Le biofeedback comme outil de compréhension et de régulation des émotions

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 12-13
Author(s):  
O. Pallanca

L’émotion et sa régulation sont des processus psychophysiologiques qui jouent un rôle central dans la physiopathologie de nombreux troubles psychiatriques. On distingue classiquement l’expression émotionnelle verbale et non verbale (timbre de la voix, expression du visage, gestuelle, modifications physiologiques périphériques). Ces modifications physiologiques peuvent concerner : le rythme cardiaque, la résistance cutanée, la température cutanée, la respiration ou encore la contraction musculaire. Le biofeedback utilise les modifications physiologiques associées aux émotions afin de les faire émerger à la conscience et ainsi permettre leur régulation via des stratégies cognitives. Les équipements de biofeedback permettent en effet d’utiliser ces signaux grâce à une boucle de rétroaction permettant leur enregistrement par des capteurs et leur restitution visuelle ou sonore. Le traitement par biofeedback permet aux patients souffrant de troubles anxieux d’apprendre des stratégies basées sur les théories du conditionnement opérant aidant à réguler leur réactivité émotionnelle. L’apprentissage de la régulation de la fréquence respiratoire et de la variabilité du rythme cardiaque sont les paramètres physiologiques les plus utilisés en pratique clinique et présentant le niveau de preuve le plus élevé. Ils permettent de mettre en œuvre la technique dite de cohérence cardiaque et de réguler ou stabiliser un état émotionnel. Cette technique est souvent couplée à l’utilisation de l’enregistrement de la résistance cutanée.

Author(s):  
A. Chauvin ◽  
C. Massoubre ◽  
C. Gil-Jardine ◽  
R. Sicot ◽  
P. Le Conte ◽  
...  

De nombreux patients consultant aux urgences souffrent de pathologies psychiatriques préexistantes ou ont une symptomatologie évocatrice d’une pathologie psychiatrique. En effet, les troubles psychiatriques touchent un adulte sur quatre, et 75%des affections psychiatriques débutent avant l’âge de 25 ans. Le parcours de soins d’un patient adulte à présentation psychiatrique dans les structures d’urgences concerne de multiples intervenants. La complexité inhérente à ces patients complexes ainsi qu’à l’interdisciplinarité induite dans la prise en charge impose un cadre de prise en charge clair et consensuel. Des experts de la psychiatrie, de la gérontopsychiatrie et de la médecine d’urgence se sont réunis pour émettre ces recommandations de bonnes pratiques. Le choix de présenter des recommandations de bonnes pratiques et non des recommandations formalisées d’experts a été fait devant l’insuffisance de littérature de fort niveau de preuve dans certaines thématiques et de l’existence de controverses. À travers ces recommandations de bonnes pratiques cliniques, ils se sont attachés à décrire la prise en charge de ses patients aussi bien en préqu’en intrahospitalier. Les objectifs de ces recommandations sont de présenter les éléments indispensables à l’organisation du parcours de soins de ces patients, la gestion de l’agitation ainsi que la prise en charge pharmacologique ou non. Une partie spécifique est consacrée aux aspects réglementaires.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 547-547
Author(s):  
P. Gerard ◽  
S. Dollfus

Le stress joue un rôle prépondérant dans un grand nombre d’affections psychiatriques. L’institut HeartMath® a développé une technique de gestion du stress appelée cohérence cardiaque. Cette technique se fonde sur une rééducation du système nerveux autonome en améliorant l’équilibre de la balance sympatho-vagale par augmentation de la Variabilité de la Fréquence Cardiaque (VFC). Par cela, on obtient une augmentation de la flexibilité de ce système nerveux autonome et ainsi une meilleure tolérance au stress.À ce jour, la VFC peut se mesurer à l’aide d’un photopléthysmographe relié à un ordinateur permettant de visualiser le résultat (biofeedback). L’intérêt du biofeedback est la visualisation en direct de la VFC au cours de manœuvres respiratoires et techniques issues des thérapies cognitivo-comportementales Le lien entre une altération de la VFC et différentes pathologies organiques (telles que l’hypertension artérielle et l’infarctus du myocarde) mais aussi psychiatriques (telles que les troubles anxieux et thymiques) a été établi depuis plusieurs années. De même, l’administration de certaines molécules comme les bêta-bloquants et les antidépresseurs sont associés à l’augmentation de la VFC lors de l’amélioration des symptômes. Enfin, la cohérence cardiaque a déjà prouvé ses bénéfices dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques tels que les troubles anxieux et les troubles thymiques. Notre but est de réaliser une synthèse des connaissances actuelles sur la VFC et la cohérence cardiaque, de présenter cette thérapie, puis d’exposer ses bénéfices dans le traitement des pathologies psychiatriques allant des troubles anxieux jusqu’aux syndromes schizophréniques.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 13-13
Author(s):  
J.-A. Micoulaud Franchi

Le « neurofeedback » est une technique de biofeedback, appelée également « EEG biofeedback », utilisant l’enregistrement électroencéphalographique (EEG). Cette technique existe depuis près de 30 ans. Deux grands types de protocoles de neurofeedback en fonction du type de traitement en temps réel réalisé sur le signal EEG sont retrouvés. Dans le premier, la puissance spectrale d’une bande fréquentielle EEG en regard d’une région cérébrale est calculée. Il peut être par exemple demandé au sujet d’augmenter la puissance spectrale de la bande bêta ou de diminuer celle de la bande thêta enregistrées sur l’électrode Cz, donc en regard de la région centrale médiale. Dans le second, l’amplitude d’un potentiel lent, appelé SCP pour Slow Cortical Potential, en Cz est calculé. Il est alors demandé au sujet soit d’augmenter, soit de diminuer l’amplitude du SCP. Le neurofeedback permet principalement de favoriser les capacités attentionnelles et d’éveil d’un sujet. Ainsi son application thérapeutique est principalement le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), où il s’agit d’une technique désormais considérée comme valide. Il est également utilisé comme thérapeutique complémentaire non pharmacologique dans la prise en charge des troubles envahissant du développement et dans les épilepsies pharmacorésistantes. Ces applications dans d’autres troubles psychiatriques restent plus marginales. Le neurofeedback est très peu connu et développé en France. Pourtant, il permet un renouveau de la neurophysiologie clinique en psychiatrie en proposant une approche thérapeutique et ouvre des voies de recherches neurophysiologiques novatrices.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 639-640 ◽  
Author(s):  
M. El Hadj Khalif ◽  
L. Gaha

L’approche socioculturelle en psychiatrie constitue un champ précieux d’investigation des pathologies mentales. Elle représente, au-delà d’un héritage important, un domaine en constant développement dont l’évolution est tributaire de son inscription dans un contexte intégrant plusieurs intervenants, médecins mais aussi anthropologues, ethnopsychiatres, et sociologues. En effet, l’abord transculturel se multiplie dans l’ensemble des recherches épidémiologiques et cliniques en psychiatrie et maintenant on lui assigne une place essentielle dans les classifications officielles.Nous nous proposons dans ce présent travail, d’étudier à travers une revue de la littérature et des travaux réalisés dans le service de psychiatrie de Monastir l’implication des aspects culturels en Tunisie dans la survenue des troubles psychiatriques.Au fil des échanges professionnels entre psychiatres tunisiens, il est apparu que la dimension culturelle infiltrait la pratique de la psychiatrie. Parmi les facteurs liés au patient et à son environnement, on trouve la migration (isolement, défaut de communication, problèmes linguistiques), le chômage, l’inaccessibilité aux soins, la tolérance des familles, le recours à la tradi-thérapie et la pensée magique dans l’explication des manifestations psychiatriques.Bien que la maladie mentale soit universelle, de nombreuses études transculturelles nationales et mêmes internationales ont montré des aspects différentiels et comparatifs des troubles mentaux suivant les différentes cultures. Cette divergence clinique a fait l’unanimité de la littérature quant à l’influence significative de la culture dans la survenue des troubles psychiatriques, mais n’ont pas encore, bien sûr, d’établir une relation de causalité.L’histoire, la littérature et notre pratique clinique quotidienne attestent que notre culture maghrébine peut influencer largement la forme, le contenu, l’ampleur des manifestations cliniques et le pronostic des troubles mentaux. L’ensemble de ces aspects culturels requiert une évaluation fine et systématisée par les thérapeutes psychiatres afin d’offrir une prise en charge globale, ciblée et s’intégrant dans un projet de soins personnalisé.


2006 ◽  
Vol 10 (1) ◽  
pp. 75-80
Author(s):  
François Borgeat ◽  
Ariel Stravynski

Résumé Les modèles explicatifs de nature biologique connaissent une popularité croissante en psychiatrie. La raison de cette tendance idéologique est examinée de façon critique et des évidences contradictoires sont soulignées. Une conception exclusivement biologique des troubles psychiatriques semble plus prescriptive que descriptive des faits démontrés. Les modèles biologiques, d'apparence plus «scientifique», exercent une attraction particulière sur les professionnels de formation biomédicale et, en ce sens, comportent des implications importantes pour la pratique psychiatrique. Leurs influences sur la pratique clinique, la formation professionnelle et la recherche sont revues et discutées.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 90-91
Author(s):  
L. Samalin

Depuis une trentaine d’années, dans le but d’aider le clinicien à décider des soins appropriés à des circonstances cliniques spécifiques, des recommandations professionnelles ont été développées de façon méthodique. Elles visent à améliorer la qualité des soins en limitant la variabilité inexpliquée des soins et en intégrant les progrès issus de la recherche clinique. Il existe à l’heure actuelle de nombreuses recommandations professionnelles dans tous les troubles psychiatriques qui sont élaborées par des agences ou sociétés savantes nationales et internationales. D’un point de vue méthodologique, nous retrouvons deux grands types de recommandations professionnelles : celles fondées sur une gradation du niveau de preuve disponibles ou « Evidence-Based Guidelines » et celles fondées sur des avis formalisés ou des consensus d’experts ou « Consensus-Based Guidelines ». Chacune de ses méthodologies présente ses avantages et ses limites. Le développement exponentiel de ces recommandations rend difficile le choix du clinicien quant à quelle recommandation professionnelle utiliser en pratique clinique. Une meilleure compréhension de ces aspects méthodologiques pourrait permettre de faciliter ce choix et favoriser l’adhésion des psychiatres à leur utilisation.


2020 ◽  
Vol 7 (2) ◽  
pp. 162-166
Author(s):  
Zoubir Benmebarek ◽  

Depuis leur introduction en pratique clinique dans les années 70, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont connu un succès inégalé vu leur caractère empirique et leur efficacité dans le traitement de nombreux troubles psychiatriques. Ceci a encouragé leur adoption par la majorité des praticiens à travers le monde entier. Issues de la psychologie expérimentale, les TCC ont été développées essentiellement en occident et les principales études publiées concernaient des patients venant de cette région du monde. Pour appliquer les TCC à des patients d’autres cultures, il a toujours été nécessaire d’apporter des modifications soit dans leurs principes théoriques soit dans leurs techniques afin de les rendre compatibles aux autres contextes socioculturels et religieux. Dans le monde musulman, bien que globalement acceptées, les TCC ont fait l’objet d’évaluations et de critiques quant à leur harmonie avec les valeurs de l’Islam. Une littérature scientifique de plus en plus abondante, surtout en langue anglaise, aborde cette thématique bien qu’elle reste, à ce stade, essentiellement limitée à l’aspect théorique. Ce courant est quasi inexistant dans les pays francophones et le but de cette brève revue est de relever les points saillants des études sur les TCC vues d’une perspective islamique.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 14-14
Author(s):  
O. Bonnot

La pratique clinique quotidienne est loin d’être toujours en accord avec l’adage qui postule qu’il faut avant tout éliminer une pathologie organique avant de prendre en charge un patient psychiatrique. Les rapports entre la psychiatrie et l’organicité ne sont historiquement pas simples mais aujourd’hui, l’étude des pathologies organiques rares associées aux troubles psychiatriques doit intéresser les psychiatres pour trois raisons principales que nous essayerons de mettre en évidence : 1 : il existe des pathologies traitables que des signes psychiatriques atypiques peuvent permettre de mettre évidence ou d’aider à rechercher. Ces pathologies peuvent se présenter par des symptômes psychiatriques isolés et leur prise en charge précoce est un facteur pronostique essentiel pour le patient. Les maladies neurométaboliques en fournissent un excellent exemple ; 2 : certaines pathologies génétiques peuvent être associées à des troubles schizophréniques, autistiques ou instrumentaux. Les processus génétiques, neuronaux et cognitifs qui interviennent nous permettent de mieux comprendre l’étiopathogénie de certains troubles psychiatriques. Ces maladies peuvent constituer des modèles de compréhension de certaines dimensions des troubles psychiatriques. Les microdélétions 22q11 sont un exemple particulièrement illustratif ; 3 : la prise en charge de certaines pathologies organiques présente une dimension psychiatrique qui est le facteur fonctionnel et pronostique le plus important pour les patients. L’élaboration d’un diagnostic fonctionnel (cognitif, psychomoteur, familial, social, scolaire, psychologique, orthophonique…), au côté du diagnostic génétique, est un enjeu majeur. Le syndrome de Prader-Willi éclairera notre propos. Toutes ces pathologies apportent, de plus, des difficultés dans les options thérapeutiques en raison de l’inefficacité ou la mauvaise tolérance des traitements habituels. Cette rencontre se propose de mettre en lumière l’intérêt pour les psychiatres, et pour leurs patients, d’une meilleure reconnaissance des pathologies organiques, en particulier les maladies rares.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 24-25
Author(s):  
I. Seguin ◽  
C. Rigard ◽  
C. Demily ◽  
D’Amato

L’affirmation de soi fait partie des techniques d’orientation cognitivo-comportementale visant à développer les aptitudes nécessaires pour communiquer de façon adaptée, en tenant compte des codes sociaux consensuels. Elle permet de prévaloir ses droits comme : savoir dire NON, prendre des décisions et gérer leurs conséquences. Cette technique a fait ses preuves auprès de personnes dépressives ou anxieuses, ayant un déficit de l’affirmation de soi et auprès de personnes psychotiques [1] présentant des difficultés à se mettre à la place de l’autre, ce qui entraîne des interprétations erronées et un évitement relationnel. La microdélétion 22q11.2 est une affection cytogénétique. Les troubles du comportement font partie des manifestations les plus fréquentes. Les personnes porteuses de la microdélétion peuvent rencontrer des difficultés pour communiquer avec les autres. Des troubles psychiatriques et de la cognition sociale [3] sont également documentés. D’après Jalbrzikowski et al. [2], ces derniers sont un puissant prédicteur de l’apparition de symptômes positifs. Face à ce constat-là, aider ces personnes à développer leurs compétences relationnelles, pour améliorer leur qualité de vie ou prévenir l’apparition de troubles psychiatriques, nous semble pertinent. Nous avons travaillé à l’adaptation d’un groupe d’affirmation de soi pour les personnes présentant une délétion 22q11.2. Nous animons un groupe hebdomadaire d’affirmation de soi pour cinq jeunes femmes. Les premières séances privilégient la définition des objectifs de chacune et une introduction aux habiletés conversationnelles. Les séances suivantes sont centrées sur la résolution de problèmes interpersonnels, avec jeux de rôles encadrés sur des situations apportées par les participantes. Entre chaque séance, des tâches à domicile sont données. Au-delà des améliorations cliniquement observées, nous présenterons les scores des participantes aux échelles d’évaluation pré- et post-groupe : [échelle des standards personnels de (Frost, 1990), échelle des croyances dysfonctionnelles (Bouvard et al., 1994)].Pour en savoir plusChambon O, et al. Ther Comportementale Cognit 1993;3:78–83.


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