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57
(FIVE YEARS 10)

H-INDEX

4
(FIVE YEARS 1)

2021 ◽  
Vol 116 (2) ◽  
pp. 242-268
Author(s):  
Kabira Masotta
Keyword(s):  

Résumé Dans la Ḥilyat al-awliyāʾ, la visite pieuse (ziyāra) n’est pas mentionnée selon une approche dichotomique laquelle distinguerait la pratique savante de la pratique populaire. Cette représentation dans le soufisme est bien plus tardive. Au contraire, la tradition hagiographique du xe siècle à laquelle se réfère Abū Nuʿaym inscrit véritablement cette pratique dans la voie du taṣawwuf en accord avec les premières générations des pieux prédécesseurs. Dans l’hagiographie, la visite pieuse ne reste pas associée à la seule visite de la tombe du Prophète ou à celle d’un grand shaykh soufi. La ziyāra est indissociablement et davantage liée à la voie du zuhd. Le principe même de pèlerinage ou d’itinéraire spirituel qu’elle sous-tend prend fondamentalement sa source dans le renoncement : le serviteur marche vers la tombe car il est appelé à abandonner ce monde en vue de l’autre monde. La visée de la visite pieuse est bien l’expérience spirituelle du serviteur ; l’expérience initiatique qui le place de facto dans l’au-delà, à l’issue de laquelle l’herméneutique de la Révélation divine peut avoir lieu. Selon les périodes et les profils ascétiques, la visite pieuse prend ainsi forme dans la tradition abūnuʿaymienne entre visite des cimetières, itinéraire mystique, quête initiatrice et filiation spirituelle.


2021 ◽  
Vol 32 ◽  
pp. 70-85
Author(s):  
Catherine Khordoc

Cet article entreprend une analyse des essais de Monique Bosco, publiés pendant les huit dernières années de sa vie, entre 1998 et 2006, à la lumière de la tradition des lamentations. En examinant le recours à l’intertextualité dans ces essais, notre étude privilégie la dimension de la lamentation qui vise l’interrogation plutôt que la complainte. Dans le contexte de la Shoah, Bosco cherche, à l’instar du Livre des Lamentations, à comprendre comment ce qui est arrivé a pu avoir lieu, une quête qui passe nécessairement par la lecture de textes historiques, philosophiques et autobiographiques.This article undertakes an analysis of Monique Bosco’s essays, published during the last eight years of her life, between 1998 and 2006, in light of the lament tradition. Focusing on the use of intertextuality in these essays, the article emphasizes lamentation as an interrogation rather than a lament, a notion that perhaps comes more immediately to mind. In the context of the Shoah, Bosco seeks to understand in the manner of the Book of Lamentations how what happened could have happened, a quest that necessarily involves the reading of historical, philosophical and autobiographical texts.


Author(s):  
Monique Pinçon-Charlot ◽  
Edmond Préteceille ◽  
Paul Rendu

Dans le cours de nos recherches sur les politiques urbaines, l’analyse statistique de la distribution spatiale et sociale des équipements collectifs à l’échelle d’une région urbaine socialement diversifiée nous a paru une étape indispensable pour l’étude des effets sociaux de ces politiques. Rassembler, traiter, interpréter la somme, considérable, des informations nécessaires sur un ensemble social aussi vaste que la région parisienne demande un travail tel qu’il implique, en fait, la coopération de plusieurs chercheurs pendant plusieurs années. Du point de vue des rapports entre les chercheurs eux-mêmes, ce n’est pas toujours simple, dans la mesure où il faut gérer en permanence la contradiction entre la nécessité d’une problématique commune définissant précisément le programme de travail et les différences inévitables (et productives à condition qu’elles ne soient pas paralysantes) de sensibilité théorique, de manière de travailler, d’écrire… De plus, l’idéologie professionnelle dominante dans la recherche en sciences sociales est fortement individualiste, et les instances scientifiques, commissions du CNRS entre autres, ont une attitude encore trop réservée par rapport aux travaux collectifs. La réalisation de travaux empiriques d’une certaine ampleur exige également des moyens importants. Ces travaux présentés ici ont pu être menés à leur terme grâce principalement aux financements du Commissariat Général au Plan puis à ceux du Plan-Construction. Bien sûr, ce n’est pas très élégant de parler d’argent dans une discussion épistémologique. Et puis nous avions « choisi » les plus mauvaises conditions possibles pour faire ce travail : sur contrats (il nous en a fallu sept ou huit pour l’ensemble du programme, gymnastique passible de la réprobation de la Cour des comptes, faut-il l’avouer ?) devant financer nos salaires, les charges sociales, etc., avant même les frais de recherche, et tout cela en pleine période de récession de la recherche contractuelle et de désintérêt pour les travaux sociologiques quantitatifs de la part de nombreuses administrations. Et il faut bien dire que le long travail de « digestion théorique » des résultats, indispensables pour donner tout son sens au travail statistique, n’a pu avoir lieu vraiment que grâce à notre intégration au CNRS en cours de route.


2020 ◽  
Vol 22 (35) ◽  
Author(s):  
Marie- Pierre Lassus
Keyword(s):  

L’objectif est de montrer comment l’orchestre peut être un lieu d’éducation capable de redonner confiance et estime de soi aux personnes détenues et améliorer le vivre-ensemble dans les prisons. L’étude s’appuie sur la méthodologie de la recherche-action (qualitative-quantitative) et de la recherche-création pour montrer que les valeurs apprises dans l’orchestre (écoute, responsabilité, discipline, solidarité, convivence) sont applicables au quotidien et peuvent engager des processus de transformation en faisant découvrir à chacun des possibilités inédites qui facilitent la réinsertion dans la vie sociale. Dans le contexte des prisons françaises, caractérisées aujourd’hui par une surpopulation croissante générant conflits et violence, ou celui des prisons vénézuéliennes où ces problèmes sont récurrents, la création d’orchestres est un projet politique, visant à instaurer un espace commun et personnel où peuvent interagir les personnes détenues vouées en ces lieux à la séparation et à la fragmentation des espaces et du temps. En conclusion, l’éducation ne peut avoir lieu sans la création d’un milieu convivial (au sens donné par le mouvement international convivialiste) où s’affirment les principes d’individuation et d’opposition créatrice qui sont au fondement de toute véritable démocratie comme de l’orchestre conçu comme une micro-société.


2020 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
Author(s):  
Joanna Redden

Background  Child welfare agencies in many countries are increasingly using predictive analytics to influence decisions about the allocations of resources and services, risk, and intervention.Analysis  The speed with which predictive analytics is being introduced in child welfare services is problematic. Research on this issue raises significant concerns about inequality, transparency, public accountability and oversight.Conclusion and implications  These systems are being introduced before adequate review and necessary public debate on whether they should be used in areas of social care. In order for such debate to occur, there needs to be: a) more information about where and how these systems are being implemented; b) greater effort to generate wider public deliberation about their use; and c) more investigation of their impact on practitioners and families.Contexte  Dans plusieurs pays, les agences de protection de l’enfance recourent de plus en plus à l’analyse prédictive afin d’influencer les décisions sur l’allocation des ressources et services, le risque et les interventions.Analyse  L’empressement avec lequel on a commencé à appliquer l’analyse prédictive aux services de protection de l’enfance pose un problème. En effet, la recherche sur ce sujet soulève des questions significatives sur l’inégalité, la transparence, l’obligation publique de rendre des comptes et la surveillance publique.Conclusion et implications  On a adopté cette approche avant de l’avoir examiné adéquatement ou d’avoir débattu publiquement de sa pertinence pour les services sociaux. Pour qu’un tel débat puisse avoir lieu, il faudrait : a) plus d’information sur où et comment instaurer cette approche; b) un plus grand effort pour encourager des délibérations publiques sur celle-ci; et c) une investigation plus approfondie de son impact sur les praticiens et les familles.


Author(s):  
Mélanie Montinard
Keyword(s):  

Résumé En privilégiant, à partir d’une perspective ethnographique, les points de vue des personnes en mouvement, le présent article cherche à traiter des différentes wout (routes, en créole haïtien) que les Haïtiens ont empruntées, spécifiquement à partir du Brésil. Je propose une analyse des configurations et des dynamiques de la mobilité pour chache lavi (chercher la vie). Quels sont les sens et les usages pratiques de la catégorie wout? Comment s’articule la circulation des individus et des familles face aux contrôles des gouvernements et des agences d’immigration ? Comment se déploient les stratégies pour que les wout des individus puissent avoir lieu en dépit des impasses physiques et symboliques ? Chache lavi non seulement crée, construit et déconstruit des relations entre les personnes, mais il implique également des tensions et des dimensions subjectives, outre des jeux permanents entre le légal et l’illégal.


2019 ◽  
Vol 19 (3) ◽  
pp. 575-622
Author(s):  
Michel Morin
Keyword(s):  

La personne qui règle un litige à l’amiable entend parfois recouvrer la somme qu’elle débourse. Ainsi, la caution peut réclamer le montant de la transaction au débiteur principal. Le débiteur solidaire qui transige avec le créancier peut réclamer la part de ses codébiteurs. Ces deux recours constituent des cas de subrogation légale. La prescription n’est donc pas acquise; elle a été interrompue par l’action du créancier. Dès lors, la créance transmise par le mécanisme de la subrogation pourra être recouvrée d’un autre débiteur. Le subrogé devra démontrer l’existence et l’étendue de cette créance. De plus, le créancier pourra parfois être préféré au subrogé pour le solde qui lui est dû. Même si une remise de la dette a eu lieu, les deux recours peuvent coexister, ce qui suppose qu’il n’y ait pas novation. Enfin, dans certaines hypothèses, la subrogation ne peut avoir lieu, quoiqu’une tierce personne soit tenue d’indemniser la personne qui transige. La jurisprudence nous conduit cependant au même résultat : celui qui transige ne pourra recouvrer plus que ce qu’il aurait obtenu sans régler le litige. Il devra faire la preuve de l’existence de la créance et démontrer que le montant de ses pertes n’aurait pas été moins élevé en l’absence de transaction.


2019 ◽  
pp. 196-217
Author(s):  
Marie Dominique Garnier ◽  
Annie Benveniste ◽  
Monique Sélim
Keyword(s):  

Ce dossier présente trois réactions féministes et non-« universalistes » à l’ampleur mondiale du mouvement #MeToo. En contexte francophone, des voix critiques se sont fait entendre au nom d’une « liberté » républicaine, voix rassemblées sous le label de la « rubrique Deneuve ». Si un certain nombre de prises de paroles ont pu légitimement avoir lieu contre ce qu’il est convenu d’appeler la « domination masculine », il n’est pas certain cependant que, comme l’analyse Laure Murat dans Une Révolution sexuelle ? (2018) se soit écrit dans cette prise de parole « le prologue d’un livre qui commence ». Il n’est pas davantage certain que l’après-Weinstein soit l’occasion, comme elle l’écrit avec optimisme, de « réparer le contrat social ». Comment un contrat social peut-il être établi dès lors qu’une partie du « social » s’articule à ce que Deleuze et Guattari ont analysé comme un ensemble de « groupes assujettis » (par opposition à des groupes-sujets, c’est-à-dire des ensembles non identitaires, par exemple non assujettis à une identité de genre) ? Et comment penser les interstices d’un nouveau féminisme sans continuer à croire au concept binarisant de « domination », que les analyses de Michel Foucault ont revisité de façon convaincante pour lui substituer un tout autre niveau d’analyses, à savoir celui d’une microphysique du pouvoir ? Comment repenser le corps social dessiné par un « après #MeToo » en lui inventant un contre-discours qui ne se laisse pas prendre au piège de notions et de catégories oppositionnelles simplistes ? Les trois lectures présentées ici émanent de champs disciplinaires différents. Dans une perspective féministe non binaire qui décrypte les différences majeures entre les mobilisations post-1968 et les luttes présentes, Marie-Dominique Garnier interroge la notion désormais centrale de consentement dans la pensée française, Annie Benveniste revient sur la médiatisation en France de #MeToo un an après, et Monique Selim dévoile les enchaînements sémantiques et conceptuels qui travaillent au succès de #MeToo.


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