Studia Islamica
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Published By Brill

1958-5705, 0585-5292

2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 346-392
Author(s):  
Sepideh Parsapajouh
Keyword(s):  

Résumé La « visite pieuse » (ziyāra) rendue aux figures saintes du chiisme imamite ou duodécimain, à savoir les imams et certains de leurs descendants et compagnons, occupe une place centrale dans la vie de cette branche minoritaire de l’islam. Après une introduction sur la conception de la sainteté et les fondements doctrinaux des pratiques de visite pieuse dans le chiisme imamite, cet article analyse les croyances et les pratiques vouées particulièrement à l’un des lieux les plus visités du chiisme et de tout l’islam, à savoir la tombe du troisième imam al-Ḥusayn à Karbalā, considérée comme le lieu sacré par excellence. Nous étudions ensuite un texte couramment récité par les croyants et pèlerins, attribué au sixième imam Jaʿfar al-Ṣādiq et intitulé Ziyārat al-wārith (« la visite de l’héritier [du Prophète] »). Il apparaît que ce texte ancien, objet d’un processus de canonisation au cours de l’histoire, a déterminé nombre de pratiques pieuses à Karbalā. Basé sur une approche anthropologique, cet article ne traite pas de l’histoire et de l’authenticité de ce texte mais de sa présence dans les formes vivantes de ziyāra contemporaines. Il vise à montrer la correspondance entre un texte traditionnel, normatif et canonique d’une part, et des pratiques vivantes, corporelles et langagières, de pèlerins de cultures différentes d’autre part, dans le monde chiite actuel.


2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 304-345
Author(s):  
Mathieu Terrier
Keyword(s):  

Résumé Cet article propose d’étudier un ensemble de textes traitant philosophiquement de deux pratiques dévotionnelles de l’islam, particulièrement vivaces dans le shīʿisme imāmite et le soufisme : la prière votive (duʿāʾ) et la visite pieuse aux tombeaux des saints (ziyāra). La première partie analyse des textes originaux d’Ibn Sīnā (Avicenne, m. 429/1037) sur le rôle de la prière votive dans l’ordre de la Providence ainsi qu’une épître probablement apocryphe sur la cause de son exaucement. La reprise des thèmes et arguments avicenniens par des philosophes iraniens du XIe/XVIIe siècle est ensuite abordée. Ces pratiques sont alors envisagées dans le cadre de la religiosité shīʿite imāmite et les textes se concentrent davantage sur la visite aux tombes des saints, occasion de la prière votive. Le premier de ces auteurs est Mīr Dāmād (m. 1040/1631), successeur autoproclamé d’Ibn Sīnā à la tête de la philosophie islamique, qui prolonge la voie métaphysique et gnostique de son prédécesseur. Puis vient le méconnu Ḥakīm Qāʾinī (actif en 1029/1619-20) qui, dans une épître sur le sens ésotérique des actes cultuels, relie les aspects sociaux et mystiques de la visite à la tombe des saints. Enfin Quṭb al-Dīn Ashkevarī (m. ca 1090/1679), historien de la sagesse, rapproche la religiosité populaire shīʿite de la religion philosophique des anciens Grecs. L’ensemble suggère qu’en se penchant sur ces pratiques dévotionnelles, à la faveur de la rencontre avec le shīʿisme imāmite et le soufisme, la philosophie islamique a su à la fois renouer avec l’esprit de la philosophie antique, innover sur le plan théorique et approfondir le sens de la religiosité commune pour en faire une initiation à la vie philosophique.


2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 425-426

2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 242-268
Author(s):  
Kabira Masotta
Keyword(s):  

Résumé Dans la Ḥilyat al-awliyāʾ, la visite pieuse (ziyāra) n’est pas mentionnée selon une approche dichotomique laquelle distinguerait la pratique savante de la pratique populaire. Cette représentation dans le soufisme est bien plus tardive. Au contraire, la tradition hagiographique du xe siècle à laquelle se réfère Abū Nuʿaym inscrit véritablement cette pratique dans la voie du taṣawwuf en accord avec les premières générations des pieux prédécesseurs. Dans l’hagiographie, la visite pieuse ne reste pas associée à la seule visite de la tombe du Prophète ou à celle d’un grand shaykh soufi. La ziyāra est indissociablement et davantage liée à la voie du zuhd. Le principe même de pèlerinage ou d’itinéraire spirituel qu’elle sous-tend prend fondamentalement sa source dans le renoncement : le serviteur marche vers la tombe car il est appelé à abandonner ce monde en vue de l’autre monde. La visée de la visite pieuse est bien l’expérience spirituelle du serviteur ; l’expérience initiatique qui le place de facto dans l’au-delà, à l’issue de laquelle l’herméneutique de la Révélation divine peut avoir lieu. Selon les périodes et les profils ascétiques, la visite pieuse prend ainsi forme dans la tradition abūnuʿaymienne entre visite des cimetières, itinéraire mystique, quête initiatrice et filiation spirituelle.


2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 393-423
Author(s):  
Marie-Paule Hille

Résumé La visite pieuse aux tombeaux des saints est une pratique largement répandue dans le nord-ouest de la Chine. Élément constitutif de la sainteté, la ziyāra sera abordée ici à travers une ethnographie menée au sein du Xidaotang, un mouvement soufi chinois minoritaire apparu tardivement à la fin du XIXe siècle. La présente étude se fonde sur un corpus constitué d’une hagiographie, d’une chronique interne, d’observations effectuées près des tombeaux et de discussions avec les dévots. Les textes de type hagiographique mettent en exergue le rôle de la visite pieuse aux tombeaux dans un récit édifiant qui sert à la fois à légitimer le développement de ce nouveau mouvement religieux et à le fondre dans un modèle de sainteté hérité du passé. Les chroniques, quant à elles, mettent en lumière plusieurs contextes de visite pieuse aux tombeaux : fêtes religieuses, fêtes commémoratives, cas de maladie, visites de politesse ainsi que différentes formes de recueillement (collective ou individuelle, avec ou sans invitation de membres extérieurs à la communauté). Aujourd’hui, le culte rendu aux saints défunts concentre une pluralité d’activités pieuses qui sont autant de façon d’exprimer sa religiosité : honorer la mémoire des défunts en leur adressant des prières de paix, rappeler aux hommes leur condition d’hommes mortels soumis à la miséricorde, demander l’intercession des saints pour l’exaucement de vœux ou pour se repentir de ses pêchés, accéder à une étape spirituelle sur la voie de la purification par un déplacement du cœur vers l’espace intime de la tombe.


2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 269-303
Author(s):  
Nelly Amri

Résumé Cet article tente de montrer, à travers l’examen d’un corpus varié de sources, notamment de textes de consultations juridiques et de témoignages de la littérature bio-hagiographique, la variété des positions développées par les juristes du Maghreb médiéval, concernant la visite pieuse ou ziyāra. La croyance dans l’intercession des saints dans leurs tombes, lieux sacralisés et porteurs de baraka, pour lesquels on peut prendre monture, est largement partagée au Maghreb médiéval et focalise aussi bien le commun des fidèles que les ulémas les plus rassis. L’interdit de l’invocation par la médiation du saint, attribué à Mālik, est loin d’être suivi. D’éminents juristes, connus pour traquer les « innovations blâmables » (bidaʿ), reconnaissent la licéité de la ziyāra voire du pèlerinage aux tombeaux des saints et la médiation de ces morts illustres et de leur sépulture, nonobstant certains rituels objet de réprobation. L’article permet de tester la grande capacité d’adaptation de la norme aux réalités sociales et au vécu religieux des hommes, et nous renvoie de cette même norme l’image, non pas d’un corps figé de doctrines intangibles, mais d’une variété d’attitudes, de positions et de « regards savants ». Il montre, une fois de plus, l’impasse à laquelle nous conduisent les approches durcissant par trop l’opposition entre orthodoxie ou encore orthopraxie -qui serait l’apanage d’un islam donné comme savant-, et hétérodoxie que l’on a souvent assimilée à l’islam populaire, alors même que leurs limites sont poreuses, mouvantes et en constante redéfinition.


2020 ◽  
Vol 115 (2-3) ◽  
pp. 249-254
Author(s):  
Didier Inowlocki

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