Connexe : les espaces postcommunistes en question(s)
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Published By Universite De Geneve

2673-2750, 2406-5749

Author(s):  
Éric Aunoble ◽  
Jean-François Fayet ◽  
François-Xavier Nérard ◽  
Sofia Tchouikina

Author(s):  
Denis Denisov

This article describes and analyses shifts in political preferences among Sevastopol workers during French intervention (November 1918 – May 1919). After outlining the social landscape of the city during the Russian Civil War, this paper focuses on the interactions between workers, foreign sailors and political parties. The aim of this article is to study the Bolshevisation of Sevastopol's working class based on the paths of several local workers. From the distribution of revolutionary leaflets to agitation in cafés, canteens, and factories, and many other illegal activities, what were the Bolsheviks' tactics to rally local workers to their cause?


Author(s):  
Alexis Berelowitch
Keyword(s):  

Cet article présente une synthèse des nouvelles connaissances sur la place de la paysannerie durant la Guerre civile en Russie de 1918 à 1922, obtenues grâce aux ouvertures des archives dans les années 1990 et leurs publications partielles par l’historien Viktor Danilov et le sociologue Teodor Shanin. Sans forcément bouleverser complètement l’image que l’on pouvait avoir précédemment sur cet épisode crucial de l’histoire russe du XXe siècle, elles la modifient ou la précisent sur bien des points. Tout d’abord, les soulèvements contre le pouvoir soviétique, bien plus nombreux qu’on ne le croyait précédemment, ont joué un rôle souvent décisif dans le déroulement de la Guerre civile et notamment dans la décision d’instaurer la NEP. Ni « Rouges » ni « Blancs », les paysans s’opposaient à la politique prédatrice des uns et des autres. Toutefois, ce que l’on trouve dans les archives, ce sont les récits des soulèvements dont beaucoup ont pour point de départ les réquisitions de blé par le pouvoir bolchevique, opérées par les détachements spéciaux, ou les enrôlements forcés dans l’Armée rouge. Ces révoltes sont d’envergures diverses. En effet, elles peuvent impliquer un seul village à des régions entières, quelques dizaines de personnes à plus de cent mille. Loin d’être monarchistes, les slogans des insurgés nous montrent un rejet de l’ancien régime et une adhésion aux soviets accompagnés d’un refus violent des bolcheviks, assimilés à des voleurs et des profiteurs. Les archives révèlent enfin dans le détail, certes la violence des insurgés, mais surtout celle de la répression massive dont ils furent les victimes.


Author(s):  
Georges Nivat

Parti du film de la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland, L’ombre de Staline, l’article est le fruit d’une relecture des articles et carnets de Gareth Jones, un intrépide jeune journaliste gallois qui, en 1931, après avoir interviewé Hitler, se met en tête d’interviewer Staline. Mais, arrivé à Moscou avec une lettre de recommandation de Lloyd George, il découvre par une collègue la grande famine en Ukraine, que le régime et presque tous les journalistes occidentaux en poste en URSS font tout pour masquer. Les articles et carnets de Gareth révèlent des détails effarants sur cette famine organisée pour pouvoir exporter autant de grain que possible. Le journaliste se joint aux paysans affamés, et subit lui-même la famine et ses premiers effets. Il est ensuite capturé par les services spéciaux qui lui proposent un marché : Gareth Jones est libéré et peut rejoindre l’Angleterre, mais il doit alors démentir les « fausses rumeurs », sinon, six ingénieurs anglais, tout spécialement arrêtés et accusés d’espionnage, vont être condamnés. L’article étudie l’effet du tabou stalinien relayé par la presse occidentale, après que Jones ait vainement clamé la vérité (et ait été tué en Mandchourie deux ans plus tard – probablement par vengeance). Puis, cet article montre la lente progression des études sur cet effrayant épisode d’une famine provoquée. Tout d’abord, le camouflage obstiné, mis en place par le journaliste américain et prix Pullizer en 1932, Walter Duranty, sera étudié. Ensuite, la lente avancée des connaissances sur cette période sera examinée, depuis les travaux de Boris Souvarine et son Staline (1935), jusqu’aux recherches de Robert Conquest publiées dans Harvest of Sorrow (1986), pour terminer avec le dernier ouvrage d’Anne Applebaum, Red Famine (2017), qui pose, entre autres, la question : La Grande Famine en Ukraine correspond-elle au crime de génocide ? Aujourd’hui, le rôle de Gareth Jones est reconnu dans l’Ukraine indépendante, et sa nièce, auteur du livre Gareth Jones : The Manchukuo Incident, paru en 1999, a reçu pour lui, à titre posthume, l’Ordre du Mérite ukrainien.


Author(s):  
Alexandre Bourmeyster

Lorsqu’on évoque la Campagne de glace [Ledjanoj pohod], on songe naturellement à l’Armée des volontaires partie de Rostov le 9 février 1918 sous le commandement du général Lavr Kornilov à la conquête d’Ekaterinodar. Toutefois, l’on ignore trop souvent le rôle décisif joué, à partir d’Ekaterinodar, par Victor Pokrovskij à la tête d’une armée du Kouban qui infligea de lourdes défaites aux bolcheviks dès janvier 1918. Dans son récit, mon père, Nikolaj von Buhrmeister, officier de l’artillerie de la Garde, raconte comment il quitte le front et gagne Ekaterinodar à la fin du mois de décembre 1917, avec deux camarades de sa brigade. Ils s’engagent dans le corps de Volontaires que Viktor Pokrovskij forme sous l’égide de la Rada du Kouban. Avec leur artillerie, ils participent aux premières victoires remportées sur les bolcheviks, mais bientôt, le rapport des forces rend impossible la défense d’Ekaterinodar. Une fois les canons noyés, les artilleurs forment l’escorte de Pokrovskij, commandant de l’armée du Kouban, dans le repli qu’elle opère en montagne. À l’issue de combats incessants, elle effectue sa jonction avec l’armée des Volontaires de Kornilov. Après la mort de Kornilov et l’échec devant Ekaterinodar, la cavalerie de Pokrovskij assure la couverture de cette armée en retraite vers le Don et s’agrandit à mesure que s’accroît le recrutement des cosaques sous son impulsion. Mon père décrit avec vivacité les épisodes de cette épopée, insolite pour un ancien élève du Corps des Pages.


Author(s):  
Pierre Boutonnet

Durant les années 1900–1914, le nombre d’exilés de l’Empire russe séjournant dans les grandes villes d’Europe pour échapper à la répression qui sévissait en Russie augmenta. Certains décédèrent sur leur lieu d’exil. Cet article revient sur les funérailles de cinq d’entre eux qui, hormis le premier, étaient membres du parti socialiste-révolutionnaire (PSR), un parti de la Deuxième Internationale à partir de 1904. Les obsèques de Pëtr Lavrov (en 1900 à Paris), de Pëtr Polivanov (en 1903 à Lorient), de Mihail’ Goc (en 1906 à Genève), de Grigorij Geršuni (en 1908 à Paris) et de Leonid Šiško (en 1910 à Paris) donnèrent lieu à des manifestations au cours desquelles des exilés politiques affirmèrent leurs convictions et soulignèrent ce qui faisait des défunts des révolutionnaires accomplis. Pëtr Lavrov et Grigori Geršuni furent inhumés au cimetière Montparnasse près de sépultures de Communards. Deux monuments furent érigés au-dessus de leur tombe. Un monument vint également orner la tombe de Mihaïl’ Goс au cimetière de Carouge à Genève. Les cinq funérailles dont il est question ici attirèrent non seulement des exilés politiques russes mais également des représentants de partis politiques affiliés à la Deuxième Internationale, des étudiants russes ainsi que des ouvriers émigrés venus des villes de l’Empire russe et des sympathisants socialistes français. Parmi les organisateurs de ces évènements, l’exilé Elie (Il’ja) Rubanovič joua un rôle éminent. Membre du comité central du PSR, disposant de la nationalité française, il mit en scène les liens unissant le PSR au socialisme international. Ces évènements furent des moments de recueillement, de cohésion pour des révolutionnaires affrontant au quotidien les affres de l’exil.


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