation économique, qui se présente d’emblée sur un mode quantitatif, serait alors un outil précieux. Dans ce texte, nous présentons différentes méthodes d’évaluation économique de la biodiversité ainsi que certaines de leurs limites méthodologiques. Par la suite, nous montrons qu’en dépit de ses avantages pratiques, l’évaluation économique échoue à représenter l’ensemble des valeurs en jeu dans la protection de la biodiversité. Nous décrivons alors trois types de valeurs incommensurables avec des bénéfices économiques : la valeur de legs, qui renvoie aux obligations de transmission du patrimoine naturel dont nous avons hérité ; la valeur d’existence, qui renvoie à la considération morale d’intérêts autres que ceux des êtres humains ; la valeur de transformation, qui renvoie à la capacité d’examiner et de critiquer nos préférences et inclinaisons afin d’inclure celles-ci dans une vision du monde rationnelle et cohérente. Pour conclure, nous plaidons en faveur de l’élaboration de méthodes de concertation et d’évaluation participatives et pluralistes permettant de rendre compte de la diversité et de l’hétérogénéité des valeurs de la biodiversité.


Criminologie ◽  
2005 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 151-175 ◽  
Author(s):  
Julie Paquin
Keyword(s):  

RésuméLa forme que prend la fraude fiscale complexe à l’étude est celle d’un marché de factures de complaisance qui a desservi 350 compagnies appartenant à l’industrie montréalaise du vêtement pendant une décennie. Cette fraude est connue sous le nom de l’affaire « Ventex ». L’examen du cas est principalement basé sur les informations tirées des transcriptions judiciaires des procès qui ont découlé de la découverte du scandale. Nous avons également réalisé des entrevues avec des témoins directs et indirects de l’affaire pour compléter les renseignements à notre disposition.En analysant l’affaire « Ventex », nous examinons trois thématiques. La thématique du succès nous amène à étudier les conditions qui ont assuré la viabilité et la pérennité de ce marché spécifique de factures d’accommodation. La thématique de son impunité est justifiée en partie par la tolérance de régulateurs habituels de performance économique des compagnies. Enfin, la thématique du contrôle judiciaire est abordée de façon à expliquer pourquoi l’affaire « Ventex » a donné lieu à des poursuites criminelles, alors que les tribunaux criminels sont rarement sollicités pour sanctionner la délinquance d’affaires. En reconstituant la dynamique de cette fraude fiscale complexe, nos résultats mettent en rapport différents aspects d’un phénomène criminel généralement abordés séparément dans la littérature consacrée à la fraude fiscale.


Author(s):  
Shana Poplack ◽  
Anne St-Amand

RésuméLe présent article décrit la constitution d’un corpus de français oral, baptisé les Récits du français québécois d’autrefois (RFQ), qui comprend des contes, des légendes et des entrevues recueillis auprès de locuteurs nés entre 1846 et 1895. Leur parler est celui du Québec rural du 19e siècle; il montre la variabilité inhérente et les structures vernaculaires caractéristiques des dialectes d’aujourd’hui. Nous examinons les avantages et les inconvénients de ces données diachroniques et montrons que, si elles sont utilisées judicieusement, elles représentent effectivement un stade antérieur du français québécois, avant son contact intense avec l’anglais. À ce titre, elles constituent un point de repère pour situer les traits linguistiques actuels. À partir d’une étude de cas de l’élision du ne, nous montrons comment une comparaison systématique entre les RFQ et le parler vernaculaire contemporain peut servir à repérer un changement linguistique, à le dater et à suivre son acheminement.


2014 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 195-208 ◽  
Author(s):  
Carole Jean-Amans ◽  
Mahamat Abdellatif
Keyword(s):  

Cette contribution vise à analyser le choix de s’engager sur les marchés étrangers sous la forme d’entreprises conjointes ou de filiales totalement détenues dans le contexte des PME. Cette recherche s’appuie sur une série d’entretiens semi-directifs conduits sur la période de juillet 2010 à septembre 2010 auprès de 10 PME françaises internationalisées. Nous avons adopté une analyse quali-quantitative comparée (AQQC), méthode initiée par Ragin (1987) et bien adaptée pour étudier un petit nombre de cas, particulièrement dans une démarche comparative. Nous montrons que l’implantation d’une filiale industrielle dans un pays culturellement perçu éloigné de la France se fait par recours à un partenariat local, tandis que les filiales totalement détenues sont le fait de PME s’inscrivant dans un modèle d’internationalisation rapide.


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