Hôpital 2,0 : du virtuel au réel

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S74-S74 ◽  
Author(s):  
Y. Bubien

L’hôpital de demain sera 2,0 ou ne sera pas. Derrière ce constat prospectif et déterminé, il y a une réalité indéniable prenant ses racines dès à présent : la santé est déjà connectée et elle le restera. À l’heure des objets connectés, des patients connectés, des prémices de la médecine 2,0 et du big data, il faut dès aujourd’hui nous préparer à repenser nos façons de « panser ». Montres, bracelets, smartphones, balances, fourchettes, piluliers, vêtements ou même brosses à dents, pour chaque instant de votre journée, il y a un objet de santé connecté. Les objets de santé connectés sont en passe de révolutionner le quotidien mais aussi bientôt la conception du soin. Ainsi, d’après un sondage publié par l’institut Odoxa, 81 % des médecins estiment que « la santé connectée est une opportunité pour la qualité des soins » et 91 % jugent qu’elle est « une opportunité pour améliorer la prévention » des maladies. L’enjeu pour l’hôpital de demain est de s’adapter aux changements sociologiques de notre époque. La révolution numérique qui « digitalise » les modes d’interaction entre les patients et les établissements de santé (facebook, twitter, les objets connectés…) ne doit pas faire peur. Bien au contraire, elle doit être une opportunité pour adopter de nouveaux modèles de prise en charge sans doute moins unilatéraux et plus coopératifs. Ces nouvelles organisations devront être capables de mettre à profit les informations recueillies pour le médecin, mais aussi de pouvoir réceptionner de façon sécurisée et adaptée les données d’objets de santé connectés, en dehors de son enceinte. Le marché des big data est aujourd’hui dominé par les grands groupes américains comme google, par les mathématiciens, les informaticiens, les financiers. C’est aux hospitaliers et surtout aux médecins de reprendre la main pour façonner l’hôpital de demain à leur image, au service des patients et des citoyens.

2019 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 136
Author(s):  
Francielli Cristina Giacomini

Lorsqu'on parle de l'autisme on est vite confronté à la question du langage et de l'absence de la parole. Comment peut-on s'en passer sans la voie traditionnel du symbolique ? L'abord plus raisonnable serait d'effectuer une recherche à ce propos étudiant les raisons de cette absence, de ce « déficit » qui cause de différents dysfonctionnements à niveau social, de l'apprentissage, etc. réfléchissant sur des méthodes de la prise en charge de l'autiste qui donneraient de réponses à ce vide. Toutefois, nous avons pris le contresens de direction. Notre abord théorique est justement étudier deux méthodes clinique et clinic-éducationnelle de prise en charge de l'autiste développé par Lacan et Deligny qui ne travaillent pas sur le manque ou sur le défaut du langage mais ils prennent la réponse donné par le corps lui-même comme façon d'établir un bord qui permet un certain équilibre dans le monde chaotique de l'autiste. Pourquoi le corps est-il en premier plan dans notre recherche ? Par absence de parole et non du langage, c'est le corps de l'autiste qui permet d'établir un lien avec le monde extérieur. Notre recherche a pour objectif mener une étude sur le corps dans l'autisme dans l'approche clinique en sciences de l'éducation à partir des théories de Jacques Lacan et de Fernand Deligny. Cette démarche est donc d'examiner un sujet qui a été très peu exploité et qui n'a jamais été affronté directement ni systématisé, rendant notre recherche inédite. Cette recherche, qui s'inscrit dans une démarche qualitative, est organisée selon un double enjeu : d'un côté l'enjeu théorique développant les concepts apportés par la DSM et les lois concernant la prise en charge de l'autisme dans la sphère médicale et éducationnelle ; et également l'apport psychanalytique de Jacques Lacan concernant la constitution du corps chez l'autiste et ses modes de traitements aussi bien que les méthodes innovatrices de prise en charge clinic-éducationnelle de Fernand Deligny. De l'autre côté l'enjeu empirique : en France, nous nous proposons d'accompagner le travail clinique d'orientation lacanienne fait avec les autistes dans l'Association Main à l'Oreille tandis qu'au Brésil au sein d'une institution éducationnelle nous allons réfléchir à l'application des méthodes de la cartographie et lignes d'erre proposées par Deligny. Notre objectif est de réfléchir la prise en charge de l'autisme comme un moyen de révéler un langage là où il y a vacance de la parole. Les résultats partiels qui nous avons pu repérer c'est qu'il n'y a pas de méthode unique d'apprentissage, ni de recette, ni de routine possibles appliquée à l'autisme parce que dans le monde auquel il vit, le symbolique est réel et l'imaginaire ne trouve pas forme dans la relation spéculaire. Par conséquent, les meilleures inventions qui se révèlent les plus solides pour (mieux) répondre à la souffrance de l'autiste sont celles du sujet lui-même.


2019 ◽  
Vol 9 (2) ◽  
pp. 112-116 ◽  
Author(s):  
T. Marx ◽  
S. Kepka ◽  
T. Desmettre

Les pneumothorax rencontrés aux urgences peuvent être d’origine spontanée ou traumatique. L’exsufflation est une méthode thérapeutique simple du pneumothorax spontané primitif. Cette technique consiste à réaliser une aspiration par l’intermédiaire d’un cathéter, sans que le matériel soit laissé en place. Elle permet une prise en charge ambulatoire du patient et répond à des enjeux de qualité des soins (efficacité, simplicité, sécurité) et d’économie de la santé (diminution de la durée et du taux d’hospitalisation). L’exsufflation peut être réalisée via différents dispositifs tout simples d’utilisation, par voie antérieure ou axillaire. L’exsufflation à l’aiguille avec des cathéters de perfusion intraveineux est peu recommandée devant le risque d’échec lié à une longueur de cathéter inadaptée à la morphologie du patient. Les usages de drains de faible calibre avec la méthode de Seldinger ou de kits dédiés de thoracentèse sont à privilégier. Les complications sont moindres comparées à la pose d’un drain thoracique. Il s’agit le plus souvent d’obstruction ou de déplacement du cathéter. L’exsufflation est également un geste de sauvetage à réaliser en urgence en cas de pneumothorax suffocant. La bonne maîtrise de l’une de ces techniques est donc indispensable dans le cadre de la formation et de la pratique en médecine d’urgence.


Author(s):  
Martine Bungener

L’hospitalisation à domicile des malades souffrant du sida avéré révèle les capacités extrêmes des soins profanes (par opposition aux soins professionnels) que peuvent produire les malades et leurs proches. Ils tentent ainsi de repousser les limites économiques et médicales de ce mode de prise en charge afin de réduire leur recours à l’hospitalisation traditionnelle. Alors que la prise en charge profane, familiale et extra-familiale de la maladie préexistait il y a encore un demi-siècle à l’offre de services collectifs financés par l’assurance-maladie, elle est aujourd’hui réhabilitée. La structure hospitalière dans sa forme actuelle n’est en effet plus adaptée aux prises en charge de longue durée.


Semiotica ◽  
2017 ◽  
Vol 2017 (219) ◽  
pp. 239-256
Author(s):  
Raul Dorra ◽  
Blanca Alberta Rodriguez
Keyword(s):  

RésuméÀ partir de De l’imperfection et deSémiotique des passions (1991), la sémiotique a opéré un tournant vers la reconnaissance du sensible comme fondement de la signification. Suivant cette voie, la sémiotique tensive s’est développée en enrichissant la théorie générale. De leur côté, en étudiant il y a plus d’un siècle la qualité expressive de l’œuvre littéraire, les philologues Amado Alonso et Dámaso Alonso – représentants de la stylistique espagnole – ont posé tôt pour la tradition hispanique le problème de l’affectivité dans le langage. Leurs travaux reprennent l’interprétation par l’école allemande de la stylistique de Bally. Notre article propose de faire un contrepoint entre la perspective de la sémiotique tensive et celle de la stylistique espagnole. Cette entreprise exige de reconnaître les divergences épistémologiques, mais surtout – suivant notre propos – de suggérer des points de rencontre et des visions complémentaires. Tandis que pour la sémiotique tensive l’affectivité est prise en charge par le plan du contenu, pour la stylistique elle se manifeste dans ce qui pour Dámaso Alonso serait – en élargissant la définition de Saussure – le signifiant à proprement parler: l’image acoustique réalisée dans sa matérialité sonore. De sorte que, dans l’échange entre ces deux perspectives disciplinaires, les trouvailles méthodologiques de l’une pourraient être utiles à l’autre, dans la mesure où toutes deux ont en partage l’intérêt pour la manière dont l’affectivité s’exprime.


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