La cohérence cardiaque : état des connaissances actuelles et bénéfices en psychiatrie

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 547-547
Author(s):  
P. Gerard ◽  
S. Dollfus

Le stress joue un rôle prépondérant dans un grand nombre d’affections psychiatriques. L’institut HeartMath® a développé une technique de gestion du stress appelée cohérence cardiaque. Cette technique se fonde sur une rééducation du système nerveux autonome en améliorant l’équilibre de la balance sympatho-vagale par augmentation de la Variabilité de la Fréquence Cardiaque (VFC). Par cela, on obtient une augmentation de la flexibilité de ce système nerveux autonome et ainsi une meilleure tolérance au stress.À ce jour, la VFC peut se mesurer à l’aide d’un photopléthysmographe relié à un ordinateur permettant de visualiser le résultat (biofeedback). L’intérêt du biofeedback est la visualisation en direct de la VFC au cours de manœuvres respiratoires et techniques issues des thérapies cognitivo-comportementales Le lien entre une altération de la VFC et différentes pathologies organiques (telles que l’hypertension artérielle et l’infarctus du myocarde) mais aussi psychiatriques (telles que les troubles anxieux et thymiques) a été établi depuis plusieurs années. De même, l’administration de certaines molécules comme les bêta-bloquants et les antidépresseurs sont associés à l’augmentation de la VFC lors de l’amélioration des symptômes. Enfin, la cohérence cardiaque a déjà prouvé ses bénéfices dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques tels que les troubles anxieux et les troubles thymiques. Notre but est de réaliser une synthèse des connaissances actuelles sur la VFC et la cohérence cardiaque, de présenter cette thérapie, puis d’exposer ses bénéfices dans le traitement des pathologies psychiatriques allant des troubles anxieux jusqu’aux syndromes schizophréniques.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 13-13
Author(s):  
S. Dolfus

Le concept de cohérence cardiaque est apparu aux États-Unis vers les années 1995 et reste encore peu connu en France.Définition du conceptSi on a longtemps pensé que le rythme cardiaque était parfaitement régulier, on sait aujourd’hui que la fréquence cardiaque varie en permanence. Or, cette variabilité (VFC) est un excellent reflet de la capacité du cœur à moduler son rythme en fonction des sollicitations internes et externes. Elle est régulée par le système nerveux autonome (SNA), comprenant les systèmes sympathique (accélérateur) et parasympathique (frein) et sous la dépendance d’un circuit complexe incluant plusieurs régions cérébrales, corticales et limbiques. La synchronisation de l’activité de ces 2 systèmes provoque un phénomène de « balancier physiologique » appelé cohérence cardiaque. Or, le rythme cardiaque reflète notre état émotionnel, qui en affecte à son tour les aptitudes du cerveau à organiser l’information. Nos pensées, perceptions et réactions émotionnelles sont transmises du cerveau au cœur via les deux branches du système nerveux autonome et sont liées au rythme cardiaque. Mais les liens entre cœur et cerveau sont réciproques : en modifiant notre rythme cardiaque notamment en modifiant notre respiration, on influence le fonctionnement du cerveau et donc potentiellement notre état émotionnel.Applications thérapeutiquesEn utilisant un capteur de pulsations placé sur le doigt ou sur le lobe de l’oreille, relié à un ordinateur équipé d’un logiciel informatique, on peut en direct par la méthode de biofeedback suivre et ajuster sa courbe de cohérence cardiaque. Les travaux récents suggèrent que la VFC est un indicateur de la capacité à faire face au stress et à la régulation des émotions d’où son intérêt dans les troubles dépressifs et anxieux. Les programmes de cohérence cardiaque semblent cependant efficaces dans la gestion du stress quel qu’il soit et s’adressent donc à tous nos patients.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 12-12
Author(s):  
A. Brion

Le biofeedback, ou rétroaction biologique, est l’application au vivant du principe général de feedback développé par les premiers théoriciens de la cybernétique. Son développement depuis les années soixante tient à la convergence de plusieurs disciplines (physiologie, neurophysiologie, psychologie expérimentale…) et à leur évolution, sans appartenir en propre à aucune d’elles. Les techniques de biofeedback permettent le contrôle ou la modulation par l’individu de processus physiologiques habituellement non conscients à travers un conditionnement de type opérant ; mécanisme dont l’étude revient aux théories de l’apprentissage sur lesquelles se fondent les thérapies comportementales et cognitives (TCC). La possibilité de conditionner le système nerveux autonome par des procédures de conditionnement opérant est à l’origine du développement de la médecine comportementale. Dans plusieurs domaines thérapeutiques (gestion du stress et de l’anxiété, douleur, insomnie…), le biofeedback d’un paramètre physiologique périphérique est un élément d’une stratégie de régulation émotionnelle qui associe d’autres formes de thérapies : relaxation, restructuration cognitive, contrôle du stimulus. Le NeuroFeedback (NF), qui utilise le biofeedback EEG, a montré depuis une dizaine d’années son intérêt thérapeutique pour une stratégie de régulation attentionnelle et a montré plus particulièrement son efficacité dans le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. La question de la spécificité de l’action thérapeutique du biofeedback reste controversée et nécessite encore des études contrôlées. Cependant, le biofeedback et le neurofeedback semblent pouvoir s’intégrer aux TCC, et permettent d’engager une réflexion physiologique et clinique quant à ses modalités d’action au niveau cognitif et émotionnel.


2019 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 39-40
Author(s):  
A. Madani ◽  
R. Wanono ◽  
E. Vidal-Petiot ◽  
P. Balagny ◽  
H. Benzaquen ◽  
...  

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 551-551
Author(s):  
P.-M. Llorca

L’hypothèse dopaminergique reste l’hypothèse mécanistique dominante de la schizophrénie, plus de 50 ans après sa formulation. On ignore toujours les causes de la dysrégulation dopaminergique, et certains patients ne répondent pas complètement aux traitements actuels. Il est donc nécessaire de réinterroger nos paradigmes concernant la sémiologie schizophrénique, ses mécanismes physiopathologiques et de nouvelles approches thérapeutiques. Sur un plan sémiologique, Bleuler plaçait l’atteinte des affects au premier rang des symptômes fondamentaux de la schizophrénie. L’intérêt s’est ensuite plutôt tourné vers les symptômes positifs et les troubles cognitifs. Nous proposons de présenter les travaux récents – utilisant notamment les paradigmes d’imagerie fonctionnelle – portant spécifiquement sur l’étude des émotions dans la schizophrénie. Nous évoquerons et mettrons en perspective différentes stratégies : études des cognitions sociales (reconnaissance des émotions), induction d’états émotionnels, capacité d’expression des émotions. Sur un plan biologique, des travaux récents suggèrent l’implication de perturbations de la vitamine D dans un grand nombre de troubles psychiatriques majeurs. La vitamine D exerce un rôle fondamental dans le développement et le fonctionnement du système nerveux central. Les patients souffrant de schizophrénie présentent plusieurs facteurs de risque de carence potentiels. Après avoir décrit les aspects physiopathologiques, nous présenterons les données sur le statut vitaminique dans cette population et les conséquences cliniques potentielles qui en découlent. Enfin, sur un plan thérapeutique, nous synthétiserons les données en faveur de l’implication d’une inflammation chronique du système nerveux central dans le déclenchement et le maintien d’une sémiologie schizophrénique. Nous présenterons les possibilités thérapeutiques qui peuvent potentiellement être proposées en adjonction des traitements classiques. Au cours de ces trois présentations nous aurons réinterrogé l’approche sémiologique, nos connaissances biologiques et les thérapeutiques innovantes que nous pouvons proposer aux patients souffrant de schizophrénie.


2011 ◽  
Vol 11 (111) ◽  
pp. 23-26
Author(s):  
Alexandre Cazenoves

Author(s):  
Geraint Fuller ◽  
Catherine Masson

1947 ◽  
Vol 114 (4-5) ◽  
pp. 376-376
Author(s):  
J. Mawas

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 12-13
Author(s):  
O. Pallanca

L’émotion et sa régulation sont des processus psychophysiologiques qui jouent un rôle central dans la physiopathologie de nombreux troubles psychiatriques. On distingue classiquement l’expression émotionnelle verbale et non verbale (timbre de la voix, expression du visage, gestuelle, modifications physiologiques périphériques). Ces modifications physiologiques peuvent concerner : le rythme cardiaque, la résistance cutanée, la température cutanée, la respiration ou encore la contraction musculaire. Le biofeedback utilise les modifications physiologiques associées aux émotions afin de les faire émerger à la conscience et ainsi permettre leur régulation via des stratégies cognitives. Les équipements de biofeedback permettent en effet d’utiliser ces signaux grâce à une boucle de rétroaction permettant leur enregistrement par des capteurs et leur restitution visuelle ou sonore. Le traitement par biofeedback permet aux patients souffrant de troubles anxieux d’apprendre des stratégies basées sur les théories du conditionnement opérant aidant à réguler leur réactivité émotionnelle. L’apprentissage de la régulation de la fréquence respiratoire et de la variabilité du rythme cardiaque sont les paramètres physiologiques les plus utilisés en pratique clinique et présentant le niveau de preuve le plus élevé. Ils permettent de mettre en œuvre la technique dite de cohérence cardiaque et de réguler ou stabiliser un état émotionnel. Cette technique est souvent couplée à l’utilisation de l’enregistrement de la résistance cutanée.


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