Protée
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Published By Consortium Erudit

1708-2307, 0300-3523

Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 19-29
Author(s):  
Sungdo Kim

Dans cette étude, en choisissant Saussure et Lévi-Strauss comme les figures exemplaires du mouvement structuraliste, j’ai tenté de faire un rapprochement philosophique entre le bouddhisme et le structuralisme et d’expliciter les raisons de ce rapprochement en me concentrant sur certains thèmes majeurs. Cette analyse comporte deux parties. En premier lieu, sur le plan historique, j’ai fourni des éléments méthodologiques de la comparaison des pensées lointaines et rappelé les indices historiques de la réception européenne du bouddhisme, de l’époque de Saussure à celle de Lévi-Strauss, pour saisir la profondeur et la nature du bouddhisme dans les sciences humaines européennes. Dans un deuxième temps, sur le plan ontologique, j’ai essayé d’analyser en parallèle le rejet des ontologies substantielles et la déconstruction du moi et du sujet de trois figures, Bouddha, Saussure, Lévi-Strauss, en mettant en relief trois éléments : vacuité, critique du moi, décentrement de l’anthropocentrisme.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 71-80 ◽  
Author(s):  
Lionel Obadia

Cet article entend explorer une sémiotique sociale des bouddhistes, laquelle se propose d’approcher la question des usages sociaux des signes de l’« être bouddhiste », des modalités de décryptage de l’adhésion au bouddhisme par l’affichage de signes comportementaux, discursifs ou vestimentaires, au sein des communautés elles-mêmes. Autant de marqueurs qui tracent une ligne de démarcation entre la « communauté » (saṇgha) et le reste du monde, et de signes incarnés dans la culture matérielle susceptibles de signaler une adhésion religieuse ou une appartenance confessionnelle – facilement repérables en contexte asiatique. Dans le bouddhisme d’Occident en revanche, les cartes d’une lecture sémiotique des appartenances sont d’autant plus brouillées que, d’une part, la nature du rapport aux symboles et aux normes du bouddhisme est plastique, et que, d’autre part, l’affichage ostensible ou la dissimulation de signes normalement cadrés par les normes religieuses relève d’autres logiques – individuation, schismes, hétérodoxie, etc. À partir de la comparaison de cas concrets recueillis in situ en France et dans d’autres contextes nationaux, les jeux sur les codes sémiotiques de l’appartenance au bouddhisme relèvent en filigrane les enjeux d’adaptation auxquels est confronté le bouddhisme en Occident.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 9-18
Author(s):  
Fabio Rambelli
Keyword(s):  

Après l’intérêt momentané de Roland Barthes pour le bouddhisme zen japonais, plusieurs auteurs ont étudié des aspects sémiotiques de la tradition bouddhiste en général. Dans cet article, nous allons décrire les caractéristiques principales de l’interprétation du zen proposée par Barthes, en particulier son attitude fondamentalement orientaliste et moderniste et sa distance d’avec la pensée bouddhiste classique. Ensuite, nous essaierons de donner un aperçu des questions et des méthodologies explicitement sémiotiques de par leur nature et leur contenu, telles qu’on les a développées au sein de la tradition bouddhiste, à commencer par le rôle de la sémiotique dans la doctrine bouddhiste du salut, avant de continuer par l’étude d’autres thèmes plus spécifiques, comme l’épistémologie, la réalité, et sa représentation, et la textualité. Nous présenterons aussi un exemple de stratégies bouddhistes de remotivation de signes. En conclusion, nous suggérerons de possibles directions de recherche fondées sur une collaboration entre sémioticiens et bouddhologues.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 113-122 ◽  
Author(s):  
Montserrat López Díaz
Keyword(s):  

Nous analysons la première de couverture de guides touristiques de la France, de l’Espagne et du Portugal, dans chaque cas à l’intention d’un public exogène. Chacun de ces territoires doit être capable de transmettre une spécificité et de la faire sienne dans l’ambiance absolument concurrentielle de la prolifération de lieux touristiques. C’est ainsi qu’une identité est bâtie à travers un discours fait de mots et surtout d’icônes servant à profiler le pays en question. La première de couverture des guides fournit alors un accès privilégié à une réalité réduite par la pars pro toto à quelques représentations devenues assez familières. On envisagera donc en quoi ces éléments construisent des emblèmes identitaires.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 81-94 ◽  
Author(s):  
Louis Hébert

Après avoir interdéfini structure, terme, relation et opération, l’auteur propose une fusion de trois typologies d’opérations transformationnelles : celle de Groupe µ, celle de Claude Zilberberg et celle de François Rastier. Ensuite, l’auteur caractérise, principalement à l’aide de sa métatypologie, certains aspects de son corpus d’analyse. Celui-ci est constitué de quelque 270 représentations iconographiques d’êtres fantastiques du bouddhisme tibétain (divinités mondaines ou éveillées, démons, animaux mythiques, monstres, etc.). Il appert notamment que le corpus privilégie l’adjonction (et l’augmentation), parfois flamboyante, et très souvent une forme particulière de celle-ci : la réduplication d’éléments déjà présents dans la forme originelle (par exemple, l’adjonction d’yeux, de bras ou de jambes). Cependant, certains êtres échappent à ces règles, par exemple le Kirtimukha, monstre dont il ne subsiste – suppression maximale et conservation minimale – que la tête. Cette prépondérance d’une sémiotique tonique (adjonctions et augmentations) plutôt qu’atone (suppressions et diminutions) contraste d’une certaine manière avec la notion de vacuité, au coeur du bouddhisme, et le caractère ineffable et, plus généralement, irreprésentable de la réalité ultime.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 55-63
Author(s):  
Simon Kim

À la différence du zazen, la forme méditative du zen la plus connue, qui cherche à annihiler le rapport aux choses terrestres par le retrait dans la méditation (assise), le ko̅an zen choisit d’emprunter aux « choses terrestres » pour mieux en libérer l’esprit. Le ko̅an zen, en effet, se caractérise par son recours au langage en des phrases qui ne font pas sens (du type « Qu’est-ce que la Voie ? » – « Oui. ») ; autrement dit, les « devinettes » et autres « historiettes absurdes » que propose le ko̅an zen à ses pratiquants utilisent le signe, mais pour mieux le démystifier et défaire tous les liens qui le rattachent au sens. Il s’agit de dérouter non pas tant pour révéler l’absurdité ou le vide de toute pensée (langagière), mais surtout pour bousculer l’esprit dans son carcan de signification dans le but de l’amener à accéder au « non-moi (wu-wo) », à la « non-pensée (wu-nian) » qui sont autant de définitions négatives de l’illumination bouddhiste. Si le monde est conçu comme un langage, pour emprunter la formule de Lacan, le ko̅an zen propose une sortie du monde par la destruction du sens, afin d’ouvrir l’esprit à la vérité du « non-mental (wu-nian) », soit à l’éveil. On observera donc la stratégie du signe employée dans ces ko̅an par les maîtres zen pour sortir l’esprit de ses habitudes.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 45-53
Author(s):  
Anna Ghiglione

Cet article s’attache aux paraboles et aux images langagières de la version chinoise du Su̅tra du Lotus, traduit du sanskrit par Kuma̅rajīva en 406. Il souligne le rôle sémiotique que les métaphores filées revêtent dans cette Écriture en tant que signes évocateurs de la bouddhéité, à savoir d’une dimension qui n’est ni sensible ni intelligible, puisqu’elle suppose la disparition de tous les phénomènes et le dépassement de l’illusion identitaire. En exploitant la notion de semiosis illimitée, l’auteure cherche à comprendre quel type d’herméneutique est suggéré dans le texte à ses récepteurs (les lecteurs, les pratiquants) pour atteindre la vacuité et le salut. L’extinction totale et parfaite de la souffrance entraîne, en effet, la déconstruction ontologique de l’enchaînement causal qui régit non seulement le saṃsa̅ra, mais également les systèmes des signes et des significations.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 107-112 ◽  
Author(s):  
Sylvain Brehm
Keyword(s):  

Le statut des représentations mentales dans la lecture n’a fait l’objet que de peu d’études approfondies. Les travaux fondateurs menés en théorie littéraire insistent surtout sur la dimension conceptuelle de ces représentations. Les sciences cognitives, de leur côté, s’intéressent également aux modalités de la compréhension des textes, mais ne prennent en compte ni la dimension esthétique de ces derniers ni la singularité de l’acte de lecture. Nous proposons d’instaurer un dialogue interdisciplinaire afin de montrer que les représentations mentales contiennent des composantes aussi bien sensorielles qu’émotionnelles et conceptuelles.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 123-129 ◽  
Author(s):  
Anne Beyaert-Geslin

L’article étudie la relation au temps d’une peinture de Max Beckman intitulée Tod ([mort] 1938) et observe comment la textualité construit cet effet de sens. Le panneau s’inscrivant dans le contexte des années 1930, il recourt au procédé de la distanciation de Brecht (Verfremdung) et prend ses distances vis-à-vis du temps narratif de la storia. Dans la perspective d’un temps narratif, l’effet de sens temporel est produit par l’aspectualisation, mais, en ce cas, le mouvement aspectuel est interrompu à chaque étape et la catégorie sémantique interrogée. L’effet de sens est alors donné par le rythme d’alternance du connu et de l’inconnu.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 95-104
Author(s):  
Benoît Mauchamp

L’article considère le concept bouddhiste de réincarnation au regard des éléments d’une sémiotique de l’empreinte telle qu’elle est proposée par Jacques Fontanille dans son livre Soma et Séma (2004). Après avoir dégagé les caractéristiques communes de la réincarnation et d’une théorie de l’empreinte, qui toutes deux allient notamment présence et absence, immanence et transcendance, rupture et continuité, le propos s’efforce d’observer plus concrètement ces phénomènes à travers l’étude d’objets filmiques. Les deux films considérés – une fiction populaire de Bertolucci, Little Buddha (1993), et un documentaire de Nati Baratz, Unmistaken Child (2008) – possèdent une intrigue similaire invitant à étudier, sur le plan de l’expression, comment l’empreinte d’un être éveillé peut s’inscrire dans le substrat signifiant du corps et, sur le plan du contenu, la quête d’un moine pour la nouvelle manifestation de son maître décédé.


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