Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent dans tous les pays industrialisés une cause majeure de morbidité et de mortalité, y compris en Suisse où elles figurent en tête des maladies diagnostiquées au cabinet médical (12.4%) et des motifs d’hospitalisation (9.6%) en 2004/2005. Cependant, les données statistiques de l’incapacité de travail et d’invalidité consécutives aux MCV demeurent lacunaires. Basée sur une revue de la littérature médicale et sur les statistiques officielles, les MCV ne représentaient que 2.3% des motifs d’arrêt de travail > 6 jours délivrés par les médecins de 1ers recours pour les patients de moins de 65 ans. Par ailleurs, les MCV ne correspondaient qu’à 2.5% de l’ensemble des rentes d’invalidité accordées aux femmes, ce taux étant de 5.5% chez les hommes en 2006. Entre 1987 et 2006, la proportion de diagnostics de MCV établis au cabinet médical a régressé de 14.6 à 12.4% (–15%), et plus encore celle des rentes de l’Assurance invalidité (AI) pour MCV qui a passé de 9.6 à 4.1% (–57%). L’ampleur de ces changements soulignent la nécessité de pouvoir disposer de données statistiques plus détaillées pour mesurer l’adéquation entre les dépenses consacrées à la prévention et le traitement des MCV et leur répercussion économique sur l’incapacité de travail et l’invalidité.